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Vous avez surement découvert Jeremy Allen White dans la série Shameless (et si ce n’est pas le cas, il n’est pas trop tard pour vous y plonger). Mais c’est grâce à la série The Bear dans laquelle il incarne le cuistot Carmy que le comédien a explosé. Il est aussi à l’affiche de Iron Claw, nouveau long métrage de Sean Durkin (Martha Marcy May Marlene) et ce n’est que le début d’une longue et sans aucun doute impressionnante carrière.
Dans Iron Claw Allen White incarne Kerry Von Erich, l’un des fils de Fritz Von Erich, star du catch jusqu’au début des années 80, un père de famille américain (qui a réellement existé) et qui a poussé ses fils vers la compétition. Fou de travail et de performance, il va les pousser trop loin.
Après l’oubliable The Nest, Sean Durkin s’attaque au biopic en nous décrivant la vie d’une famille de champions de catch, des fils poussés par leur père lui-même ancienne gloire de ce sport de ce spectacle. Le modèle hurle « America fuck yeah », le bougre, la tête sous un Stetson, collectionnant les guns et les ceintures dorées. Si l’histoire s’était déroulée quelques décennies plus tard, nul doute que le père Von Erich aurait voté Trump. Durkin déroule un peu mécaniquement l’ascension de ses trois frères qui visent les plus hauts sommets, courbant l’échine devant leur paternel à base de « Yes Sir ».
Un peu mécaniquement car derrière ce biopic aux apparences banales, Durkin dénonce le travail trop forcé, ses obligations et son modèle. L’histoire se déroule dans le milieu du sport mais pourrait tout à fait s’appliquer à un modèle économique sans rapport. Oui, le travail peut tuer, et oui il fait bon s’émanciper des personnes toxiques obnubilées par le travail, toujours le travail. Le long métrage bascule donc naturellement vers la chute attendue après l’ascension, enchainant les moments dramatiques à grande vitesse pour bien pointer du doigt les décisions du père Von Erich.
Il en résulte un film dont le catch n’est qu’un prétexte. Si vous vous foutez de ce sport, ne vous privez pas pour autant de ce drame familial porté par des acteurs formidables, Jeremy White Allen certes mais aussi Zac Efron et Holt « Mindhunter » McCallany. Certes le récit est sur des rails mais Durkin sait raconter son histoire, tout en filmant solidement les combats qui émaillent le récit, aidé par le très bon Mátyás Erdély (Le fils de Saul) à la photographie.
Si vous trouvez que vous travaillez trop, vous vous tuez à la tâche, que vous avez des envies de liberté et que votre supérieur vous en demande encore plus, alors Iron Claw est fait pour vous. Ce drame familial parfois un peu trop classique est néanmoins rudement efficace.
Iron Claw, de Sean Durkin – Sortie en salles le 24 janvier 2024