Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Equalizer 2

Après avoir tourné plusieurs films dont l’excellent Man on Fire avec le regretté Tony Scott, c’est vers Antoine Fuqua que Denzel Washington s’est tourné quand il veut jouer dans un film d’action.

Alors après Training Day -qui lui a quand même rapporté un Oscar- et plus récemment l’oubliable remake des Sept Mercenaires, le revoilà dans son rôle de gentil justicier au grand cœur : The Equalizer.

 

LA CRITIQUE

Le film d’action de qualité est un genre en perdition. Combien de blockbusters réussis sont des films d’action pur jus et « stand alone ». Aujourd’hui, soit les actioners sont de grosses franchises déclinées en plusieurs épisodes, soit ce sont des direct to video qui ne méritent pas mieux. Soit ce sont des films avec Tom Cruise (réussis certes). A quand remonte la dernière fois qu’on a vu des films comme Le Fugitif (qui fête ses 25 ans cet été) ou l’Effaceur, des films simples et efficaces avec un vrai début et une vraie fin qui donnent du plaisir aux amateurs de courses poursuites et de fusillades ?

En 2014, le réalisateur Antoine Fuqua a tenté sa chance avec Equalizer où il tentait de renouer avec cet esprit 90s, un héros simple et des scènes d’action efficaces. On y suivait le personnage de Robert McCall, ancien agent des services spéciaux laissé pour mort. Chaque nuit, il allait dans un diner lire un livre au calme. Et chaque nuit il y échangeait avec une jeune fille. Jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle a été tabassé, pour mieux reprendre du service et faire payer aux coupables. Le film était un divertissement honorable, surtout valable pour la prestation de Denzel Washington en gros bras minutieux et organisé.

Aujourd’hui, Equalizer devient une franchise puisqu’un deuxième volet est sorti sur nos écrans. On sort de la catégorie « stand alone » pour élargir l’univers. Est-ce que ça fonctionne pour autant ? Fuqua et Washington ont relevé le défi avec plus ou moins de succès.

Cette fois, McCall s’est installé à Boston. Il n’est plus employé dans un Castorama-like mais comme chauffeur Lyft. Dans son « taxi », il croise tout un tas de personnages à qui il vient en aide à sa façon, avec gentillesse quand il faut, et dureté sinon. Il accompagne avec le sourire un petit vieux qui recherche son épouse perdue de vue après la guerre et prend le temps de l’aider. Et il tabasse des cadres supérieurs qui ont abandonné une jeune femme agressée dans sa voiture, tel un justicier dans la nuit. Mais l’histoire va, cette fois, se complexifier : un agent installé à Bruxelles va se faire assassiner, et l’ancienne cheffe de McCall toujours incarnée par Melissa Leo va elle-aussi se faire tuer quand elle reprendra l’enquête. McCall va alors sortir de sa réserve…

C’est déjà-vu : quand on veut éviter de répéter une histoire à l’identique et qu’on a un héros au passé obscur, on va fouiller dans le dit passé pour trouver des éléments d’intrigue. Après nous avoir montré le personnage de Denzel Washington en bon samaritain pendant une heure, Fuqua le fait plonger dans son passé et enquêter sur le meurtre. Le résultat est une histoire bancale, trop longue, où l’on voit beaucoup trop le héros prendre son son aile un jeune étudiant qui aime dessiner, en alternance avec quelques scènes d’enquêtes et d’action. Si la première partie du récit est fidèle au personnage, la seconde livre un revenge movie aussi classique que peu surprenant (on devine tellement qui est derrière tout ça dès le premier plan). On pourrait presque s’ennuyer si Denzel Washington ne prenait pas un plaisir communicatif à retrouver son personnage.

Mais on ne va pas se mentir : on ne va pas voir un Equalizer au cinéma pour son scénario. On y va pour le gros divertissement qui tache, pour voir Denzel casser des gueules et foutre des mandales à tout va. Et en cela, on n’est pas déçu tant le film est généreux, plus que le premier volet. Non, vous ne verrez pas fusillades et explosion sur la Grand Place de Bruxelles comme le montre l’affiche. Mais vous en aurez pour votre argent en matière de bagarre, notamment lors d’une mémorable scène de close-combat où le héros se bat tout en conduisant. Mais là aussi, le film finit par se perdre. A cause de son intrigue faussement trop complexe, on oublie ce qui fait le sel du héros dans la dernière partie. Plus question de voir McCall analyser une situation, lancer son chronomètre pour voir en combien de temps il tabasse tout le monde. Non, Fuqua filme l’acte final comme un western dans une ville fantôme …

The Equalizer 2 se perd en chemin. On voulait une aventure de Robert McCall dans l’esprit du premier volet mais Antoine Fuqua sort de la route pour tenter vainement autre chose. Heureusement que le réalisateur sait filmer une scène d’action, car c’est bien ce qu’on est venu voir. Ni vraiment raté ni complètement réussi, il est surtout un prétexte à passer deux heures correctes dans une salle climatisée. Et en ces temps de canicule, ce n’est déjà pas si mal.

The Equalizer 2, d’Antoine Fuqua – Sortie le 15 août 2018

Voir les commentairesFermer

1 commentaire

  • par AIRWALK
    Posté lundi 27 août 2018 13 h 47 min 0Likes

    c’est un film efficace qui montre les talents d’un maitre dans l’art d’éliminer les gens mais un peu comme robin des bois…………

Laisser un commentaire