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Journal de Cannes : Jour #2

L’avantage d’être à deux au Festival de Cannes, c’est qu’on peut faire plein de choses très différentes.

Ainsi, pendant qu’Alexandre passait du temps au Marché du Film et tentait d’apercevoir des stars en soirée, Jean-Victor plus studieux enchainait les projections et les cessions de tournage pour Après la Séance.
Voici donc leur quotidien de ce deuxième jour sur une Croisette mouillée par la pluie. Il est agrémenté du premier numéro d’Après La Séance spéciale Cannes à laquelle ils contribuent tous les deux, émission quotidienne qui alterne avis sur les films, sorties de projections, reportages et rencontres.

En bonus, quelques photos officielles des photocalls et autres Montées des Marches ainsi que tout ce qu’il faut savoir sur les films qu’ils ont vu. La suite demain, en espérant un peu de soleil.

 


07h, le réveil sonne. La nuit a été très (trop courte) puisqu’on a fermé nos ordinateurs aux alentours de 3h du matin (un peu plus tard pour certains). Les yeux piquent et la tête fait mal. Mais on a plutôt intérêt à s’y habituer. Pluie battante, je sors avec mon parapluie après avoir bu un verre de lait et un Pitch. Direction le palais pour retirer mon accréditation au marché du film, et la journée pouvait commencer un peu tardivement.

Plutôt que de commencer par un film de la sélection officielle (j’ai visiblement bien fait vu les retours de Jean-Victor) je me suis donc dirigé vers le marché histoire de voir un peu les projections disponibles. Et là, que vois-je, un thriller impliquant Elijah Wood et John Cusack : Grand Piano. Ni une, ni deux, j’y entre et c’est la véritable claque. J’en ferai un papier plus long, parce que le film le mérite, mais c’est un huis clos palpitant, mené par des acteurs brillants malgré quelques défauts d’écriture. J’en suis ressorti enchanté de cette première expérience du marché et les prochains jours devraient être pas mal en inédit (dont Joséphine et Much Ado About Nothing, on a hâte !).

Petite pause Martini à midi pour enregistrer une partie de la quotidienne d’aujourd’hui d’après la séance, assis sur le sable, au soleil, un verre à la main.

Je me suis ensuite dirigé vers le palais des festivals pour y découvrir, non sans hâte, le dernier François Ozon, Jeune et Jolie (sortie le 23 août) où on suit une jeune fille de 17 ans se prostituant. Et c’est tout, avec une ou deux péripéties, mais c’est au moins ce qui se passe pendant une heure. Les vingt dernières minutes ne sont pas non plus des plus prenantes mais relèvent un peu le niveau. Concrètement, le film est très propre. La réalisation est vraiment excellente, bien au dessus de la majorité des films français actuels, avec une photographie très léchée. Les acteurs y sont également très bons, la superbe Marine Vacth en tête (mais qu’on lui donne un peu à manger) et Géraldine Pailhas, éblouissante. Et c’est tout. Le film ne raconte absolument rien, c’est pénible, long, terriblement ennuyeux, sans explication, inutile et froid. On se demande un peu où à voulu en venir Ozon. Le film rappelle cette daube qu’était Un amour de jeunesse. Tout ça pour dire qu’on aurait largement pu s’en passer vu que la chose est aussi passionnante qu’un caillou. Dommage.

Après avoir manger un bon burger (probablement mon plus gros repas de tout le festival), c’est le début des péripéties. La soirée L’Oréal a été annulée, Hugh Laurie devait y faire un concert, il ne s’est jamais montré. On s’est ensuite dirigé vers le tapis rouge de la soirée Calvin Klein où on a pu voir, sous des trombes d’eau, Nicole Kidman, Rooney Mara, Naomi Harris, Clotilde Coureau ou Carey Mulligan. Toujours sous la pluie, on a tenté, en vain, de se rendre à la Villa Schweppes pour la soirée C2C. Ce sera donc pour la prochaine fois. Il est 02h14 et on remet ça parce qu’on aime ça !

– Alexandre

 


Deuxième journée cannoise, et à vrai dire pas grand chose en dehors des salles de cinémas, excepté votre serviteur qui courait à droite et à gauche pour pouvoir assurer à la fois ses séances, le tournage d’Après la Séance et sa santé physique.

Du coup, on a commencé à 8H30 (carrément) avec Jeune & Jolie de François Ozon, se traînant la réputation d’être le meilleur film du réalisateur français qui n’était pas revenu à Cannes depuis Swimming Pool. A croire qu’il aime mettre les cannois en émoi car ce nouveau film a le mérite d’être sulfureux par son sujet, une adolescente qui se prostitue volontairement, et son actrice Marina Vecth au regard envoutant.
Ludivine Sagnier n’est plus qu’un vague souvenir tant la nouvelle muse de Ozon enflamme l’écran et n’a peur de rien, pour un film qui commence comme un Sleeping Beauty (comprenez zéro émotion, zéro affect) pour ensuite confronter l’ambiguïté de son héroïne à la sphère familiale et à son entourage lycéen qui entre seulement dans le monde de la sexualité. Beaucoup plus drôle et subtil qu’il en a l’air, Jeune & Jolie est un film élégant, sensuel et riche dans sa capacité à détourner son sujet pour faire tomber les masques et exploser certains tabous avec malice. Et ne serait-ce que pour la révélation féminine qui donne autant à la caméra que celle-çi la dévore, le dernier Ozon mérite le coup d’œil dès sa sortie au mois d’août en France.

L’autre gros film de la journée était une attente importante de ce 66ème festival et pour cause puisque c’est le grand gagnant de l’édition 2013 de Sundance : j’ai nommé Fruitvale Station présenté dans la catégorie Un Certain Regard. Inspiré d’un fait divers de 2009 durant lequel un innocent a été tué par balle par un policier lors d’une altercation sur un quai de métro qui devait être initialement un simple contrôle, le film suit la journée entière de l’homme, de son réveil au tragique événement. Possédant quelques flashbacks histoire de remettre en place le point de départ minime du drame, Fruitvale Station est malheureusement un film dont on a bien du mal à comprendre la logique. La journée de cet homme aurait pu être toute autre avant sa mort que ça n’aurait rien changé puisque son quotidien n’a rien de passionnant, si ce n’est l’occasion pour le réalisateur d’appuyer un peu plus sur la fibre émotionnelle et sociale avec la condition du type en question, qui était alors fraîchement sans emploi, ex dealer et en froid avec sa femme.
Si la mise en scène du dit fait est nauséabonde, plate et sans surprise (il faut dire que le film commence par une vraie vidéo amateur de la chose), le final qui ressort les photos originales avec cartons tragiques et vidéo de la vraie petite fille en larmes enfoncent le clou une nouvelle fois pour être bien sûr de faire pleurer dans les chaumières américaines. Ca a cartonné à Sundance, ça a laissé la salle cannoise dans un froid assez consterné. Malgré le très bon jeu de son interprète Michael B. Jordan (vu dans Chronicle), Fruitvale Station ne mérite donc en rien sa réputation tant il est par moment nauséabond et manipulateur.

Pour finir la journée, retour sur la compétition avec A Touch of Sin, l’un des représentants du cinéma asiatique, et plus précisément chinois, de cette sélection officielle. On parlait hier de la volonté de Frémaux d’ériger son festival en vitrine du cinéma mondial, et en voilà un nouveau représentant parfait puisque c’est un film à sketches montrant différents chinois faire face à la crise et qui tous finissent mal. Le petit truc à savoir, c’est que chaque sketch dure en 30 et 50 minutes et qu’au bout du 3ème, on a pas forcément envie de repartir encore avec un nouveau personnage dont on ne sait rien pour arriver au même message final. Certes, cette peinture parfois extrême du pays réserve quelques moments de sauvagerie réjouissants, mais le propos est compris dès le premier segment (sur 5 !) sans jamais évoluer. Pire encore, la progression de toutes ses histoires se devine à l’avance tant elles sont similaires. On s’intéresse donc à la première qui bourrine sévèrement, pour perdre petit à petit notre intérêt devant un film à l’ambition certaine mais bien trop long pour dire si peu.
Surtout à Cannes où les films sur la pression sociale et l’humain à bout de nerfs commencent à se multiplier sans pour vraiment proposer quelque chose d’inédit.
Et très franchement, une bonne heure de film en moins sur les 2h13 n’aurait pas été du luxe.

Voilàààà, c’est tout pour aujourd’hui en plus de notre bon épisode d’Après la Séance. Oui, ca manque de fête, de strass, de drogue et de rock’n roll, mais c’est Alex qui s’occupe de la partie people !

– Jean-Victor

 

 



Montée des marches The Bling Ring



Photocall The Bling Ring



Photocall Fruitval Station



Photocall Jeune et Jolie



Photocall Heli

 

Grand Piano – Présenté au Marché du Film
Réalisé par Eugenio Mira
Avec Elijah Wood, John Cusack, Kerry Bishe
Un pianiste de renom abandonne sa carrière en raison de son trac paralysant. Il revient sur scène cinq ans plus tard, mais quand il s’apprête à jouer, il voit qu’une menace de mort est écrite sur sa partition. Il va devoir jouer le meilleur concert de sa vie pour sauver sa femme…

 

Jeune et Jolie – Présenté en Sélection Officielle – Sortie le 21 août 2013
Réalisé par François Ozon
Avec Marine Vacth, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot
Le portrait d’une jeune fille de 17 ans en 4 saisons et 4 chansons.

 

Fruitvale Station – Présenté dans la sélection Un Certain Regard
Réalisé par Ryan Coogler
Avec Octavia Spencer, Michael B. Jordan, Chad Michael Murray
Le 1er janvier 2009 au matin, Oscar Grant, 22 ans, croise des agents de police dans la station de métro Fruitvale, San Francisco. Cette rencontre va transformer un inconnu en fait divers. Le film raconte les vingt quatre heures qui ont précédé cette rencontre.

 

A Touch of Sin – Présenté en Sélection Officielle
Réalisé par Jia Zhang Ke
Avec Wu Jiang, Wang Baoqiang, Tao Zhao
Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiao Yu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiao Hui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.

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