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Critique : Odd Thomas

Stephen Sommers (La Momie, G.I Joe) sort un film !

Il était passé sous notre radar, mais pas sous celui du PIFFF où il a été présenté en avant-première ce week-end. Avec Anton Yelchin dans le rôle principal, Odd Thomas est l’adaptation d’un bouquin de Dean Koontz, auteur prolifique de polar et science-fiction souvent adapté (Phantoms, avec Ben Affleck et Peter O’Toole sorti aux USA en 98 est disponible en DVD en France depuis quelques mois)

Le film n’a pas de date de sortie française. Un direct-to-DVD dans les prochaines semaines ? Il semble que ce divertissement mérite un peu mieux…

 

 

Stephen Sommers fait partie de ces cinéastes dont la carrière a été portée au sommet par Hollywood avant de s’y faire détruire en bonne et due forme. Porté au firmament par le succès des deux premiers épisodes de La Momie, le bonhomme s’est ensuite lâché dans Van Helsing auquel il a réussi à survivre, avant de lancer la licence G.I Joe tout en se collant bon nombre de producteurs à dos. Reculant pour mieux sauter avec Odd Thomas, qu’il réalise avec le cinquième du budget de son précédent film, Sommers adapte ici un roman de Dean R. Koontz contant les enquêtes paranormales d’un jeune homme aux aptitudes surnaturelles…

Le cinéaste américain issu du théâtre n’a jamais renié son amour pour les aventures rocambolesques et les rêves de gamin. Admettant souvent l’hypertrophie de ses œuvres, il incarne un cinéma popcorn dont la démesure n’a d’égal que l’évidence des intentions, celles d’en coller plein la gueule au spectateur et de lui en donner pour son argent quitte à mettre le cérébral de côté.
Du moment qu’on le présente comme tel sans essayer de faire passer la chose pour plus intelligente qu’elle ne l’est, c’est une formule qui a a priori tout pour nous plaire et qui malheureusement a tendance à disparaître quand on voit combien certains blockbusters se prennent méchamment au sérieux malgré leur 2 de QI. Odd Thomas continue dans cette veine d’un cinéma de divertissement réjouissant et un rien hasardeux, comme l’exposition le montre à grand renfort de transitions en éditographie (la caméra passe par exemple derrière un arbre derrière lequel se cache un tout autre décor) pour plonger tête baissée dans la vie déjà bien installée de ce jeune homme qui voit des morts et des esprits malfaisants. Le film revendique même haut et fort son caractère un rien serial, par des choix de scénario assez malins. Ainsi, la vie du héros est fortement installée, il n’en est pas à sa première enquête et vit une romance parfaite avec sa douce, cette dernière étant consciente des capacités de son conjoint et l’aidant comme elle peut dans ses enquêtes.

Tout est déjà en place pour vivre LA plus grosse enquête du bonhomme (sinon on n’aurait pas fait un film dessus, logique) avec l’arrivée d’une montagne d’ombres sur son petit bled, qui ne laissent rien augurer de bon si ce n’est un massacre de masse. Du coup, Odd Thomas s’avère être majoritairement une enquête fait par des jeunes qui n’ont que des moyens modestes et leur jugeote pour s’en sortir.
Sorte de croisement assez improbable entre Veronica Mars et Martin Mystère, le nouveau Sommers fonctionne grâce à ses personnages assez attachants, le duo amoureux central bénéficiant d’une alchimie bienvenue sans jamais tomber dans du romantisme suranné. Bien que l’enquête soit un peu longue et traverse certains twists et rebondissements prévisibles, le film parvient assez bien à gérer la balance entre suspense, humour et action, d’autant que les effets spéciaux des créatures de l’étrange sont plutôt jolis. La légèreté ambiante, alimenté par les échanges réguliers et loufoques entre les deux tourtereaux au téléphone, s’avère rafraichissante et permet pourtant au réalisateur d’opérer des choix surprenants. Car malgré ces apparences de divertissement inoffensif, Sommers prend cet univers et ses héros à cœur, partant du principe que les histoires sont meilleures quand on y accorde un réel crédit. Oui, son Odd Thomas n’est pas inoubliable et ne propose rien de franchement nouveau et oui c’est simplement une petite série B qui ne marquera pas son époque mais ce n’est pas une raison pour céder au cynisme et à la distanciation soit disant post-moderne dont fait preuve Hollywood en ce moment. Certains choix scénaristiques osés sont tellement inattendus et bien amenés qu’ils donnent une valeur supplémentaire bienvenue.
Quand on termine le dernier plan avec l’envie de suivre les personnages dans de nouvelles aventures pour voir comment ils évolueront, on a bel et bien la preuve qu’une aventure, aussi légère soit-elle, est toujours meilleure quand elle est faite avec les tripes, et c’est finalement tout ce qui compte.

Odd Thomas, c’est a priori du Sommers pur jus : un long-métrage réalisé par un gosse qui fourre un peu tout ce qui lui plait quitte à ce que ça soit le bordel. Mais tant qu’on se marre et qu’on passe un bon moment, pourquoi pas ? Surtout que le film cache parfois bien son jeu, et finit par porter en son sein la sincérité, l’intégrité et le courage qui manque à bons nombres de productions Hollywoodiennes actuelles. Quand un faiseur né nous rappelle la noblesse du divertissement, le résultat possède forcément un vrai capital sympathie.

 

Odd Thomas (2013)
Réalisé par Stephen Sommers
Avec Anton Yelchin, Ashley Sommers, Leonor Varela, Matthew Page
Employé sans histoires dans un diner californien, Odd Thomas mène un combat contre les forces de l’Au-delà, qu’il côtoie au quotidien…

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1 commentaire

  • par Dan
    Posté dimanche 8 décembre 2013 20 h 39 min 0Likes

    Yes vu,est franchement tout pareille…très très bonne surprise,j’ai beaucoup aimée ce film avec le très juste Anton Yelchin(Star Trek,Terminator Salvation),ça ma rappeler la même envie de continuer l’aventure après avoir vu le remake de Fright Night(la aussi avec Yelchin),vraiment une bonne surprise.Sans compter que le film navigue entre fantastique,enquête,comédies,j’adore ce genre de films qui mélange les genres avec beaucoup de panache(a défaut d’innover).

    Je me demande si il va sortir un jour???

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