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Après G.I. Joe, Transformers ou encore Lego, ce sont les Barbies de Mattel qui envahissent le grand écran. Créées en 1959 par Ruth Hadler, l’épouse du co-fondateur de Mattel, elle est basée sur l’idée que les petites filles peuvent aussi jouer avec des personnages adultes, et non pas des poupons de porcelaine. S’inspirant d’une poupée pastiche allemande, elle crée donc Barbie. Plus de soixante ans plus tard, la création a désormais les traits de Margot Robbie.
A l’opposé du monde des humains se trouve le monde des Barbie. Tout est rose, ou ultra coloré, et tout est aussi faux que les jouets. Barbie se lève le matin dans une maison sans escalier, boit le vide d’une brique de jus d’orange et se douche sans eau. Comme les jouets. Les différentes Barbie savent tout faire dans ce monde parfait, même parfait s’intéresser aux Ken. Notre héroïne, la Barbie de base, va commencer à avoir des pensées négatives et se retrouver avec les pieds plats (toutes les Barbie marchent en permanence sur la pointe). Pour régler ce problème, elle va devoir se rendre dans le vrai monde pour trouver la petite fille qui joue avec elle.
Dès son envahissante promo, Barbie le film faisait penser à d’autres longs métrages, aidés par un premier teaser (qui sera en fait le prologue) parodiant 2001 de Stanley Kubrick. On y retrouve donc différents emprunts (ou hommages, à vous de voir) à la Grande Aventure Lego mais aussi à Toy Story ou à Matrix, avec une scène rappelant bien trop celle de l’Oracle. Jusqu’à la présence manifestement volontaire d’un Will Ferrell dans un rôle un peu similaire à celui de Lego mais surtout très dispensable.
La marque cherche à s’auto-caricaturer à travers son personnage et un groupe de vieux hommes blancs travaillant tous pour Mattel, le tout dans un arc narratif malheureusement inutile et qui aurait pu être intégralement coupé aux montages.
Malgré ces « inspirations » et quelques problèmes d’intrigue, Barbie tire son épingle du jeu grâce à plusieurs éléments, le premier étant visuel. La reconstitution des jouets, costumes et décors, littéralement à l’identique de ce que vous avez peut être acheté un jour est époustouflante. D’autant que Greta Gerwing s’en amuse, pour faire un univers hilarant où tout est faux mais normal, et elle est bien aidée par une ribambelle d’acteurs qui viennent s’amuser à jouer les créatures de plastique.
Le film, très drôle, vaut surtout le coup pour son message. Ceux qui ont été touché par les thèmes abordés dans Toy Story 3 verront dans Barbie une suite spirituelle, du moins pour un temps, confirmant qu’il ne faut pas vous débarrasser de vos vieux jouets et encore moins des souvenirs qui vont avec.
Mais le sujet principal du film n’est pas celui-là. C’est le patriarcat. Depuis toujours, les jouets Barbie montrent qu’elles peuvent tout faire. Avoir tous les métiers, et toute la liberté qu’elles veulent. Mais dans le monde réel, les choses sont très différentes. Alors Greta Gerwig et Noah Baumbach tapent où ça fait mal (à l’entrejambe) avec beaucoup de justesse et assez d’émotions pour, naturellement, résonner avec le monde actuel. Le propos est fort et malin, et il parvient à nous faire dépasser les quelques errances de l’intrigue.
Le résultat est aussi l’occasion de voir Noah Baumbach et Greta Gerwig travailler sur d’autres choses que les drames auxquels ils nous avaient récemment habitués. Tout n’est donc pas tout rose dans Barbie (!!) mais le propos soulignée et re-souligné est suffisamment intéressant et bien amené pour prendre beaucoup de plaisir devant le film. Même quand on est juste Ken.
Barbie, de Greta Gerwig – Sortie en salles le 19 juillet 2023