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La critique qui suit est celle de Mobile Suit Gundam GQuuuuuuX The Beginning diffusé dans les salles de cinéma. Le film était un montage de quatre (?) épisodes, sans qu’on sache à date si le contenu des épisodes de la série sera vraiment identique. Elle contient aussi un spoiler majeur dévoilé dans le premier quart d’heure.
Pour évoquer l’univers de Gundam, il faut remonter à l’année de naissance de votre serviteur : 1979. Il y a près de quarante-six ans (gloups), le premier épisode de la série Gundam était diffusé au Japon. La série de science-fiction racontait comment la Principauté de Zeon déclarait son indépendance de la Fédération Terrienne… en l’attaquant. Lors de cette première attaque, le fils d’un scientifique, Amuro Ray sauve de la destruction le robot pilotable Gundam RX78-2 et affronte les ennemis de Zeon dont le terrible Char Aznable.
Mobile Suit Gundam a donné lieu a de très nombreuses suites, spin off et autres reboots au fil des années. Les robots, déclinés en maquette à monter, ont même eu droit à des dessins animés inspirés des dites constructions. Monument de la pop culture nipponne au même titre que Goldorak ou Evangelion, Gundam a été cité par Steven Spielberg dans Ready Player One. Et Jim Mickle devrait tourner une version live. Tout ou presque a été raconté.
Dans cet univers foisonnant, arrive une nouvelle série se déroulant dans la chronologie principale. Ou presque. Mobile Suit Gundam GQuuuuuuX et son nom imprononçable tentent une nouvelle approche, aussi solide qu’inattendue. Et qu’on est bien obligés de spoiler d’abord parce que c’est une super idée mais aussi parce qu’on ne pourrait guère aller plus loin sans cela. Dans le premier épisode de cette nouvelle série, on reprend au tout début de la saga. Sauf que Char Aznable récupère le Gundam RX78-2 avant Amuro (qui n’est même pas évoqué), changeant le cours de l’histoire.
Revisite totale du mythe, au rythme effréné pour tout faire tenir en un épisode, GQuuuuuuX est un ravissement pour les fans de la saga tant tout est pensé avec beaucoup de soin, et superbement animé. Pour la première fois, le studio Sunrise, responsable de la saga, a fait appel au studio Khara d’Hideaki Anno (le papa d’Evangelion, qui a storyboardé le premier épisode). Passé quelques détails qui ne feront tiquer les puristes, on constate que tout est fait à l’ancienne. Le chara design semble sorti des années 80 et on prend énormément de plaisir à suivre ce « what if » accéléré.
Puis tout bascule.
Le chara design change du tout au tout. Les yeux s’agrandissent, les traits ronds des personnages s’affinent et les scènes d’action trouvent un rythme bien plus contemporain pour une histoire se déroulant cinq ans après les évènements du premier acte. On va suivre une jeune fille s’engageant dans des combats de Gundam clandestins. Au cours de quelques péripéties, et alors que le Gundam disparu piloté par Char Aznable refait surface, elle met la main sur un prototype ne pouvant être piloté que par des « newtypes » (un terme désignant certains humains ayant génétiquement évolué à cause de la vie dans l’espace).
Moins frénétique que son prologue, cette deuxième partie pose des bases et suffisamment de mystère et d’action pour intriguer le spectateur. Quelque chose de plus classique mais qui donne envie d’en savoir plus. Pourquoi le RX78-2 de Char refait surface après cinq ans d’absence ? Pourquoi Amate Yuzuriha peut-elle piloter un Gundam normalement réservé à une élite ?
En temps normal, si vous cherchiez une bonne porte d’entrée à l’univers de Gundam, on vous conseillerait le premier film (dispo sur Netflix) résumant le début de la série originale ou même sa version de papier, l’excellent manga Gundam Origins. Mais si Mobile Suit Gundam GQuuuuuuX se déroule dans un univers alternatif, c’est aussi un bon moyen de vous intéresser à l’oeuvre initiée par Yoshiyuki Tomino. Comme quoi, 46 ans après son lancement, Mobile Suit Gundam a encore bien des choses à raconter.
Mobile Suit Gundam GQuuuuuuX, réalisé par Kazuya Tsurumaki – Disponible sur Prime Video à partir du 9 avril.