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NIFFF #3 : Strayed, 14 Blades, Dream Home…
L’actualité quotidienne est bien légère en cette période estivale. On profite de cette occasion pour voir plein de films et vous en parler. Voici donc le résumée de la journée de mercredi au festival de Neuchatel, pour une sélection qui s’avère -il faut bien l’avouer- un peu obscure.
On peut déjà aussi vous dire qu’au moins une interview a été mise en boite. Elle sera bientôt en ligne.
Strayed de Akan Satayev (2009)
Fiche IMDB
Jean Victor : Un homme qui roule dans le désert et qui fini par caler sans réussir à trouver une solution, c’est tout de même triste. Et quand c’est le sujet d’un long métrage d’une heure et demie, il y a intérêt à ce que le bonhomme derrière la caméra assure sous peine de se sentir aussi seul que le héros. Malheureusement, c’est ce qui s’est passé pour ce film kazakh dans lequel on s’ennuie ferme durant l’heure centrale, une fois les 15 minutes d’exposition passées. Et ce n’est pas la fin qui ressort le twist le plus usité du monde qui y changera grand chose…
Arkaron : Bonne petite surprise pour moi que ce film à la mise en scène maîtrisée qui joue habilement sur le regard du spectateur et sa perception de la diégèse qui lui est présentée. Posée et sans grandiloquence, elle permet d’établir une atmosphère inquiétante continuelle jusqu’à un dénouement final hélas trop explicatif et surtout trop banal pour l’intrigue développée pendant plus d’une heure. À voir si vous en avez l’occasion.
Stefanies Gechenck de Mathieu Seiler (1995)
Fiche IMDB
Jean Victor : Les suisses en ont dans le ventre et n’ont pas froid aux yeux. C’est la réflexion qui ressort de ce Stefanies Gechenck, dans lequel une jeune fille de 12 ans que l’existence ennui profondément va se mettre à faire des expériences plus extrêmes et plus adultes pour tenter de répondre à cette grande question : faut il grandir ou rester dans l’enfance? Le résultat est un film jusqu’au boutiste, provocateur et radical dont la jeune interprète Soraya Da Mota (désormais mannequin) brûle l’espace diégétique de son regard foudroyant. Certes, voir la petite qui marche dans la rue durant une bonne partie du film est quelque peu vain, mais c’est typiquement le genre de films qui provoquerait une vague de suicides dans de nombreuses institutions bienveillantes. On prend le pari?
14 Blades de Daniel Lee (2010)
Fiche Allociné
Jean Victor : Du film de sabre bien hong kongais en veux tu, en voilà! Énième « grande » épopée dans laquelle l’intrigue politico/tragique n’est qu’un prétexte pour s’envoyer joyeusement des coups de sabres dans tous les sens, 14 Blades joue la carte de l’action speedée et renforcée par des effets spéciaux qui fusent dans tous les sens quitte à en mettre trois fois trop (les trajectoires de sabres démultipliées plairont aux amateurs du genre). C’est con, c’est long (l’intrigue prenant trop de place pour rien) et ca en fait des caisses pour pas grand chose mais ca plaira sûrement aux cinéphiles du samedi soir.
Les 7 Jours du Talion de Daniel Grou (2009)
Fiche Allociné et bande annonce
Jean Victor : Le cinéma de genre québécois est décidément en forme. La claque du jour en est la preuve avec cette autre adaptation du « Stephen King Québécois » Patrick Sénécal (on nous l’a présenté comme tel) dont 5150 Rue des Ormes était aussi tiré d’une de ses œuvres. Thriller ultra froid dans lequel un homme séquestre celui qui a violé et assassiné sa fille, le film de Daniel Grou est nerveux, brutal et pose simplement et intelligemment sa thématique sur la violence et la rédemption, en posant les bonnes questions et sans émettre de jugement.
Ça fait mal, ca dérange et c’est efficace.
Dream Home de Pang Ho-Cheung (2010)
Fiche IMDB
Jean Victor : Véritable film 2 en 1, Dream Home est constituée de 2 parties distinctes montées parallèlement. La première partie suit le parcours d’une jeune femme hong kongaise à différentes étapes de sa vie et faisant face aux difficultés pour acquérir un appartement à Hong Kong, où le mètre carré vaut environ 350 000 dollars HK. Un constat social impressionnant et montrant combien cette ville aux allures de fourmilière humaine est un enfer à vivre. Ce qui amène à la seconde partie, se posant comme les soldes au rayon boucherie charcuterie puisque la jeune femme décide de tuer tout ce qui bouge dans l’appartement qu’elle convoite, laissant place à du slasher bien gonzo et signant le retour de la catégorie 3 (plus haut palier de restriction pour un film asiatique) tant les tripes et le sang volent joyeusement, tandis qu’une femme enceinte fini étouffée par un sac relié à un aspirateur et qu’un junkie fume son pétard alors qu’une bonne partie de son ventre est étalée devant lui à terre.
L’ensemble ne vole pas toujours très haut et se complique parfois la vie mais à le mérite d’être rigolo.
Arkaron : Slasher sadique, gratuit et imbécile au rythme catastrophique dû à une structure narrative qui sert de vague justification à une série de meurtres parfois inventifs sur la forme… un court-métrage aurait amplement suffit à cet exercice de style oubliable.
Code Name is Asian Strikes Back de Sogo Ishii (1983)
Jean Victor : Prenez le réalisateur dont la rétrospective asiatique de l’année est dédiée et mettez le seul devant un film dont il joue habituellement la bande son en direct avec son groupe lors des projections . Résultat, vous assistez pour la première fois au remix live de la bande son par son propre réalisateur dans un maelström d’images psychédéliques et brouillonnes, agrémenté de sous titres venus de nul part (et à la traduction plus ou moins exact de l’aveu même du réal…) avec de stock shots d’explosions en tout genre. Un délire visuel de 30 minutes un peu vain et suffisamment court mais atypique.
Arkaron : Un déluge d’images et de sons qui ne laisse aucun répit au spectateur. Assez dur à encaisser si on adhère pas aux expérimentations visuelles, mais la rareté de cette représentation et son influence certaine sur nos contemporains en font une expérience sans pareille.
Sélection de court-métrages suisses (2009-2010)
Arkaron: Dix courts suisses en compétition cette année et comme souvent dans ce genre de projections, il y a du bon comme du moins bon. Trois ont particulièrement retenu mon attention. Ich Bin’s Helmut, d’abord, qui est un véritable plaisir de mise en scène basé sur l’ingénieuse idée de faire évoluer l’histoire en manipulant le décor presque sans interruption et en conservant un plan fixe des plus simples. Rythmé, drôle et inventif, il sort selon moi du lot. Juste derrière, Au bout du rouleau, court humoristique en stop-motion parfaitement illustré et hilarant si tant est qu’on se projette dans la vie ratée de l’attachant héros en train de trôner. Danny Boy, enfin, animation pleine de tendresse à la narration très immersive.
Crazy Thunder Road, de Sogo Ishii (1980)
Fiche IMDB
Arkaron: Deuxième long-métrage d’Ishii, ce trip punk plein de rock’n’roll et de bruit est au final assez décevant, notamment à cause d’un rythme plat, d’un scénario pour le moins inintéressant, et d’une gestion calamiteuse des scènes d’action. On apprécie tout de même l’engouement des acteurs et l’intention louable du réalisateur de donner un témoignage (romancé, bien sûr) de la vie de ces jeunes japonais des années 1980.
Gallants, Clement Cheng & Derek Kwok (2010)
Fiche IMDB
Arkaron: Film de kung-fu / comédie dans la plus pure lignée des succès asiatiques des années 70-80, Gallants enchaîne les références et les gags bien sentis pendant deux heures de plaisir intense pour tout amateur de film d’arts martiaux. Le ton, entre grand délire en hommage à l’âge d’or du kung-fu et performance formelle de très grande qualité (les chorégraphies sont excellentes) est donné dès l’ouverture et le générique de début. Du divertissement haut de gamme, à ne manquer sous aucun prétexte, surtout que le demi-frère asiatique de notre présentateur officiel de Cloneweb, j’ai nommé mon collègue Jean-Victor Xidius, y tient le rôle principal (rien que ça).