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Critique : Cézanne & Moi

Guillaume(s) Canet et Galliene étaient partout dans les médias cette semaine pour évoquer Cézanne et moi de Danièle Thompson dans lequel l’un incarne le célèbre peintre qui a donné son nom au film et l’autre rien de moins qu’Emile Zola.

Nous nous sommes aussi intéressés à ce long-métrage et, pour l’occasion, nous accueillons Clémence qui signe son premier papier pour CloneWeb. Bienvenue !

 

LA CRITIQUE

Le décor est planté à Aix. Le petit Emile est un enfant d’immigré italien, le rejeté de la bande. Très vite, il se lie d’amitié avec Paul. Le duo est né d’un coup, sans trop en faire, naturellement, spontanément. En grandissant, leurs songes n’étaient qu’oraux – ils rêvaient à voix haute de leurs ambitions démesurées. Lorsqu’Emile débarque à Paris, accompagné de sa douce et protectrice maman, la réalité rattrape bien vite les deux compères du Sud.

Le film a lieu dans le bureau d’Emile Zola, des dizaines d’années plus tard. Paul Cézanne y débarque avec la ferme intention d’obtenir des explications. L’Œuvre (roman d’Emile Zola, paru en 1886), ne parle que de lui, il s’y est reconnu. Il vit cet affront littéraire telle une trahison, bien réelle. La fâcheuse occasion pour les deux hommes de revenir sur l’ensemble de leurs années d’amitié.

Années teintées d’admiration, de grands discours, d’éclats de rire… et de fâcheries. Si c’est d’abord une passion commune concernant une même femme qui brouille les deux hommes, le succès fulgurant d’Emile achève leur amitié. Pourtant, les moments loin de l’autre passent et le désir ardent de se revoir, de se parler, de se confier, refait très souvent surface.

Les deux personnages s’aiment si fort, avec une telle fougue, une telle passion que leurs sentiments l’un envers l’autre, si exacerbés, font penser qu’il s’agit ici, d’amour. A cette remarque, Danièle Thompson, la réalisatrice affirme que cette sensation, fusionnelle et mêlée d’admiration, frôlant avec le sentiment amoureux, est la caractéristique même des grandes amitiés, celles qui démarrent enfants et trouvent leur point culminant, adolescents.

Le film est absolument magnifique. Tant au niveau de l’image, des mots prononcés, que de la qualité du jeu des acteurs. Lorsque les personnages se retrouvent chez eux, à Aix, les couleurs sont si belles, les paysages si époustouflants. Ils procurent la sensation de revivre, de souffler, très fort, avant de repartir vers la grisaille parisienne. Ou dans le noir ambiant du bureau d’Emile Zola. Ce contraste facile à remarquer, est saisissant.
Le film est réalisé de sorte que, on a l’impression d’observer une toile. On découvre chaque image telle une peinture, avec de nombreux gros plans sur les quels on aime s’attarder, un instant, pour mieux comprendre, mieux capturer une sensation, un sentiment.

On s’attarde longuement sur les détails de leurs visages, les lueurs – tristes, de colère, de joie – dans leurs yeux. Guillaume Canet et Guillaume Gallienne sont méconnaissables. Leur transformation physique est radicale. Le travail des maquilleurs est très grand. Et les deux acteurs apportent au tout, une dimension un peu théâtrale. Très douce, mais aussi très spectaculaire. Ceci donne l’impression que tout ce qu’ils se disent, se lancent, est excessivement important, singulier, grave. C’est précisément ce que donne au film une touche d’irréel, d’intemporalité. C’est ce tout qui fait de lui, un film qui reste en nous, un film que l’on n’oubliera pas.

Cézanne & Moi, de Danièle Thompson – Sortie le 21 septembre 2016

 

Quelques photos prises lors de projection privée suivie d’une séance de Questions-Réponses avec le public – public qui semblait sous le charme de ce film à la poésie remarquable.
Les questions timides, fusaient. Ainsi, nous apprenions que Guillaume Canet pense ses personnages tels des animaux. Pour Zola, il imagine un fox terrier. Un chien assez petit, lourd. Il ajoute que, pour préparer ce rôle, cette transformation, il a également beaucoup observé son père.

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