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Critique : Black Widow

Qu’on aime ou pas les productions Marvel Studios, le fameux MCU s’est imposé au box office mondial ces dernières années avec pas moins de 24 longs métrages connectés. Alors, forcément, après un an et demi de pandémie et deux séries live pour vaguement compenser, se retrouver dans une salle avec un public acquis aux super-héros a de quoi faire plaisir.

Réalisé par Cate Shortland (Berlin Syndrome), Black Widow offre la part belle au personnage de Natasha Romanoff, incarné par Scarlett Johansson. Le film, qui se déroule après la bataille de l’aéroport dans Captain America Civil War, raconte comment l’ancienne tueuse a pris le large mais se retrouve vite rattrapée par son passé. Avec sa soeur (Florence Pugh, à fond dans le rôle), elle va devoir renouer avec sa famille mais aussi ses ennemis d’antan, le tout en expliquant ce que sont les Black Widows, des tueuses de l’ombre manipulée par un homme puissant.

Le film s’ouvre sur une chouette scène d’introduction en flashback présentant les héroïnes enfants dans les années 80, avec une petite vibe The Americans. Ils sont en réalité des espions envoyé aux USA par le bloc de l’Est et doivent fuir le pays. Le générique d’intro passe alors brièvement sur le passé des jeunes filles et leur endoctrinement. Vous vous souvenez de Red Sparrow avec Jennifer Lawrence ? Vous savez alors de quoi on parle et c’est suffisant. Black Widow n’est donc pas une « origin story » comme on aurait pu le craindre mais bel et bien un film plus ou moins contemporain des derniers Avengers.

Introduite dans Iron Man 2 de Jon Favreau, le personnage de Black Widow était d’abord présenté comme le faire valoir féminin des super-héros. Elle était d’abord là pour satisfaire le public masculin venu mater l’actrice et la voir botter des culs. Il faudra Captain America The Winter Soldier pour que l’écriture lui donne de la bouteille et le dyptique Infinity War/Endgame pour ce que vous savez. Mais le personnage manquait d’épaisseur, n’avait pas de backstory ni même grand chose à raconter. Même Hawkeye bénéficiait, grâce aux scènes avec sa famille, d’un peu plus d’épaisseur qu’elle.

Black Widow le film vient combler ce manque et offrir à un chouette personnage les lettres de noblesse qu’elle méritait. Ici, plus de « male gaze » mais une (des) héroïne(s) avec la place qu’elle mérite, grâce à la réalisation plutôt efficace de Cate Shortland (même si certaines scènes d’action sont encore trop surdécoupées) et au scénario assez malin, qui mise non seulement sur la famille mais aussi, beaucoup, sur la sororité. Les personnages secondaires tiennent plutôt la route, même si on aurait aimé voir d’avantage Rachel Weisz, plus intéressante que David Harbour qui joue les comiques de service.

Mais une prod’ Marvel n’est jamais sans défaut. A trop vouloir raconter une histoire de famille (et c’est tant mieux, ça fait plaisir de voir un film du MCU récent raconter quelque chose !), Black Widow se retrouve avec un arc narratif autour d’un grand méchant en mousse (et on ne parle pas de Taskmaster, bâclé comme jamais), qui a évidemment un plan et pour lequel il faut un remède, chose qu’on a déjà vu mille fois. En cela, le film ressemble vachement à Winter Soldier, jusqu’à sa scène finale avec un combat sur une structure qui s’effondre, mais n’est jamais aussi réussi. Le final, justement, n’est pas à la hauteur de l’introduction, avec ce coté « Marvel en pilotage automatique » et l’envie de vouloir tout connecter.

On peut aussi regretter que le film arrive si tard, et surtout après les évènements de Endgame. Il aurait été plus intéressant à suivre après Civil War. En fait, on aurait aimé le voir à la place de l’inutile Captain Marvel, parce que c’est un film tout aussi féminin et féministe mais porté par un personnage plus intéressant. Et puis ça aurait donné plus d’épaisseur à la fameuse scène d’Avengers Endgame.

Un mot, enfin, sur la scène post-générique : Marvel Studios se lance dans le teasing de série à la fin de longs métrages. Et le public, pas forcément abonné à Disney+ ou qui a abandonné en cours de route, ne comprend pas grand chose. Dans la salle, beaucoup de gens se demandaient ce que ça racontait. Sans en raconter le déroulé, la scène fait le lien entre la fin du Faucon & le Soldat de l’Hiver, Black Widow et la prochaine série Hawkeye dans laquelle Florence Pugh doit tenir un petit rôle.

Après l’inutile Captain Marvel et Spider-Man Far From Home, Marvel Studios remonte donc la pente des films solos grâce à un divertissement solide, à l’intrigue certes un peu éculée, mais qui donne du corps et du coeur à un personnage qui le méritait.

Black Widow, de Cate Shortland – Sortie en salles le 07 juillet 2021

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1 commentaire

  • par Broack dincht
    Posté lundi 12 juillet 2021 8 h 53 min 0Likes

    Attention commentaire légèrement spoilant

    Mâle gaze peut être pas, mais on a un peu une métaphore du pervers narcissique qui exerce un contrôle sur celles qui l’entourent et le besoin de s’en libérer. On peut peut être même y voir un lien avec Harvey windstein, avec le dirigeant/producteur qui exerce un contrôle sur celles qui travaillent pour lui. Mais je pousse peut être un peu loin lol

    Sinon, j’ai bien apprécié le démarrage aussi, mais comme toujours chez Marvel, ça tente des trucs, mais ça tombe à plat dans la même soupe à la fin

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