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Critique : Mon Garçon

Le cinéma est magique. On tourne les scènes pas forcément dans l’ordre chronologique. On raconte la fin aux acteurs. Et pourtant, ils parviennent à jouer le jeu. Et au final, le monteur jongle pour que ce joyeux bordel soit un film qui finisse sur grand écran.

Pourtant, on a tous imaginé un jour qu’un film pouvait se tourner dans l’ordre, qu’on pouvait ne pas tout dire à l’acteur principal pour filmer de véritables réactions. C’est un peu l’idée à la fois saugrenue et audacieuse qu’a eu Christophe Carion avec Mon Garçon.

 

LA CRITIQUE

L’histoire tient en une seule phrase : un enfant est porté disparu, son père tente de le retrouver, ce par tous les moyens. Alors, nous écrirons que l’intrigue est prenante, que la notion d’urgence est présente et qu’ainsi nous sommes en totale empathie avec les parents détruits à la recherche de leur fils, et sous tension à mesure que nous suivons l’enquête solitaire du père, joué par Guillaume Canet.

L’extraordinaire réside dans les coulisses : Guillaume Canet, l’acteur principal, n’a ni reçu, ni lu, une seule ligne du scénario. Seulement quelques pages sur le passé et le présent de son personnage. Une expérience pour l’équipe du film aux conséquences certaines pour les prochains tournages. A l’envie de perfection et de couper les quelques hésitations des acteurs, Guillaume Canet réalisateur dit qu’il préférera l’approche un peu bafouillée, qui saura insuffler une dose de réalisme et de vrai aux personnages. Le tournage du film a duré 6 jours, en conditions quasi-réelles. Un apport incroyable, sur les traits des acteurs de la fatigue non maquillée, sur celui de Canet, à bout de nerf et dans l’ignorance de la suite, une véritable inquiétude.

Lors d’une projection suivie d’innombrables questions posées au réalisateur Christophe Carion et l’acteur Guillaume Canet, il fut rapidement possible de se rendre compte que cette idée d’improvisation totale amusa, stimula et surtout surprit les spectateurs. Certaines scènes, et notamment les plus violentes, furent objets d’interrogations. « Mais alors, quand vous torturez un homme, c’est votre idée monsieur Canet, ou bien vous aviez tout de même reçu certaines indications ? » Et c’est alors que nous apprenons qu’effectivement, le réalisateur à mesure que Guillaume Canet découvrait personnages et lieux, recevait un ordre, un cri, un « fais-ci », qui laisse place à l’imagination de l’interprète. Interprète dont on notera l’extrême sensibilité ainsi que de grandes qualités de jeu. Ici il n’a pas répété des semaines, il doit réagir, spontanément. A noter que pour ce rôle, Canet qui pense tous ces personnages avec en tête un animal, a ici pensé à un teckel à poil dur.

D’un point de vue cinématographique, Mon Garçon est un thriller efficace. De celui de l’expérience, ce film est incroyable. Un deuxième visionnage après avoir écouté interviews et éclairages de l’équipe du film est terriblement tentant.

Mon Garçon, de Christophe Carion – Sortie en salles le 20 septembre 2017.

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