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Critique : On l’appelle Jeeg Robot

Les sorties de ce mercredi 3 mai sont aussi riches qu’internationales : un film à tendance horrifique venu des Etats Unis (Get Out) et un huis clos coréen (Tunnel) seront à l’affiche. Et depuis vendredi, vous pouvez voir une grande fresque fantastique indienne, Baahubali 2

A ce trio, il faut aussi ajouter un film de super héros italien que nous avions d’ailleurs déjà évoqué il y a plusieurs mois, alors qu’il faisait la tournée des festivals.

 

LA CRITIQUE

Attention, le film que vous allez voir a tout pour être qualifié d »OVNI cinématograhique » notamment de par sa provenance, l’Italie. Il fut un temps où l’Italie était un des temples du film de genre, quand Sergio Leone y faisait mordre la poussière à Clint Eastwood et quand Sergio Corbucci faisait parler la poudre pour ne citer qu’eux. Aujourd’hui, le cinéma italien de genre revient sur le devant de la scène avec un film de super héros, On l’appelle Jeeg Robot de Gabriele Mainetti.

Le film s’ouvre sur une petite frappe qui vole une montre dans les rues de Rome et se fait pourchasser. Voulant se cacher de la police, il va plonger dans le Tibre, là où d’étranges barils d’un produit inconnu dorment sagement. Et comme tout personnage de comic se retrouvant face à ce genre de toxique, il va se retrouver avec des super pouvoirs : une capacité à guérir plus vite que la normale et une force surhumaine. Ces pouvoirs, il va les mettre d’abord à ses propres services puis à ceux d’une jeune femme légèrement autiste qui le prend pour Jeeg Robot.

Non content d’être un film de super héros à l’introduction classique, On l’appelle Jeeg Robot est d’abord et avant tout un hommage à l’œuvre de Go Nagai. Kotetsu Jeeg (ou Jeeg robot d’acciaio tel qu’il s’appelait en Italie) est une série animée et un manga du papa de Mazinger Z diffusée en 1975. Inconnue en France, Steel Jeeg est une série classique dans laquelle un jeune héros se retrouve aux manettes d’un robot géant. Hiroshi Shiba a le pouvoir de devenir la tête et la conscience du meca, qui est complété par des éléments aimantés envoyés depuis un jet. Comme en France où Goldorak (ou Goldrake) a été le plus gros succès de Go Nagai, les Italiens étaient fous de robots géants à la fin des années 70.

Le film de Gabriele Mainetti n’est en aucun cas une tentative de faire du robot géant moderne ou d’adapter tel quelle l’œuvre évoquée. C’est un hommage un peu meta au travail de Go Nagai dont les épisodes sont à plusieurs reprises évoqués voir montrés puisque le héros de l’histoire finit par dévorer l’histoire après avoir acheté le coffret DVD et en guise d’apprentissage. Ca permet à l’auteur d’inclure son récit dans le réel d’une manière aussi inattendue qu’agréable, les super héros de la pop culture servant désormais de modèle à ceux qui veulent en devenir.

En fait, Jeeg Robot rappelle plutôt la série anglaise Misfits que les productions de Marvel Studios. Le cadre est réaliste, l’échelle de menace petite (un quartier de Rome plutôt que l’univers) et les pouvoirs utilisés de manière raisonnable. Qui plus est, la personnalité du héros en fait d’abord un anti héros qui pense surtout à sa petite personne avant d’évoluer vers quelque chose de plus classique (et prévisible). Mais malgré, ou grâce à, ses références, Jeeg Robot propose quelque chose d’inédit, avec ses idées novatrices, sa tonalité à part et ses personnages finement écrits.

C’est donc un film chaudement recommandé, que vous aimez les super héros, les robots géants ou les deux.

On l’appelle Jeeg Robot, de Gabriele Mainetti – Sortie le 03 mai 2015

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