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Critique : Le Crime de l’Orient Express

Les deux années précédentes, rares étaient les films qui osaient sortir face à Star Wars ? En 2017, la 20th Century Fox se pose en challenger de Disney et Lucasfilm avec Le Crime de l’Orient Express.

Il fallait au moins le plus célèbre des détectives belges, un roman culte d’Agatha Christie et l’un des castings les plus riches de ces derniers mois pour oser la rivalité avec le dernier des Jedi.

 

LA CRITIQUE

Le célèbre roman d’Agatha Christie, Le Crime de l’Orient Express, avait été porté une première fois au cinéma par Sidney Lumet avec Albert Finney dans le rôle d’Hercule Poirot. On se souvient également de la version télé de 2010 avec David Suchet pour incarner le célèbre détective belge. C’est désormais au tour de Kenneth Branagh de s’y coller, et de reprendre à son compte le rôle de l’enquêteur. Reste à savoir ce que le metteur en scène, réputé pour adapter de grands classiques notamment shakesperien pourrait apporter à une histoire connue de tous.

Justement, si vous n’avez jamais entendu parler du Crime de l’Orient Express, sachez qu’il s’agit d’une enquête pour meurtre à bord du luxueux train qui relie Paris à Istanbul. Un homme meurt de multiples coups de couteau et Hercule Poirot, justement à bord après avoir résolu un mystère devant le mur des lamentations et en route pour Londres, se charge de l’enquête avec l’un de ses amis en charge du train. A bord, tous les passagers de la première classe sont des suspects potentiels.

Etrange adaptation que cette version du roman d’Agatha Christie. Écrite par Michael Green, capable du meilleur (Logan) comme du pire (Green Lantern, Alien Covenant), cette histoire respecte le classicisme de l’œuvre de la romancière mais cherche à changer les choses à différents moments de l’intrigue. Si la fin est identique, certaines réflexions qui l’entourent sont nouvelles. L’introduction à Jerusalem -qui ne sert foncièrement pas à grand chose- est ajoutée ainsi que quelques tentatives de rebondissements. Dans le même ordre d’idée, le Poirot qu’incarne Kenneth Branagh est plus colérique et bien moins vaniteux que l’original. Son obsession de l’ordre et la rigueur est conservée, mais parfois de manière bouffonne mais tout l’aspect « détective belge encore plus vaniteux qu’un Anglais » est absent. Le comédien est efficace dans le rôle et porte la moustache avec panache mais fait des tentatives d’accent qui se révèlent foireuses. Tentant de vouloir passer pour belge, il fait des efforts pour masquer son accent anglais et glisser des mots en français dans ses dialogues. Ca ne fonctionne que très mal. Il aurait été plus judicieux de tourner tout en anglais que de rendre tout ça ridicule.

L’histoire étant à peu près fidèle à Christe, Branagh mise sur deux aspects pour intéresser le spectateur. D’abord une mise en scène soignée, tournée en pellicule 65mm, avec de jolis plans qui jonglent avec la géographie du train dont certains en plongées pour donner une impression de « Cluedo » dans un environnement ressemblant fidèlement à l’original. Ensuite un casting impressionnant, puisque chaque comédien incarnant l’un des passages suspects est une célébrité qui s’amuse à être là. On aura une mention particulière pour Daisy Ridley (dont c’est le premier film post-Star Wars) et Michelle Pfeiffer, parfaites.

Malgré tous les efforts, Le Crime de l’Orient Express a bien du mal à décoller. Certes, le roman d’origine n’est pas un monument de rebondissements mais Branagh n’arrive pas à lui apporter plus de souffle. Peut-être aurait-il fallu moderniser le personnage à la Sherlock (voir à la Guy Ritchie, oui j’ai bien écrit ça) pour lui apporter quelque chose de neuf ou confier le film à quelqu’un de beaucoup plus moderne dans sa mise en scène mais on a bien du mal à trouver de l’intérêt à ce récit dont on connait déjà le dénouement. C’est en fait tout le problème : comme pour Dix Petit Nègre de la même auteure, Le Crime de l’Orient Express est un tel classique que seul un souffle nouveau peut apporter quelque chose au spectateur, d’autant plus que nous avons tous été abreuvés aux séries policières ses dernières années (Netflix regorge de productions anglo-saxonnes de qualité pour qui aime les enquêtes mystérieuses).

Techniquement irréprochable, Le Crime de l’Orient Express est une adaptation aussi plan plan que le bouquin d’origine, bien que l’un des plus célèbres, n’est guère passionnant. Allez le voir si les séances de Star Wars sont complètes, vous ne passerez pas pour autant un mauvais moment.

Le Crime de l’Orient Express, de Kenneth Branagh – Sortie le 20 décembre 2017

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