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Critique : Au Coeur de l’Océan

Au Coeur de l’Océan sort enfin dans les salles ce mercredi 9 décembre après avoir été repoussé de plusieurs mois. Après le film de Steven Spielberg et avant de cloturer l’année avec Star Wars Le Réveil de la Force, le film de Ron Howard s’inscrit dans la liste des grands métrages à ne pas manquer avant la fin 2015.

D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur ce que Ron Howard décrit comme son film le plus compliqué à tourner, vous pouvez vous référez à notre interview du réalisateur ainsi qu’à notre visite du tournage.

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LA CRITIQUE

Ron Howard a une filmographie de touche à tout. Celui qui a commencé sa carrière comme enfant-acteur et qui est passé par la série Happy Days est capable de mettre en scène de la fantasy écrite par George Lucas, un huis-clos dans l’espace, le meilleur film de pompiers à ce jour, du bon gros polar 90’s avec Mel Gibson ou encore de porter à l’écran la trilogie de bouquins écrits par Dan Brown et globalement sans intérêt. Il était donc tout à fait normal de le voir s’intéresser cette fois encore à un nouveau genre.

Au Coeur de l’Océan raconte l’histoire vraie qui a inspiré Herman Melville pour écrire Moby Dick, rapportée par Nathaniel Philbrick dans le bouquin « In the Heart of the Sea: The Tragedy of Whaleship Essex ».
Le film s’ouvre sur celui qui s’annonce comme le dernier survivant de la catastrophe, Thomas Nickerson, incarné par Brendan Gleeson. Il va raconter l’histoire qu’il a vécu en compagnie d’autres marins à bord du baleinier l’Essex alors qu’il avait 14 ans (le personnage est alors interprété par Tom Holland, futur Spider-Man).

Le film va donc se dérouler en une succession de long flashbacks, entrecoupés par un retour au présent permettant d’avancer dans le temps et de revenir au personnage de Brendan Gleeson pour partager avec lui ses émotions au fil de la confession. Le rythme permet également de nous tenir eu haleine sans qu’on voit passer les deux heures de l’histoire.
Ron Howard livre un film magnifiquement réalisé, à la mise en scène dynamique, alternant les plans d’envergure quand il s’agit de montrer le monstre marin ou l’immensité de l’océan ou les plans rapprochés au plus près des survivants. Son directeur de la photo Anthony Dod Mantle livre lui aussi un boulot remarquable, proposant des images bien plus soignées que ce que les bandes annonces -un peu trop vertes- montraient jusqu’à alors.

Au delà de l’engagement physique (les acteurs ont perdu un poids incroyable, Cilian Murphy finit par être méconnaissable), tout le monde est sérieusement impliqué dans le projet, à commencer par Chris Hemsworth qui livre sans doute ici sa meilleure performance et qui est manifestement taillé pour gueuler des ordres sur le pont briqué d’un bateau. Il faudra désormais qu’un réalisateur lui confie un film de sous-marin pour qu’il puisse continuer à hurler des consignes à des matelots.
Mais alors que l’action principale se déroule en mer, il faut surtout souligner la performance bouleversante de Brendan Gleeson, dont le jeu est aussi sobre que son regard est chargé en émotions, comme si le comédien était vraiment parti sur l’océan.

Si l’ombre du roman de Melville plane sur l’histoire, Ron Howard réussit à proposer totalement autre chose. Certes, le démarrage et quelques détails ne sont pas sans rappeler l’histoire de Moby Dick mais le réalisateur fait ce qu’il faut pour qu’on en oublie le texte bien connu et évite aussi la facilité en ne cherchant pas non plus à se référer au film de John Huston porté par Gregory Peck.

Le long métrage n’est pas le face à face, peut-être attendu- entre un marin et une baleine. C’est avant tout une histoire d’hommes et une histoire de survie. Si on sait dès le départ que le personnage de Tom Holland va survivre, qu’en est-il du reste de l’équipage ? Et comment vont-ils potentiellement rentrer chez eux ? Howard prend d’autant plus le spectateur à contrepieds qu’il livre quelques scènes particulièrement surprenantes, au sens premier puisqu’il y a vraiment de quoi bondir sur son siège par moments.

Au Coeur de l’Océan est résolument un film à Oscars et il est bien probable que Ron Howard et ses petits camarades repartent avec des statuettes dorées (au moins pour l’aspect technique). Si on peut lui reprocher quelques coupes un peu sèches et quelques plans en fond vert foirés, c’est d’abord une grande et puissante histoire, qui fait autant vibrer que pleurer, et à travers laquelle le réalisateur livre l’un de ses meilleurs films.

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