Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Candyman (2021)

En 1992, Bernard Rose adaptait librement Clive Barker : Candyman débarquait sur les écrans. Le tueur au crochet, qui apparait à travers un miroir quand on prononce cinq fois son nom, a eu droit comme toutes les franchises horrifiques de l’époque, à deux suites. Mais nous sommes en 2021 et on ne se contente plus de faire revenir le personnage. Il faut désormais passer par le concept de suite/reboot. Ca peut casser, mais parfois ça passe. Comme ici avec le brillant film de Nia DaCosta.

Le film suit un artiste peintre à Chicago. En panne d’inspiration, il trouve de nouvelles idées en s’intéressant à la légende de Candyman. Après en avoir entendu parler, il se rend dans la cité de Cabrini Green où se sont déroulés les évènements du premier volet. Piqué par une abeille, il va petit à petit basculer dans la folie.

En commençant par un flashback puis en suivant des personnages qui se révèleront secondaires pour introduire brutalement Yahya Abdul-Mateen II, Nia DaCosta montre qu’elle veut faire un film différent, personnel, et éloigné des productions horrifiques. Esthétiquement, ce Candyman version 2021 va se révéler superbe. Les idées de mise en scène, notamment dans une galerie d’arts pleine de miroirs, et le choix des cadres sont de toute beauté. On pense au cinéma de genre de Leigh Whannell, qui soignait déjà ses plans, mais la réalisation va encore plus loin et propose de jolies réflexions.

L’histoire va jouer avec les codes du genre et les évènements du premier film pour proposer un croisement entre le reboot et la suite. Le long métrage va chercher pendant un temps à s’éloigner de l’original pour mieux se rendre compte qu’il est difficile de s’en débarrasser, tout comme on n’échappe pas à son tueur. La filiation est donc officielle mais si vos souvenirs du premier film ne sont que flous, vous mettrez du temps à vous en rendre compte, ce qui rend l’exercice encore plus intéressant.

On pourra quand même reprocher à Candyman d’être finalement peu horrifique. Les scènes gores sont visuellement très belles mais rien ne cherche à faire peur au spectateur, si ce n’est son propos. N’allez pas voir Candyman en espérant hurler de terreur dans votre fauteuil. Ce n’est pas ce que veut proposer Nia DaCosta, la réalisatrice s’emparant de l’oeuvre originale pour parler de l’Amérique post « Black Lives Matter ». A l’image de la série Watchmen, l’aspect fantastique est d’abord là pour évoquer la place des Noirs en Amérique, du racisme et de la violence dont ils sont bien trop souvent victimes.

Tant qu’à relancer une franchise, autour le faire intelligemment. On citait Leigh Whannell plus haut mais c’est déjà ce qu’il avait fait avec son Homme Invisible. Nia DaCosta emprunte la même voix, en poussant certains curseurs. La jeune réalisatrice de 31 ans aura-t-elle autant de libertés pour son prochain The Marvels, produit non plus par Jordan Peele mais par Kevin Feige ? On est désormais curieux de voir ça.

Candyman, de Nia DaCosta – Sortie le 29 septembre 2021

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire