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Quelques mots encore sur quelques uns des films vus à Annecy et en compétition là-bas. Tous ne sortent pas en salles mais La Fameuse Invasion des Ours en Sicile sera visible le 9 octobre et Marona sortira en janvier. Gageons également que Ride Your Wave se trouvera prochainement une petite place d’ici à la fin de l’année.
White Snake, de Amp Wong et Zhao Ji – Sortie le 9 février 2022
White Snake (白蛇:缘起, Bai she: Yuan qi, litt. « Le Serpent blanc : L’Origine ») est un film d’animation chinois sorti en janvier dernier en Asie et présenté à Annecy en avant-première. Réalisé par Amp Wong et Zhao Ji, il fait office de prequel à un conte très célèbre là-bas, la fameuse légende du serpent blanc.
L’histoire de tradition orale raconte comment une jeune femme recherche la nouvelle incarnation de celui qui l’a sauvée jadis. Le film se focalise donc sur le jeune sauveur, et sa rencontre, dans sa première vie, avec la femme serpent.
Nous, on va donc les suivre dans un univers où un méchant général de l’armée chinoise fait capturer des serpents pour en aspirer la vie. Mais les animaux sont en réalité une des formes que peut prendre tout un peuple, auquel appartient l’héroïne et sa soeur.
Après un début un peu complexe et qui parlera surement d’avantage au public asiatique, on suit donc une très belle jeune femme aux pouvoirs magiques et son héroïque compagnon dans différentes péripéties qui verront les trois factions (humains gentils et méchants et hommes-serpents) s’affronter dans une ultime bataille.
Visuellement, le film est splendide, ce qui est presque surprenant tant les productions asiatiques sont souvent faibles en matières de CGI et les scènes d’actions très dynamiques, du genre à rappeler Tsui Hark et ses combattants volants. On suit donc leur aventure avec beaucoup de plaisir, jusqu’à un dénouement pas si évident pour les néophytes. Un chouette petit film qui méritera votre coup d’oeil lors de la sortie salle prévue en février 2022. Vous pourrez enchainer avec sa suite contemporaine, Green Snake, déjà disponible sur Netflix.
La Fameuse Invasion des Ours en Sicile, de Lorenzo Mattotti – Sortie le 9 octobre 2019
Autre conte, autre pays. La Fameuse Invasion des Ours en Sicile est l’adaptation d’un conte pour enfants écrit par Dino Buzzati et publié pour la première fois en 1945. Alignant au casting Leila Behkti, Thomas Bidegain qui co-signe le scénario et l’indispensable Jean-Claude Carrière, le film raconte avec des graphismes très épurés et de belles couleurs comment un groupe d’ours qui parlent se sont retournés contres les humains, avec l’aide d’un magicien, pour retrouver l’un des leurs. Plus les péripéties avancent, plus les ours se rapprochent des humains à différents niveaux. Ils commencent à s’habiller comme les soldats, prennent leurs armes, et se révèlent évidemment bien plus malins que leurs opposants. Et plus le récit avance, plus la réalisation de Lorenzo Mattotti se fait détaillée.
Le graphisme est suffisamment joli et les personnages suffisamment attachants pour qu’on se prenne au jeu. Mais ce qui surprend, c’est qu’au bout d’une heure de récit (qu’on imaginait être la fin) s’ouvre un second chapitre qui raconte la vie des ours en harmonie avec les humains en Sicile. On repart donc de plus belle jusqu’à une conclusion douce-amère un peu évidente.
Présenté à Cannes en amont d’Annecy, le film pourrait bien repartir du festival avec un prix tant il a reçu d’éloges.

L’extraordinaire voyage de Marona, de Anca Damian – Sortie le 8 Janvier 2020 et disponible en VOD depuis mai 2020
Par Alex – Cristal en 2011, Anca Damian revient cette année pour un film surprenant, magnifique et infiniment triste. Ce n’est pas un spoiler (et ce n’est pas l’intérêt en lui-même du film) car c’est littéralement le premier plan du film : Marona raconte l’histoire du petite chienne qui meurt. Elle va alors se remémorer sa vie et nous montrer ses différentes familles d’adoption.
Au delà de cette histoire très jolie sur ce petit chien super mignon, L’extraordinaire voyage de Marona a surtout un regard très sévère sur l’Homme et le rapport aux animaux. Ce qui ressort globalement du récit : les animaux sont beaucoup trop bien pour nous et on ne les mérite pas.
Anca Damian fait aussi un choix très particulier dans le visuel. Probablement en partie faute de budget, le film est assez épuré de décors. Globalement, on a l’impression de voir des dessins d’enfant prendre vie. On pense notamment à toute une séquence avec un funambule, qui est absolument superbe.
Si comme moi, vous avez un attachement particulier aux animaux et surtout à votre animal de compagnie, il y a de fortes chances pour que le film vous déchire le coeur en mille morceaux. Sublime.

Ride your Wave, de Masaaki Yuasa
Après le Cristal l’année dernière pour Lou et l’Île aux sirènes, Yuasa revient encore au bord de mer pour une histoire d’amour : celle entre une surfeuse et un pompier. Ce dernier va malheureusement périr et va apparaître à Hinako sous forme de fantôme, dans l’eau.
Après Mind Game et une histoire d’amour à la Ponyo sous fond de K-Pop assez insupportable, force est de constater que le prolifique Yuasa continue de se renouveler.
S’il ne réinvente pas la pluie, le réalisateur s’amuse surtout comme un fou dans de superbes séquences visuelles de surf à tomber à la renverse. D’aucun diront que Ride your Wave est assez niais dans le traitement de la romance quasi-idyllique entre les deux protagonistes.
Ici, on a surtout vu un film mignon et très émouvant.
