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Un Dimanche, Une Critique : Stand by Me
Après avoir revu Mud lors de sa sortie nationale, je n’ai pas pu m’empêcher de noter quelques similitudes entre ce nouveau film et Stand By Me.
Cette information fut vérifiée lors d’une interview de Ty Sheridan. Je vais donc vous parler aujourd’hui de cette petite merveille. Si vous avez aimé Mud, vous adorerez sans doute ce petit bijou tout droit sorti de l’imagination de Stephen King puis adapté par Rob Reiner (Misery, Les fantômes du passé, sans plus attendre).
Et même si vous ne l’avez pas aimé, venez suivre la voie de chemin de fer avec nous
Point chiffres :
Stand By me est une réussite financière puisque, budgété à hauteur de 8 millions de dollars il en rapporta 52. Distribué par Colombia, Stand By Me eut une sortie internationale très faible et ne fut distribué que dans une dizaine de pays. Sa sortie nationale eu lieu le 8 août 1986. Il eut un beau succès en France avec 778K entrées sur 320 copies.
Avant de commencer la critique il est intéressant de s’arrêter sur quelques points de détails : Stand By Me est l’une des œuvres les plus commentés dans les cours de « lecture de l’image » que l’on peut trouver en école de cinéma. Pour beaucoup le film est une métaphore filée avec pour clé de voûte la voie ferrée que suivent les héros. Bien plus qu’une voie de train elle symboliserait le cheminement de la vie. Ce procédé a inspiré de nombreux réalisateurs jusqu’à maintenant puisque dans « Le Diable dans la peau » de Gilles la Martinière, on retrouve cette voie ferrée initiatique.
Stand By Me est un film fleuve sur des thèmes universellement utilisés et réutilisés au cinéma : l’amitié, les copains, l’enfance, le rite initiatique douloureux du passage à l’âge adulte. Si ces thématiques ont nourri l’inspiration de nombreux cinéastes, peu d’entres eux ont su mettre la mettre en image avec autant de force et de justesse que Rob Reiner Stand By Me.
Posons nos valises en Oregon où nous allons retrouver quatre jeunes, un peu paumés, pour la plupart livrés à eux-mêmes et dans des situations familiales difficiles. L’un d’entre eux, Gordie (le narrateur), a perdu son grand frère, son modèle qui unissait sa famille. Les autres n’ont jamais pu vivre se contentant de survivre suite à des vies difficiles remplies d’épreuves bien plus grandes qu’eux. Nous allons suivre ces quatre gamins, cabossés par la vie mais unis par une amitié inoxydable.
La mort d’un de leur camarade s’étant approché trop près d’une voie ferrée va les pousser à partir à l’aventure à pied le long d’une voie pour retrouver le cadavre. Le but est étrange, peu justifié. Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
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C’est là le point de départ pour ces quatre jeunes aux profils tous très différents et aux caractères diamétralement opposés. C’est aussi là toute l’habilité du film car si les road movie initiatiques sont foison, rares sont ceux qui mettent en scène un groupe auquel le spectateur pourra s’identifier se rapprocher et peut être même se glisser dans sa peau. Avec quatre boys, vous avez quatre fois plus de chance d’en trouver qui vous ressemble. Ce principe d’identification si facile est le cœur du film, son but, sa raison d’être.
Ce voyage va être, pour les quatre héros, le moment de se découvrir, de se livrer et d’aller au bout d’eux-mêmes. Suivant donc le chemin de fer représentant le cheminement de leur vie, ils partiront enfants et reviendront hommes de ce grand voyage qui changera leur vie à jamais.
L’une des forces du film est son double niveau de lecture, car si pour les plus jeunes Stand By Me est un récit d’aventure palpitant plongée dans la fascination d’un été américain où chacun à treize ans aurait voulu être, pour défier les interdits et découvrir le Monde, pour les plus grands c’est une formidable fontaine de jouvence, une nostalgie barricadée que Gordie (le narrateur) fera exploser à travers une justesse formidable lors de longues explications didactiques sur sa vision de la vie et de ses amis. Il en ressort une mélancolie de l’enfance trop vite envolée, une naïveté d’enfants déjà bien trop lointaine, un fleuve d’imagination aujourd’hui asséché par les affres de la vie d’adultes.
Préparez-vous, vous ressentirez peut être un picotement dans le cœur et vous vous rappellerez de votre vieux pote d’enfance qui vous ne voyez plus aujourd’hui.
Le décor n’est que succession de plans merveilleux et idylliques où se mêlent poésie et imagination, où tout est prétexte au jeu et à la fable. Une bande son éthérée mêlant les influences pop folk ne vous privera en aucun cas d’admirer la beauté sauvage de la photographie de Thomas Del Ruth.
Stand By Me reste et demeure avant tout une formidable histoire d’amitié et de solidarité face à l’adversité et aux malheurs. Cette affection qui leurs fera affronter leurs démons, les aidera à accomplir leurs rêves et les protégera contre les tourments indicibles de la vie d’Homme.
L’amitié, cette vertu universelle et intemporelle est tellement palpable, tellement vraie dans Stand By Me qu’il semble être presque possible de l’attraper pour s’en enivrer.
Si faire reposer un film sur les frêles épaules d’enfants d’acteurs est un exercice périlleux au cinéma, Rob Reiner possède une direction d’acteurs tout à fait exceptionnelle avec ses quatre gamins. Ils sont justes, subtils et crédibles. Ils ne sont jamais lisses, jamais préfabriqués ou créés pour répondre au besoin du récit, ils font le récit, et il en ressort une authenticité tout à fait touchante.
Une invitation à l’imagination et à la nostalgie, Stand By Me vous appelle, ce petit bijou sans prétention aucune fait ce que sait faire de mieux le cinéma : créer de l’émotion et faire parler le cœur.
Stand by Me – Sortie le 25 février 1987
Réalisé par Rob Reiner
Avec River Phoenix, Richard Dreyfuss, Jerry O’Connell
Un événement peu ordinaire va marquer la vie du jeune Gordie Lachance. Au cours de l’été 1959, un adolescent a disparu mystérieusement dans l’Oregon. Gordie et ses inséparables copains, Chris, Teddy et Vern savent qu’il est mort pour avoir approche de trop pres la voie ferrée, un train l’a heurte. Son corps git au fond des bois. C’est le frère de Vern qui l’a découvert. Les enfants décident de s’attribuer le scoop et partent pour la grande foret de Castle Rock. Cette aventure va rester pour Gordie et ses trois amis la plus étrange et la plus exaltante de leur vie.