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Hallucinations Collectives : Shield of Straw, R-100…

Pendant lyonnais de l’Etrange Festival ou du NIFFF, le festival Hallucinations Collectives s’était installé au bord du Rhône jusqu’au 21 avril pour un tour d’horizon du cinéma fantastique actuel.

Arkaron, fraichement réinstallé dans la ville ayant accueilli les frères Lumière, a passé son week-end dans les salles obscures du Comoedia pour déguster quelques films de bonne tenue. Nous reviendrons prochainement et plus longuement sur deux titres en particulier dont The Double avec Jesse Eisenberg mais avant cela, évoquons donc du Walter Hill, du Takashi Miike ou même encore le chien Baxter, qui avait fait les beaux jours d’Avoriaz à la fin des années 80.

Un grand merci à l’équipe d’Hallucinations Collectives pour leur gentillesse et leur disponibilité.

Le Corrupteur (The Nightcomers – 1971)
Réalisé par Micheal Winner
Milers et Flora, deux orphelins, sont inities a la vie par Peter Quint, palefrenier, jardinier et homme a tout faire de la maison de leur tuteur. Quand Mrs Grose, l’intendante, decide de renvoyer Quint et la gouvernante Miss Jessel qui est egalement sa maitresse, les enfants se rebellent.

Film de commande, passé au réalisateur Micheal Winner par un dramaturge qui voulait adapter l’univers du Tour d’écrou au cinéma, Le corrupteur est en réalité un préquel au roman, mais il adopte un ton tout aussi ambigu et dérangeant. Dans le rôle principal, Marlon Brando comble un creux dans sa carrière avec ce rôle d’irlandais pervers, qui brutalise une gouvernante masochiste malgré elle, alors que les deux jeunes enfants vivant dans le manoir en question s’initient aux déviances physiques et sexuelles en observant les deux adultes. L’on assiste ainsi à quelques scènes pour le moins malsaines, lorsque frère et sœur rejouent les scènes dont ils ont été témoins (du bondage pré-coïtal ou une dispute extrêmement dangereuse en haut d’une tour). Cette vision de l’amour douloureux est accompagnée de morceaux de classique ajoutant à l’impression d’assister à une œuvre très théâtrale, aux lisères séparant le film de genre du film d’auteur.

 

Les guerriers de la nuit (The Warriors)
Réalisé par Walter Hill
A New York, où une centaine de gangs se partagent les rues, les combats font rage. La bande la plus puissante, les Gramercy Riffs dirigés par Cyrus, désirent unifier les forces et convoquent tous les gangs à un rassemblement pacifique. Mais la réunion dérape et finit dans le sang : Cyrus est assassiné.
Ce meurtre, attribué par erreur aux Warriors, déclenche sur eux la vengeance de tous les autres. La lutte pour la survie commence, le long du trajet de 40 kilomètres qui les relie à leur quartier général…

Avec une intro parmi les plus cools jamais mises sur pellicule, Walter Hill nous présente son univers de bien belle manière, grâce à un montage opposant le gang des Warriors aux autres gangs new-yorkais, non sans établir simultanément les caractéristiques principales des quelques personnages importants. Le pitch est simple : lors d’un rassemblement au sommet de tous les gangs dans le Bronx, le fédérateur des différentes factions est assassiné. Accusés d’être responsables, les Warriors vont devoir traverser toute la ville pour rentrer à Coney Island, alors qu’ils sont poursuivis par tous leurs rivaux. Transformant la ville en zone de guerre (on regrette un peu les combats parfois trop rapprochés), Hill nous offre une vision fantasmée et rock’n’roll des gangs new-yorkais dans une chasse à l’homme haletante. Bien que la ville paraisse parfois un peu trop déserte, l’univers dépeint sied parfaitement à l’aventure. Les personnages correspondent la plupart à des archétypes aisément identifiables (chef, rebelle, parrain, junior, etc.) et permettent surtout de faire vivre un univers punk, très orienté contreculture. Tout ceci rappelle bien entendu les autres films du genre, Streets of Fire en tête, mais The Warriors ne dépareille pas.

 

Shield of Straw (2013)
Réalisé par Takashi Miike
Ninagawa est un puissant homme politique japonais. Sa petite-fille est assassinée et le suspect se nomme Kunihide Kiyomaru. Un homme qui a déjà tué par le passé. Trois mois plus tard, Ninagawa décide de poster des annonces dans trois grands journaux, explicitant qu’il offre une très grande récompense à l’homme qui tuerait ce meurtrier. Craignant pour sa vie, Kunihide se rend à la police. Mais la récompense proposée par Ninagawa attire les foules… Ce qui ne facilitera pas le transfert du prisonnier.

C’est la troisième fois qu’on en parle, mais c’est qu’il le vaut bien : le thriller aiguisé de Miike vient secouer brutalement les convictions que l’on tient pour acquises lorsqu’il s’agit d’identifier le bien et le mal, la justice et le vigilantisme, ou le devoir de mémoire envers les défunts et le devoir d’honneur envers la patrie. Plongés dans une situation cauchemardesque, cinq agents spéciaux doivent protéger un violeur d’enfants récidiviste pourchassé par le pays entier après que sa tête ait été mise à prix. Devant le conduire à la PJ de Tokyo afin qu’il soit jugé, les policiers doivent faire preuve d’une vigilance constante, allant jusqu’à s’accuser les uns les autres. Les scènes d’action musclées s’enchainent aux séquences tendues sur le fil du rasoir, qui nous laissent repartir avec quelques questions fondamentales et la certitude que l’honneur culturel japonais occupe plus que jamais une place d’importance dans l’esprit collectif du pays.

 

Baxter (1988)
Réalisé par Jérôme Boivin
Baxter est un chien qui pense et désire se débarrasser de la compagnie encombrante des hommes…

Étrange film que ce Baxter, centré sur les pensées d’un chien souhaitant comprendre et apprendre des humains. Le film est divisé en trois actes, correspondant aux trois foyers dans lesquels vit le chien : d’abord chez une vieille femme où il s’ennuie ferme, puis chez un jeune couple où l’arrivée du bébé change la donne, et enfin avec un garçon de 13 ans fasciné par Eva Braun et la seconde guerre mondiale. La dernière partie est sans doute la plus intéressante, puisqu’elle oppose l’animal rattrapé par sa propre nature à son jeune maître à la nature pour le moins bestiale. Si l’ensemble est plutôt bien écrit et divertissant, l’exercice rencontre assez vite ses limites, et il n’est pas étonnant de constater que le film n’a pas dépassé le statut de curiosité amusante.

 

R-100
Réalisé par Hitoshi Matsumoto
Un homme, qui prend soin de son fils depuis que sa femme est plongée dans le coma, entre dans un immeuble des plus banals. Il décide alors de devenir membre d’un club privé, après avoir pris connaissance des prestations proposées et du fait que l’adhésion n’est valable qu’une seule année et ne peut être annulée que sous certaines conditions. En tant que nouveau membre, un monde de plaisirs s’offre alors à lui. Il en apprécie tout particulièrement l’intrusion dans son quotidien de femmes dominatrices. Jusqu’au jour où celles-ci s’approchent d’un peu trop près de sa famille – laquelle ne se doute de rien – et où, avec un courage rarement affiché dans sa petite vie de vendeur de literie, il va alors tenter d’annuler son adhésion au club.

C’est la deuxième fois qu’on en parle mais qu’est-ce que c’est bon ! Un homme passe un contrat avec une agence de services SM pour que des dominatrices viennent lui procurer du plaisir à n’importe quel moment, n’importe où. Démarrant doucement, le film prend du rythme et de l’ampleur à mesure que la folie pure des scènes s’accroit, culminant vers un final offrant autant de plaisir au spectateur en pleine jubilation cinématographique qu’à son protagoniste transcendé par ses orgasmes. C’est à se tordre de rire, combinant non-sens, péripéties osées, narration méta et références ciblées. Expérience pas pour tout le monde, mais expérience sans pareille pour tous ceux qui seront réceptifs

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