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Critique : Everybody Knows
C’est désormais une tradition : nous sommes au Festival de Cannes. A nous les star, paillettes et autres moquette écarlate. A nous, surtout, une série de films en compétition ou pas, sortant en salles ou pas encore, se déroulant dans un célèbre Faucon ou pas.
On commence cette série d’articles avec le traditionnel film d’ouverture, Everybody Knows. Vraie réussite ou prétexte d’aligner sur le tapis rouge les habitués Javier Bardem et Penelope Cruz ?
LA CRITIQUE
Ne lisez pas les méchantes critiques sur Everybody Knows. Tout le monde sait que le monde sait que les méchants journalistes aigris attendaient le film d’ouverture au tournant pour tirer aveuglément dessus à boulet rouge. N’attendez plus rien de cette presse revancharde qui doit achever ses textes encore plus dans l’urgence, suite au nouveau calendrier imposé par le Festival de Cannes. De toute façon, le film sort le lendemain dans tous les cinémas, et personne ne les entendra soupirer !
Non, ce n’est pas parce que les deux précédents du cinéaste Asghar Farhadi avaient été retenus dans la compétition officielle ou grâce à ses êtes d’affiches glamour que le long-métrage fut présenté à Cannes. Il n’empêche que cela fait bien sur le tapis rouge ! Non, Everybody Knows n’était pas seulement attendu que pour de mauvaises raisons. Discret et touchant, Le Client redonnait confiance dans Farhadi, malgré qu’il chausse constamment ses grosses bottes lestées de plomb pour aborder la sensibilité et l’émotion dans le dernier acte.
Il nous présente cette année un film long et laborieux à se mettre en place. D’autant plus laborieux qu’il semble tourner en rond. Avec en fil rouge l’enlèvement d’une jeune fille, Farhadi égraine un à un les poncifs à cocher sur son cahier des charges. Vieilles disputes, couples qui se déchirent, secrets de famille, lutte des classes, xénophobie… Jamais il n’accumule ces strates en mille feuilles jusqu’à l’implosion de l’ensemble.
Ne nous reste d’Everybody Knows qu’une quantité de plans inutiles ou trop longs, qui abandonnent Penelope Cruz à geindre constamment devant la caméra et Javier Bardem à regarder dans le vide. Si Asghar Farhadi a pu se faire un film en Espagne, c’est en touriste qu’il fut aussi à la mise en scène. Avec un titre aussi tarte à la crème, le cinéaste prive de tout impact émotionnel les twists qui jalonnent son récit et ne peut signer, tout au plus, qu’une saga de l’été fainéante. Vous le savez aussi, maintenant !
Everybody Knows, d’Asghar Farhadi – Sortie le 9 mai 2018
1 commentaire
par kun
cette conclusion me tue hahaha
« Si Asghar Farhadi a pu se faire un film en Espagne, c’est en touriste qu’il fut aussi à la mise en scène. »