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Critique : Le Bonhomme de Neige
Michael Fassbender, Rebecca Ferguson, Charlotte Gainsbourg, Val Kilmer, James d’Arcy. Tomas Alfredson, réalisateur de La Taupe, adapte avec ce casting le septième roman de la série « Harry Hole » de l’auteur norvégien Jo Nesbø.
Autant dire que sur le papier, ça avait de la gueule. Mais le Bonhomme de Neige sort ce mercredi dans l’indifférence générale…
LA CRITIQUE
Quand un réalisateur explique en interview et alors que son film n’est même pas sorti qu’il a rencontré des problèmes sur le tournage, c’est qu’il y en a vraiment un. C’est le discours que tient Tomas Alfredson, réalisateur de La Taupe et qui revient ici avec un nouveau long-métrage. Il en a effet expliqué que son temps de tournage en Norvège où se déroule l’action du Bonhomme de Neige était très court et que, une fois rentré en Angleterre, il s’est aperçu qu’il manquait des scènes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se sent un peu trop.
Nous sommes donc en Norvège et la première scène montre entre autre un petit garçon qui voit sa mère se noyer sous ses yeux dans un lac gelé. Puis on bascule à Oslo pour faire la connaissance de Harry Hole, le flic de service et héros de l’histoire qui a besoin d’une enquête pour ne pas sombrer dans l’ennui et l’alcool. Le héros créé par l’auteur Jo Nesbø, dont le Bonhomme de Neige est le septième d’une série de onze tomes, est rejoint par une jeune enquêtrice. Elle bien décidée à prendre la suite de son père qui enquêtait sur une mystérieuse série de meurtres qui ont comme point commun que le coupable ne s’attaque qu’à des femmes mariées et qu’il fait ensuite des bonshommes de neige à proximité de ses victimes.
Les problèmes de tournage se ressentent dès l’introduction et une succession de scènes qui manquent clairement de liant. Personnages peu caractérisés, pistes lancées dans tous les sens sans qu’elles n’aboutissent jamais et narration globalement aux fraises, le Bonhomme de Neige n’a pas grand chose pour lui. On se demande également ce que cette armées de seconds rôles est venue faire dans cette galère : Chloe Sevigny, Charlotte Gainsbourg, Toby Jones, Val Kilmer ou encore J.K Simmons sont là pour de tout petits rôles parfois sans aucun intérêt.
Quelques éléments du récit et le toujours charismatique Michael Fassbender donnent néanmoins envie d’en savoir plus. Aidé par les paysages norvégiens et la musique de Marco Beltrami, le film finit par se reprendre en main, par se remettre en selle. Si vous n’avez pas fui au bout d’une heure, vous trouverez un semblant de contentement, du moins jusqu’à un dernier acte aussi foutraque que son introduction, une révélation finale digne d’un épisode de Scoobidoo après une histoire complexe pour pas grand chose.
Reste maintenant à savoir ce qui s’est réellement passé sur la production et comment peut-on « oublier » de tourner des scènes ? Au delà, si l’excuse est bien réelle, pourquoi ne pas avoir cherché à reshooter les parties manquantes ? La justification est dans tous les cas incomplètes tant l’histoire en elle-même est noyée sous les plot holes conséquents, venant rivaliser avec King Arthur en matière de narration bordélique.
Si Alfredson espérait lancer une franchise Harry Hole avec son Snowman, il est complétement passé à coté. Et si vous, vous aimez le polar scandinave, il a plein de choses à voir sur le sujet ailleurs, notamment sur Netflix avec des séries comme The Killing ou Trapped.
Le Bonhomme de Neige, de Tomas Alfredson – Sortie le 29 novembre 2017