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Critique : Paranoïa (Unsane)

Présenté à Berlin en février dernier puis sorti aux USA juste après le festival allemand, Unsane -retitré Paranoira- débarque dans les salles françaises ce mercredi 11 juillet.

Le nouveau film de Steven Soderbergh est l’occasion de découvrir l’éblouissante Claire Foy dans un rôle à l’opposé de celui de la Reine d’Angleterre qu’elle tient dans la série The Crown et ce, juste avant de la voir dans le rôle de Lisbeth Salander dans la saga Millenium.

 

LA CRITIQUE

La carrière de Steven Soderbergh a toujours été un mystère. Celui qui avait annoncé arrêter le cinéma en 2013 pour mieux produire de la télévision est revenu en 2017 avec Logan Lucky et Channing Tatum. Et il ne semble pas prêt de finir là puisque deux longs sont déjà prêts, dont High Flying Bird, un drame se déroulant dans l’univers du basket et Unsane (ou Paranoïa en VF) qui a la particularité d’avoir été tourné entièrement avec un iPhone. Et qui a aussi beaucoup de qualités.

Le film nous fait suivre le personnage de Claire Foy. Démarrant une nouvelle vie, elle amène un homme chez elle un soir après des verres dans un bar. Et se rend compte qu’elle bloque. Elle va donc parler à une spécialiste, et c’est là que le film bascule. Alors qu’elle ne voulait que quelques consultations, elle va se faire interner contre son gré dans un asile. Et elle va flipper d’y recroiser le harceleur qui l’a obligée à tout quitter.

Steven Soderbergh n’est pas le premier à tourner entièrement un film à l’iPhone. Récemment, Michel Gondry l’a fait avec un court métrage commandé par la firme à la pomme. Mais Gondry ne se contentait pas de tenir le téléphone en main. Il utilisait des accessoires pour la prise de son et les cadres, et des logiciels pro derrière pour le montage et l’étalonnage. Soderbergh tente une approche un peu différente. Si on ne doute pas que son smartphone est équipé de tout l’équipement nécessaire à un film, il l’utilise pour des cadres étonnant, le posant par exemple sur des tables doit on voit le bord ou dans des configurations où il serait compliqué de poser une grosse caméra. On a, surtout dans la première partie, l’impression de jouer les voyeurs comme si on suivait Claire Foy à travers des caméras cachées. Le long métrage virant au thriller plus classique dans la seconde partie, on va y revenir, l’idée se perd un peu par la suite.

Jouer les voyeurs pour observer l’héroïne est d’autant plus une bonne idée qu’elle se demande si elle n’est pas paranoïaque. Voire complètement folle. On pense de fait à Shutter Island. Dans le film de Martin Scorsese, tout était dans la tête de Leonardo di Caprio en fait cinglé. Est-ce le cas de la jeune femme ? Soderbergh sème le doute dans la première partie de son récit. Mais il choisit aussi de donner une réponse ferme ensuite, et le film bascule. On perd en originalité mais pas en niveau de stress tant cet Unsane reste tendu jusqu’au bout, notamment grâce à Claire Foy qui y est hallucinante. La folie laisse place à l’action et à quelqu’un qui cherche à fuir. Il n’est plus question de parano mais de survie et la mise en scène s’en ressent. On pourrait regretter ce choix, mais ce n’est pas le cas de l’auteur de ces lignes qui s’est laissé prendre de bout en bout.

De là à penser que le film, comme son personnage principal, est complétement dingue, il n’y a qu’un pas.

Paranoïa, de Steven Soderbergh – Sortie le 11 juillet 2018

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