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Critique : Bono, Stories of Surrender

En 2022, loin des dizaines de milliers de personnes agglutinés dans des stades remplis d’artifices tel que des citrons géants, des scènes aux looks de vaisseaux spatiaux et d’écrans surdimensionnés, Bono, leader du groupe U2, a sorti ses mémoires. Comble de la mégalomanie (ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui), il décide d’en faire une tournée, un spectacle sur scène, sans ses trois comparses, Edge, Larry et Adam.

C’est accompagné du producteur et musicien Jacknife Lee ainsi que Kate Ellis et Gemma Doherty que Bono se produira devant un petit millier de personnes dans plusieurs villes d’Europe et d’Etats-Unis.

C’est au Beacon Theatre qu’Andrew Dominik, le réalisateur de L’Assassinat de Jesse James et de Blonde (vous avez bien lu) a posé ses caméras pour livrer une captation du spectacle, entre concert, one-man show et séance de psy. Seul, accompagné de 3 musiciens en retrait, Bono fait face à son public. Le tout en noir et blanc. La première chose qui étonne dans le film d’Andrew Dominik, c’est le son. Bien sûr, la voix est plus impeccable que jamais, mais le mixage du son est hallucinant, d’une immersion rare où la voix, les instruments et le public sont merveilleusement mis en valeur au bon moment, au point de s’y croire presque. Le choix du noir et blanc apporte à l’ensemble un côté très brut et la photo est superbe. La mise en scène d’Andrew Dominik sert totalement celle de Bono, très simple mais ô combien efficace (une table, 3 chaises, et un espace « pub »).

Au delà de ces aspects techniques, c’est surtout ce qui est raconté qui étonne. Bien sûr, U2 est évoqué. Bien sûr, l’activisme du chanteur, bien connu, est là, tout comme son amour pour la religion, beaucoup plus présente dans le livre, mais néanmoins un des piliers du film.

Mais surtout, Stories Of Surrender est un récit extrêmement touchant sur un garçon ayant perdu sa mère à l’âge de 14 ans et son père quelques années plus tard. Iris et Bob sont au centre du récit et à travers de nombreuses discussions fictives avec son père, Bono va exorciser ses démons, et surtout celui de sa mère qui, il l’explique lui-même, n’a plus jamais été évoquée au sein du foyer familial après sa mort.

Et les mots utilisés font mouches, tout comme les chansons les plus connues du groupe irlandais. Difficile de ne pas être touché et presque ému aux larmes devant cette histoire familiale où le deuil y est très présent.

Difficile de savoir si Stories Of Surrender plaira aux non-initiés de U2. Ce qui est sûr, c’est que si la personnalité du chanteur irlandais vous rebute, ici, elle est décuplée. Dès les premières paroles, on le reconnait, fidèle à lui même, grande gueule et sachant brillamment manier les mots, avec un charisme hors du temps. Si le personnage vous irrite, il est possible que vous ne teniez pas longtemps devant le documentaire. Pour nous, sachez que celui qui écrit ces mots était déjà acquis à la cause depuis 20 ans.

Pour les autres, un coup d’oeil vous donnera certainement envie de vous replonger dans la discographie très riche du groupe !

Bono, Stories of Surrender – réalisé par Andrew Dominik – Disponible sur AppleTV le 30 mai

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