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She Loved Blossoms More, de Yannis Veslemes (hors compétition)
Le film suit les expérimentations de trois frères, dévoués dans leur mission de faire revenir leur mère à la vie.
Malgré ses mystères, le film était prometteur : ses rares images (voir la bande-annonce ci-dessous) annonçaient des visuels singuliers et sublimes, la cinématographie, elle, semblait baignée dans une ambiance sulfureuse et enivrante.
Face au film néanmoins, on ne peut que rester légèrement sur sa faim : il reste l’amère sensation que le plus intéressant a déjà été montré, et ce qu’il reste à découvrir n’est malheureusement pas au niveau.
Dénuée de sa surprise visuelle, l’intrigue ne parvient alors pas à tenir. C’est notamment du au fait que ses enjeux sont vaporeux : les trois personnages flirtent avec les substances, et leur quête est vue à travers leurs yeux troubles. Cherchant à créer davantage un film d’ambiance, qu’un thriller – sf plus terre à terre.
On regrette donc juste que cette virée visuelle psychédélique ne soit pas plus folle et surprenante.
In a Violent Nature, de Chris Nash (compétition long métrage)
Une figure mystérieuse se réveille en pleine foret, et se lance dans une quête vengeresse, brutale et sanglante.
Ce slasher canadien renverse le genre en basculant son point de vue : le film est vu par le « monstre » et le spectateur l’accompagne à travers sa randonnée sanglante. Le résultat est troublant car si l’intrigue est profondément codée (voire clichée), le personnage qu’elle suit impose un rythme tout autant original et déphasant. Ainsi, une grande partie se concentre sur la marche et la traque, donnant lieu à un film contemplatif et enivrant : la forêt canadienne est parcourue de fond en comble et les nombreux paysages bucoliques contrastent avec la sévérité des violence qui s’y produisent.
Cette violence est d’ailleurs notable : le réalisateur Chris Nash et ses équipes construisent des massacres artistiquement sournois. A travers des cadrages originaux, des effets pratiques ou des idées simplement inattendues, chaque meurtre est notable. Et certains resteront dans les annales du genre.
L’écriture du film a néanmoins des limites. Notamment des problèmes de rythmes causés par la rigidité de la mise en scène, qui suit, pas par pas, le chemin de son protagoniste. Aussi, le changement de perspective annule en grande partie la part de stress que le genre peut amener. La tension s’asphyxie vite quand on devient le moteur de l’action.
Paradoxalement, c’est sur ce dernier point de suspense que le film excelle peut être. Car si le film se focalise principalement sur son monstre, il profite de rares moments hors de son point de vue pour répondre à la grande question du genre : que se passerait-il si une victime prenait des décisions logiques ? La réponse de Chris Nash fournie peut être l’un des plus beaux moments de tension du festival.