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Critique : S.O.S. Fantômes L’Héritage

En 1984, Ivan Reitman réalisait avec Dan Ackroyd et Harold Ramis à l’écriture Ghostbusters. Le film racontait l’histoire d’un groupe de scientifiques nerds qui se mettaient à combattre des fantômes dans New York. Hyper drôle, en grande partie grâce à Bill Murray qui incarnait un Peter Venkman aussi héroïque que dragueur relou, ce très solide divertissement est devenu le film culte d’une génération, à l’instar des Goonies ou de Retour vers le Futur.

Son succès a forcément fait des petits. Outre mille jouets qui ravissent encore les parents et leurs enfants et de nombreuses références dans la pop culture, Ghostbusters a donné lieu à des suites plus ou moins réussies, de l’horrible version de Paul Feig à la très sympathique série animée Extreme Ghostbusters diffusée dans les années 90. Son succès a aussi conduit Reitman et Ackroyd à monter une société de production, Ghost Corps, dans le but de superviser les droits des personnages et de songer à quelques projets futurs.

Près de 30 ans après le film original, Ghostbusters revient à ses origines. Sous-titré judicieusement « L’Héritage » en français, ce retour aux sources a été confié à Jason Reitman, fils d’Ivan. Quoi de mieux qu’un père qui donne les clefs de l’Ecto-1 à son fils pour évoquer une histoire de succession ?

S.O.S. Fantômes l’Héritage se déroule dans une petite ville paumée de la campagne américaine. Une mère et ses deux enfants héritent d’une vieille baraque et décident de l’occuper. Parmi eux, Phoebe, une jeune nerd passionnée de sciences qui va se rendre compte que sa maison est non seulement hantée mais qu’elle est la petite fille d’un célèbre chasseur de fantômes.

La bande-annonce laissait présager un syndrome à la Réveil de la Force, un film identique à l’original mais destiné à une nouvelle génération, avec une structure copiée collée et de gros clins d’oeils appuyés. Afterlife souffre partiellement de ce mal, notamment parce que Jason Reitman et son comparse à l’écriture Gil Kenan ont fait le choix de reprendre le même méchant. Or, vous le savez, la création de Gozer le Destructeur est très structurée, elle nécessite des étapes inévitables qui sont, peu ou prou, reproduites à l’identique dans le nouveau volet. Et à l’instar de Rey qui prenait la Force et les Jedi pour un mythe, la jeune Phoebe pensait que les fantômes de New York n’étaient qu’une légende. Pour autant, et même si le film a d’autres défauts d’écriture (le personnage de Paul Rudd est abandonné en cours de route), ce nouveau volet est plus malin.

En se plaçant à hauteur d’enfant, « L’Héritage » offre un point de vue différent. Exit les adultes pratiquement super-héroïques. On découvre le monde des Ghostbusters de 2021 au travers des yeux d’une jeune fille d’une douzaine d’année (McKenna Grace, impeccable) dans une ambiance très « Amblin ». En choisissant cet axe (sans faire un film de bande comme le laisserait entendre la promo) Reitman et Kenan s’adressent directement à vous. Oui, à vous. A vous qui avez découvert la franchise dans les années 80 et qui allez voir Afterlife avec vos enfants. Le titre français est en cela bien choisi : il est question ici de passer le flambeau au sein même du film mais aussi de notre coté de l’écran. Il est temps pour les Ghostbusters d’appartenir à une nouvelle génération, pas vous, mais la suivante. Les différentes scènes évoquant la famille (la fille d’Egon Spengler abandonnée par son père, sa petite fille qui le découvre alors qu’il n’est plus là…) n’en sont que plus émouvantes, encore plus si on pense qu’un père et son fils ont réalisé les deux volets principaux de la saga…

En changeant le point de vue mais aussi le décor, Jason Reitman bouscule la donne. Fini Exit New York, bienvenue en rase campagne. C’est l’occasion pour le réalisateur de filmer de grands espaces, d’offrir quelques vraies belles séquences grâce aussi à la photo d’Eric Steelberg. Et de filmer Ecto-1, la célèbre Cadillac. L’idée est bien de rester dans le même registre d’action que les volets originaux, c’est à dire d’être raisonnable. Pas de fusillades dans tous les sens ni de combats chorégraphiés contre les fantômes mais une poursuite en voiture qui donne du rythme au film, sans pour autant s’éloigner de ce que je faisait Ivan, père de. Le film est d’ailleurs drôle mais à sa manière, sans jamais là non plus chercher à singer l’original.

Verra-t-on d’autres fantômes et d’autres chasseurs de ? Tout est possible, comme le laisse entendre les deux scènes post-générique. Oui, comme chez Marvel, à laquelle la Ghost Corps emprunte le concept pour ce qu’on imagine être d’autres déclinaisons dans le futur. Mais nous n’en sommes encore pas là. Pour l’heure, il est simplement temps d’emmener vos héritiers au cinéma d’aller découvrir un bien solide divertissement, parcouru par l’esprit d’Harold Ramis.

S.O.S Fantômes l’Héritage, de Jason Reitman – Sortie le 1er décembre 2021

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