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Ça ferait un bon film : Tokyo Alien Bros
La fin de l’été approche. Pourquoi ne pas en profiter pour une petite pause lecture sur la plage (ou ailleurs), avec une histoire qui elle aussi se passe en été mais qui recèle son lot de surprises et de dépaysement. Allez, on embarque – et on se demande si la BD ferait un bon film – avec…
TOKYO ALIEN BROS
Le pitch :
Fuyunosuke Tanaka est un étudiant japonais à qui tout réussi : il est beau gosse, il suit ses études sans problème, il a un appartement rempli d’animaux domestiques et il est très populaire auprès de ses amis. Jusqu’au jour où son frère, Natsutaro, débarque et glisse des grains de sable dans cette machine bien huilée.
Car tout ceci n’est qu’une apparence. La vérité, c’est que Tanaka est un extra-terrestre venu sur notre planète pour l’étudier afin de savoir si elle peut être colonisée par son peuple d’origine. Et n’ayant plus de nouvelles, son frère alien vient vérifier que le plan suit son cours car il ne faudrait pas que Fuyunosuke s’attache trop aux humains…
Pourquoi c’est bien :
J’avais déjà évoqué ici la maison d’éditions du Lézard Noir car j’apprécie beaucoup leur volonté d’éditer des auteurs japonais indépendants, sur des séries courtes. Voici donc en trois volumes seulement les pérégrinations de ces deux aliens déambulant dans un Tokyo au ralenti. Tout est dans le titre me direz-vous mais effectivement, il est exploité au maximum.
On trouve dans cette série ce qui à mes yeux fait tout le sel du manga, à savoir d’un côté les relations humaines et d’autre part la vie quotidienne, le tout montré avec des détails que des auteurs occidentaux ne prendraient sans doute pas la peine d’exploiter. Le Tokyo du récit alterne les quartiers les plus fréquentés (Shibuya, Asakusa, Ikebukuro…) avec les zones résidentielles plus paisibles, plus traditionnelles, le tout dans la chaleur de l’été, ce qui fait découvrir la ville sous un autre angle.
Concernant les deux autres mots du titre, ces fameux « alien bros », là, aussi, l’auteur les investit pleinement. À un premier niveau, on pourra s’attarder sur les décalages quotidiens : les boissons et les aliments que ces aliens apprécient sont l’eau de javel et les croutes de pain par exemple ou bien ils n’hésitent à sortir dans la rue en peignoir ou en pyjama. Mais ce qui compte c’est évidemment leur rapports aux humains et plus généralement leurs rapports aux autres. Les deux frères véritables incarnations du yin et du yang sont ainsi très différents : un exubérant, l’autre renfermé ; un blond, l’autre brun ; un joyeux, l’autre grincheux mais ils s’équilibrent. Et si au début, Natsutaro, récemment arrivé, a besoin de Fuyunosuke pour lui faire découvrir la Terre et ses habitants, il va par la suite donner aussi des leçons à son frère et le faire réfléchir à sa vraie place.
Autrement dit, les relations sociales jouent sur le rapport aux Terriens mais aussi sur le rapport ente deux frères, et là aussi, on passe par des sentiments bien connus d’amour, de jalousie, de compassion, d’encouragement, de méfiance… bref, ces aliens sont surtout venus sur Terre pour nous rappeler à nous, lecteurs, ce que c’est qu’être humain.
Mais bon, tout ça ce sont des grands mots, pour vous faire un bilan rapide, l’histoire est très sympa et ponctuée de moments cocasses (et ce, dès la scène d’ouverture assez… surprenante) mais elle n’oublie pas d’être sensée et tendre avec quelques rebondissements qui rendent la lecture très agréable. On s’attache aisément aux personnages, tantôt l’un puis l’autre et au final, c’est l’ambiance de la série dans son ensemble qui nous charme et nous donne envie de relire tel ou tel passage.
Taux d’adaptabilité : 100%
Forme de l’adaptation : Long métrage (à la limite mini-série télé).
Réalisateur/Producteur envisagé : Yojiro Takita
Acteurs/actrices envisagés : Daiki Shigeoka et Takahiro Hamada (oui, je sais, ce sont des chanteurs de boys band mais ils ont bien tenu leurs rôles dans Blazing transfer students, un drama adapté d’un manga des années 80 (dispo sur Netflix)