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Critique : Fantastic Birthday
Nous en avions parlé lors de sa diffusion dans le cadre du NIFFF puis de l’Etrange Festival mais il méritait d’être d’avantage développé. Girl Asleep arrive dans les salles françaises ce mercredi 22 mars sous le titre Fantastic Birthday et aura fort à faire face aux mastodontes Brimstone et la Belle & La Bête.
Mais peut-être mérite-t-il votre intérêt ?
LA CRITIQUE
Le cinéma a depuis toujours évoqué le passage vers l’age adulte. Que ça soit Mike Nichols avec son Lauréat, les Virgin Suicides de Sofia Coppola ou même plus récemment -et différemment- Grave de Julia Ducournau. Passer une étape n’a jamais été une chose facile, et a permis donc de nombreuses histoires. Rosemary Myers rejoint le cercle des cinéastes s’étant collés au sujet.
Fantastic Birthday raconte l’anniversaire de quinze ans d’une jeune fille, Greta. Elle qui n’a pas beaucoup d’amis et est moquée par les élèves de sa classe ne voulait pas de fête mais ses parents en ont décidé autrement. Le grand soir, elle va basculer dans un univers surnaturel, comme Alice se retrouvant au Pays des Merveilles.
Dès son premier plan -Greta assise sur un banc dans une cour d’école- le ton est donné. Rosemary Myers aime beaucoup Wes Anderson et ça sent. Dans la première partie du long métrage, tous les personnages semblent sortis de l’univers du cinéaste. Il faut dire que les tons, les habitudes vestimentaires ou capillaires vont de paire avec ce qu’Anderson aime. On est donc vite en terrain conquis et on pense à la jeune Suzy de Moonrise Kingdom. Mais Myers a d’autres cordes à son arc et va petit à petit sortir de l’hommage au réalisateur pour nous proposer quelque chose de plus personnel, à travers une mise en scène de plus en plus dynamique et un univers qui va vite se révéler fou. C’est peut-être le seul point noir du film : l’environnement dans lequel évolue Greta est assez cinglé pour que son passage vers le monde merveilleux où elle va se retrouver soit prévisible. On aurait sans doute préféré quelque chose de plus tranché, avec un premier acte plus réaliste qui aurait d’avantage amené la surprise.
L’évolution de la mise en scène et du jeu de l’incroyable Bethany Whitmore, qui change physiquement entre le début et la fin de l’histoire, ne sont là que pour raconter le cap que va franchir Greta. Pour cela, la jeune comédienne -elle n’a que dix sept ans- livre une palette d’émotions assez incroyable et on ne peut que se retrouver plongés dans nos propres souvenirs d’adolescence. Tout cela est renforcé par ce deuxième acte, tourné avec peu de moyens mais fonctionnant pourtant, et une conclusion excessivement bien pensée.
Sorte de rencontre entre Wes Anderson et Max & les Maximonstres, Fantastic Birthday (ou Girl Asleep, puisque c’est son titre orignal) est un joli film réussi qui mérite d’avoir été longuement applaudi en festivals. On ne peut que souhaiter le meilleur à Bethany Whitmore, carrément prometteuse.
Fantastic Birthday, de Rosemary Myers – Sortie en salles le 22 mars 2017