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Critique : Absolutely Anything
La distribution de comédies anglo-saxonnes en France a toujours été une histoire compliquée, les films de Judd Apatow ou ceux d’Edgar Wright en sont la preuve. La plupart des distributeurs préfèrent attendre que le film ait du succès à l’étranger pour le sortir ou se contentent de sorties en catimini au grand désespoir des spectateurs de province.
Absolutely Anything devait sortir après l’Angleterre mais son distributeur, Oceans Films, semble avoir fait confiance au buzz sur les réseaux sociaux et sort donc le nouveau film de Terry Jones presque en même temps qu’outre Manche. Les fans des Pythons, de Simon Pegg et de Robin Williams devraient donc être comblés.
LA CRITIQUE
Après avoir inventé rien de moins que l’humour moderne avec leur Flying Circus (si si, ils sont à la vanne ce que les Beatles ont été à la musique : une révolution), les Monty Python ont brillé dans quelques films devenus cultes et se sont même retrouvés sur scène en 2014 pour une ultime série de spectacles faisant stade comble. Les voici à nouveau réuni sous la houlette de l’un d’eux, Terry Jones, qui avait mis en scène rien de moins que Sacré Graal, La Vie de Brian et Le Sens de la Vie dans les années 70-80 et qui revient derrière une caméra dix neuf ans après Du Vent dans les Saules.
Absolutely Anything n’est pas pour autant un film sur les Python. Ils n’y incarne « que » un groupe d’extra-terrestres bien décidés à détruire notre belle planète, non sans avoir vérifié si on n’était pas méritant de la garder quand même. Pour ce test, ils décident de donner des pouvoirs à un type lambda incarné par Simon Pegg, qui incarne un prof tentant de devenir écrivain. Des pouvoirs capables de faire absolument tout ce qu’il veut (d’où le titre). Et bien évidemment, ça va partir en vrille.
Ca vous rappelle quelque chose ? Oui, Absolutely Anything a de faux airs de Bruce Tout Puissant, si ce n’est que les pouvoirs dont hérite Pegg ne sont pas divins et que le comédien incarne un personnage très très éloigné de Jim Carrey. Qui plus est, le film de Terry Jones est très « Python-esque » dans l’écriture des gags et des dialogues. Pegg n’est pas le mec le plus futé du monde et ses pouvoirs faisant au pied de la lettre ce qu’il demande, on se retrouve parfois dans des situations hilarantes mais surtout très décalée. Le héros va donc demander de se retrouver « dans » le bus qu’il suit et s’y retrouvera littéralement (comprendre « dans le moteur »). Quand il demandera à sa bouteille de mauvais whisky de se changer en un grand cru, et alors qu’on pouvait s’attendre à ce que le liquide soit remplacé par quelque chose de meilleur, la bouteille se déplace toute seule dans Londres pour se faire changer dans son magasin d’origine. Tout ça donne droit à des situations très réussies (dont une scène avec un caca qui marche !)
Drôle, le film l’est résolument. Dommage qu’il se viande quand il s’agit de raconter une histoire. Jones voulait faire quelque chose de plus qu’une simple histoire de pouvoirs à gérer. Alors il ajoute une prétendante (Kate Beckinsale, toujours aussi charmante) et Rob Riggle du Saturnday Night Live en ex petit copain un peu trop relou. Et c’est là que le bat blesse. L’intrigue est mal foutue et finalement bien moins intéressante que les gags que permettent les pouvoirs. Certes, il fait bien raconter quelque chose mais c’est dommage de se foirer…
N’oublions pas de mentionner Robin Williams, dont c’est le dernier rôle à l’écran. Même s’il n’est là que pour donner sa voix à un chien, le comédien le fait à la perfection et on ne peut que vous recommander de voir le film dans la mesure du possible en version originale – et de rester pendant le générique pour quelques images tournées pendant les séquences d’enregistrement.
Au final, Absolutely Anything aurait sans doute être plus fouillé et mieux écrit. A défaut de fournir une histoire vraiment solide, il a au moins le mérite de faire rigoler. Comme quoi les Python en sont toujours capable.