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Après Les Animaux Fantastiques et les Crimes de Grindelwald, Norbert Dragonneau revient dans une troisième aventure. Celui qui est censé s’intéresser à des créatures magiques pour les lister dans un bouquin façon Pokedex est aussi l’envoyé d’Albus Dumbledore pour différentes missions vaguement secrètes. Aux manettes de cette nouvelle aventure, David Yates à la réalisation et toujours J.K Rowling à l’écriture, pour la première fois secondée par Steve Kloves, scénariste des derniers Harry Potter.
Dragonneau donc se voit désormais envoyer à Berlin. Il doit convaincre le Ministre de la Magie allemand de « faire le bon choix » la veille d’une élection et chambouler les plans de Gellert Grindelwald, bien décidé à prendre le pouvoir sur le monde magique pour mieux anéantir les Moldus. Il le fera accompagné de quelques sidekicks, plus ou moins utiles.
En relisant le papier publié sur le volet précédent en 2018, on se dit que Les Secrets de Dumbledore partage les mêmes qualités et les mêmes défauts que son prédécesseur. Pourtant, il en ressort une impression de supériorité. Malgré le bordel d’écriture qu’est une nouvelle fois cette histoire, le résultat est un divertissement honorable. Remercions pour cela David Yates qui prend manifestement du plaisir à filmer les aventures de Dragonneau. Tout n’est pas parfait (les décors sont toujours en carton pâte et rien n’est tourné dans les lieux mentionnés) mais le metteur livre quelques jolies scènes, à l’instar d’un affrontement Dumbledore/Creedence savamment orchestré. Remercions aussi le Wizarding World. Au delà des références et des cameos, l’univers de Harry Potter est globalement assez solide pour que chaque apport, même bancal, reste sympathique à suivre. Et si Mads Mikkelsen est convaincant dans sa reprise (jamais justifiée alors qu’il y avait une piste à explorer) du nouveau grand méchant, saluons Jude Law, une nouvelle fois impeccable dans le rôle du plus célèbre des sorciers.
J.K Rowling avait écrit seule les deux premiers volets de son histoire. Cette fois, elle est épaulée par Steve Kloves, manifestement appelé en renfort pour mettre de l’ordre dans tout cela. Pendant plus de deux heures, le film va donner l’impression de vouloir corriger les erreurs du passé : le personnage de Queenie était barré ? Il est désormais sage. Creedence ? Trop compliqué à gérer et simplifié au possible ? Tina ? Un cameo, alors qu’un personnage quasi-identique prend sa place. Quand à Jacob Kowalski, il n’est plus le bouffon de service qu’il était jusqu’à présent.
Secrets of Dumbledore remet sa franchise sur des rails, rétablissant un équilibre bien trop précaire. Cela n’empêche pas pour autant l’écriture d’être foutraque, entre personnages inutiles (à quoi sert Thésée Dragonneau ?) et moments bizarres (l’épilogue est vraiment trop long). Derrière, on sent une production bancale qui a été recadrée à la dernière minute, rendant certaines scènes un peu étranges, comme si l’ensemble avait connu des problèmes de production.
Même en voyant le verre à moitié plein, le film n’a jamais le charme (la magie !) de la saga Harry Potter. Et au bout de trois histoires, c’est probablement trop tard. Les personnages sont interchangeables, voir fades et seule la mise en scène réussie et quelques chouettes scènes en font un divertissement « ok ». Vu d’où on vient, on ne peut s’empêcher de penser que c’est un peu triste.
Les Animaux Fantastiques, Les Secrets de Dumbledore – Sortie au cinéma le 13 avril 2022