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Ca ferait un bon film : Jacques, le Petit Lézard Géant

Chez CloneWeb, on aime l’actu : c’est notre moteur, c’est notre drogue, c’est notre vie, c’est notre sang de la veine. Mais parfois, il est bien aussi de partir d’une actu et de s’en servir comme d’un rétroviseur pour retrouver une pépite qui dormait depuis quelques années.

Explication : l’actu pertinente du moment, c’est la sortie très attendue du premier tome des Cavaliers de l’Apocadispe. La série existe en effet depuis 2008 dans les pages du journal de Spirou mais comme elle n’a pas un rythme de parution régulier, l’éditeur a donc attendu 10 ans avant de proposer un recueil cartonné des aventures de ces trois enfants moitié bras cassés, moitié chats noirs qui se mettent toujours dans des situations improbables sans se départir d’une logique qui les satisfait à chaque fois. Je vous donne un exemple : le chef de la bande en a assez d’aller à l’école, il décide donc de trouver un travail. Rien de plus simple : il suffit d’entrer dans une entreprise de s’asseoir à un bureau, de travailler et hop, on gagne des sous ! Ou quand un des gars de la bande est écrabouillé par des haltères et qu’il y a contrôle de grammaire ensuite, il suffit de le manipuler  avec une ficelle, comme une marionnette, et comme ça la maîtresse ne verra rien !

Bref, cette joyeuse série de l’excellent Libon est un moment de lecture très agréable mais je ne pense pas qu’elle ferait un bon film parce qu’elle risquerait d’être un peu répétitive (attendons donc une histoire longue en album…) Non, je pense que dans l’œuvre Libonienne, l’ouvrage qui s’y prêterait le plus est le grandiose…

 

JACQUES

Le pitch : Jacques est un petit lézard qui mène sa tranquille vie de lézard mais suite à une mini-expérience atomique militaire, il est irradié et il se transforme : il est capable de parler, il se tient debout et il est devenu géant (1m30, ce qui est géant pour un petit lézard). Et surtout, surtout, il développe une qualité incroyable : il est gentil.

Chaque être humain qu’il croise est pour lui un ami. Évidemment, autour de lui, cela ne va pas se passer aussi facilement : on le prend pour un gnome, pour un crocodile ; les policiers, les militaires, les journalistes le recherchent ; un cirque veut l’engager ; des hippies veulent le rendre à la nature… bref, c’est le gros bazar. Heureusement, au milieu de tout cela, Jacques trouve une personne sur qui compter : Mamie. C’est une vieille dame très gentille elle aussi mais peut-être un peu gâteuse (elle croit que Jacques est un chien) et tête-en-l’air : elle perd Jacques assez souvent et tout l’intérêt est de voir comment ce petit lézard géant fait pour revenir auprès de sa mamie. Entre quiproquos, délire et tendresse, voilà une histoire qui fait un bien fou.

 

Pourquoi c’est bien.

Ben, vous avez lu le pitch, non ? que dire de plus ?

Je vais tout de même ajouter que Libon est un maître dans deux domaines : les situations improbables (exemple au hasard : après avoir mené des opérations de libération des animaux domestiques en forêt, des hippies décident de relâcher… des végétaux !) et les ruptures dans la narration. Très souvent, ses dialogues sont ponctués de pauses qui permettent de mettre en évidence soit l’absurdité du moment, soit une réplique efficace.

Pour ceux que le travail de Libon intéresse, je conseille la lecture de cette page qui décortique sa force comique en détail et qui montre aussi au passage sa maîtrise de la narration du 9e art.

Mais plus simplement, Jacques est un véritable exemple de ce qu’une bande dessinée grand public peut être et devrait être : tous les lecteurs y trouvent leur compte, du plus jeune au plus âgé, féminin ou masculin. Il n’y a rien de choquant (à part la bêtise humaine), rien de compliqué et j’ajouterais un élément qui fait de plus en plus défaut de nos jours : le premier degré. Ici, pas de cynisme, pas de moquerie chez le héros. Il pourrait facilement juger, se fâcher, s’attaquer à tous ces humains crétins qui l’entourent mais non, il reste irrémédiablement positif. Du coup, on ne peut que s’attacher à lui.

Alors, certes, le dessin n’est pas des plus léché ou des plus académiques mais il est d’une très grande expressivité car les personnages ont des grandes têtes montées sur des petits corps et ils s’en donnent à cœur joie entre grimaces et hurlements. De plus l’encrage épais lui donne chaleur et mouvement, renforçant le côté artisanal de l’œuvre, presque comme si elle  avait été faite par un pote avec un style au croisement entre Toriyama et Reiser (hein, quoi, j’exagère ?).

Bref, sous des dehors simplistes, c’est une série que tout bon bédéphile se doit d’avoir lu a moins une fois dans sa vie (et elle ne compte que 3 tomes !) Et aux delà des bédéphiles, je la recommande à toutes les personnes qui ont un cœur… et des zygomatiques !

Abordons maintenant  la question de l’adaptation. Parce que oui, je pense que cette bd est adaptable à 100% mais j’ai une certaine idée sur la manière de faire. Je vous le dis tout de go : pas d’image de synthèse ! Jacques doit être joué par un acteur dans un costume de lézard géant ! Mais pas un costume intégral hyper réaliste et tout : un costume (plus ou moins bien chiadé, au choix) avec un trou dans le cou où on verrait apparaître le visage de l’acteur.

Genre comme ça :

Ceci pour mettre en avant les dialogues et l’absurdité de la série. Et aussi parce que Jacques, il faut pouvoir lui faire des câlins, le prendre dans les bras pour de vrai. Il doit être incarné.

Format : un long métrage ou deux

Au niveau du casting, là aussi, il faut savoir se lâcher un peu…

Casting idéal :

Jacques : Philippe Katerine

Mamie : Chantal Lauby ou Gérard Darmon

Le porteur des petites bombes : Vincent Macaigne

Les militaires : Benoit Poelevoorde, Maurice Barthélémy, Éric Judor…

Les hippies :Grégoire Ludig, David Marsais, Thomas VDB…

Réalisateur : Alain Chabat ou Quentin Dupieux

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