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Critique : Night Fare

On s’inquiète pour les réalisateurs de films de genre en France. On sait que produire un film d’action ou d’horreur dans l’hexagone relève de l’exploit mais quand même… De là à ce que Florent Emilio-Siri aille tourner un remake avec Frank Dubosc et sorti en catimini, que Richet s’offre Un Moment d’Egarement et que Fred Cavayé mette en boite une comédie avec Dany Boon…

En 2015, seul Benjamin Rocher et son très bon Antigang s’en est sorti. Tous les regards sont donc maintenant branqué sur Julien Seri et son Nightfare…

 

LA CRITIQUE

Après avoir tourné des pubs et des clips, Julien Seri s’est lancé dans la grande aventure du long-métrage d’abord en écrivant Yamakasi pour l’écurie Besson puis en réalisant Les Fils du Vent (avec les mêmes acteurs). Remarqué pour son film sur la boxe thaï, Scorpion avec Clovis Cornillac dans le rôle principal, il revient aujourd’hui avec Night Fare, dernière réalisation passée par la case du financement participatif (et pour être totalement transparent sur le sujet, sachez que votre serviteur a petitement participé à sa production par ce biais).

Night Fare raconte comment deux jeunes se retrouvent poursuivis en banlieue parisienne après s’être sauvé d’un taxi sans le payer. Manifestement pas très content, le chauffeur et son véhicule vont les traquer sans relâche. Et nous allons découvrir que les deux héros ne sont pas si cleans qu’on pourraient le croire de prime abord.

Il faut reconnaitre à Julien Séri son amour du travail bien fait. Night Fare est un film, qui, sur la forme est maitrisé. C’est bien cadré, bien filmé, bien éclairé et les acteurs sont parfaitement dirigés.
Jonathan Howard vu dans Thor Le Monde des Ténèbres (il incarne l’assistant de Darcy) et Jonathan Deburger vu dans La Belle et la Bête forment un solide et crédible duo. Face à eux, un mystérieux chauffeur tapis dans l’obscurité de son véhicule. Ce n’est pas sans rappeler Duel de Steven Spielberg ou Drive de Nicolas Winding Refn, excusez du peu, pour le coté affrontement muet impliquant des voitures. Séri évoque lui-même aussi Collateral de Michael Mann, surtout pour l’aspect nocturne. Si l’élève n’atteint jamais les maitres, on se rend vite compte qu’il sait s’en inspirer voir leur rendre hommage avec talent. Ajoutez à cela un passé trouble impliquant les héros, les obligeant à se remettre en question, et quelques scènes d’action bien ficelées et vous obtenez un divertissement solide.

Le souci du film vient de l’écriture. On aurait sans doute pu se passer du background des personnages. Finalement, sait-on quoi que ce soit du conducteur de la voiture dans Duel si ce n’est qu’il veut s’en sortir vivant ? Le plus gênant vient d’un dernier acte gros sabot qui raconte les origines du chauffeur de taxi, chose qu’on avait réussi à deviner entre les lignes depuis le début, et qui vient prolonger artificiellement la durée du métrage (et même si ce dernier acte contient une jolie séquence animée). Il est évident que le concept de base ne permettait pas de tenir bien longtemps sans verser dans les rebondissements idiots et qu’il fallait donc compléter. C’est néanmoins un peu regrettable.

Néanmoins, ne boudons pas pour autant notre plaisir face à du cinéma français bien fichu. Pour ma part, les quelques dizaines d’euros investis valaient la peine. Dans le même ordre d’idée, vous ne devriez pas regretter le prix de votre ticket de cinéma.

Night Fare de Julien Séri, en salles le 13 janvier 2016

 

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