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Critique : La Horde

De tous les films de genre, le plus attendu de 2010 en France est sans doute La Horde, de Yannick Dahan et Benjamin Rocher. Une histoire de zombies bien bourrine dont je vous parlais ici et .
Après avoir fait un tour dans les festivals, La Horde sort enfin dans les salles le 10 février prochain. Verdict.

Mise à jour à lire en fin d’article suite à un remontage du film
Critique initialement publiée le 07 janvier, sortie du film en salles ce 10 février.

La Horde – Sortie le 10 février 2010
Réalisé par Yannick Dahan, Benjamin Rocher
Avec Claude Perron, Jean-Pierre Martins, Eriq Ebouaney
Au Nord de Paris. Décidé à venger la mort d’un des leurs, un groupe de policiers prend d’assaut une tour HLM, dans laquelle s’est barricadée une bande de gangsters, et se retrouve sans le savoir confronté à une horde de zombies. Flics et malfrats n’auront d’autre solution qu’unir leurs forces pour venir à bout de ces êtres terrifiants…

 

Le cinéma de genre en France, ça a toujours été une drôle d’histoire.

Véritablement méprisé par les producteurs pendant longtemps, il semble dernièrement renaître de ses cendres suite à la compréhension tardive par le milieu du potentiel de ce type de films, pouvant à la fois proposer des expériences fortes et intéressantes tout en touchant un large public, comme l’on compris depuis un certain temps nos amis espagnols avec des œuvres comme [.Rec] ou l’Orphelinat. Fort de ce regain d’intérêt et peut être d’une certaine motivation à engendrer des bénéfices face à des machines à fric comme la série Saw, les producteurs ont sus dernièrement donner sa chance à un cinéma qui ne demandait qu’à faire ses preuves. Martyrs, A l’intérieur, Mutants ou encore Frontière(s), les tentatives se sont succédées à toute allure, avec les résultats qu’on connaît.

Aujourd’hui, un autre réalisateur tente à son tour l’aventure et pour le coup, autant dire qu’il est attendu au tournant. Yannick Dahan, célèbre critique cinéma qui commença chez MadMovies pour ensuite animer depuis 7 ans maintenant l’émission Opération Frisson, tente désormais sa chance pour faire renaître un cinéma qu’il a toujours défendu tout en ayant forgé autour de lui une communauté de passionnés, dont Benjamin Rocher qui co-réalise avec lui La Horde, film d’action horrifique réalisé par des passionnés (avec la boite de production Capture [The Flag] Films dont le nom parlera immédiatement aux geeks…), pour les passionnés. Et à l’heure où tous les détracteurs du journaliste toulousain se préparent à sauter sur son film aveuglément pour lui en mettre plein la tronche, le film s’est dévoilé jeudi 7 janvier au matin sur les Champs Elysées, dans une salle remplie par les figurants du film et des journalistes curieux de voir le résultat…

Soyons honnêtes : ça commence très mal. Tout le générique du film et son introduction, faisant écho au court métrage Rivoallan réalisé par les mêmes hommes, pose des enjeux de façon molle et maladroite avec une réalisation proche d’un téléfilm et une brochette d’acteurs loin d’être convaincants et convaincus par ce qu’ils jouent. Des dialogues clichés et anecdotiques, une arrestation musclée à la violence plus gratuite qu’autre chose, tout le démarrage du film rame sévèrement et peine à trouver du souffle, quand bien même les acteurs tentent d’en donner pourtant en répétant lors de l’arrivée sur le lieu principal du film, un immeuble HLM en banlieue, qu’on va avoir droit à un véritable carnage puisqu’il est question d’un règlement de compte musclé et sans concession dont les protagonistes peinent à trouver une légitimité.

Comme toujours, les choses ne se déroulent pas exactement comme prévu et une embuscade va mettre les 4 policiers et le gang local dans une position délicate. Et si tout cela n’était pas assez bordélique, la situation va vite exploser lorsque des zombies vont subitement débarquer dans tous les sens… C’est alors que le film va véritablement démarrer, instaurant alors une tension qui va aller crescendo et une mise en scène bourrée à l’adrénaline et ne lésinant pas sur le gore puisque si vous vouliez du sang, de la chique, et du molard, vous allez être servi…

Dahan et Rocher se sont toujours posés en défenseur du cinéma de genre et force d’admettre que lorsqu’il s’agit de plonger leurs personnages dans un survival brutal, rythmé et sans concession, les deux réalisateurs dont c’est le premier long métrage savent y faire. La longue descente aux enfers (au sens propre comme au figuré…) que va vivre l’improbable équipe par ailleurs fragile se révèle très efficace sur la forme comme sur le fond puisqu’on trouve dans le film de nombreuses oppositions ayant une résonance sociale. Le lieu de l’action n’est pas anodin, et le long métrage dénonce brièvement mais sûrement des conditions de vie précaires pour les banlieues et un laissé à l’abandon tout sauf glorieux. Les deux groupes que à priori tout oppose sont forcés de s’unir pour survivre et malgré les différents et les difficultés, ils vont chacun faire leur salut à leur manière avec comme personnage charnière un vieux franchouillard ayant fait l’Indochine et pour qui les zombies ne sont qu’un énième ennemi à flinguer à toute berzingue. Ce passage à témoin entre l’ancienne et la nouvelle génération provoquera donc de nombreuses tensions mais aussi quelques scènes étonnamment drôles, en partie grâce à l’excellent jeu d’Yves Pignot, acteur de théâtre dont le franc parler et la bonne humeur face à l’horreur ne manqueront pas de faire mouche.

D’ailleurs, les réalisateurs arrivent même lors d’une scène à inverser complètement la donne et à donner dans l’horreur pure lorsque les humains font preuve d’une cruauté incroyable face à une « contaminée », réussissant même à donner de l’empathie pour la victime de la même manière que ce que Romero faisait dans Le jour des morts-vivants. Le parallèle entre les français et le maître du genre ira même un peu plus loin lors d’une scène dans l’appartement de René que certains verront comme un hommage direct au réalisateur culte mais la comparaison s’arrêtera là cependant, la réalisation ayant plus à voir avec les récentes productions du genre telles que le désormais célèbre 28 Jours Plus Tard de Danny Boyle, ce qui n’est pas moins élogieux.

La Horde réussit à fonctionner pleinement comme film de genre aussi grâce à un production design très soigné, avec des décors sont tous plus crasseux et sales les uns que les autres, rivalisant toujours plus les uns les autres pour instaurer une ambiance sordide à l’aide de litres de sang bien éparpillés comme il faut. Le film étonne même lors de certains plans en extérieur totalement apocalyptiques comme une vue de l’immeuble très iconique ou la vision d’un Paris à feu et à sang. Malgré les limites que subissent ces plans en raison du budget très serré (2,8 millions d’euros, sachant qu’un 28 Jours plus Tard a coûté presque le double !), on reconnaîtra une esthétique intéressante proche du comic book, ce qui est d’ailleurs totalement revendiqué par les géniteurs du film.
Enfin, le maquillage des zombies et les effets gores ont bénéficiés d’un soin tout particulier, ce qui renforce la présence de ses derniers avec un travail sur les cris mélangeant voix humaine et animale pour un résultat très prenant.

Bien entendu, tout cela est mis au service de l’action et autant dire que si comme moi vous attendiez toujours le carnage promis dans Zombieland ou une boucherie efficace dans [Rec]², et bien vous allez enfin être servis !! Ca défouraille méchamment, ca explose de la tête au shotgun, ca se fout sur la tronche à grand coups de tout ce qui est à portée de mains et ça charcute du zombie à la machette sans lésiner sur les effets gores, en envoyant valser des litres d’hémoglobine dans le décor bref, ça charcle sans retenu et avec un vrai plaisir communicatif, notamment dans un dernier quart d’heure durant lequel le film atteint des sommets et enchaîne les moments de bravoure jouissifs tout en se permettant un caméo qui en fera rire beaucoup et qui a pour le coup la grande classe, terminant le film sur une note bien plus réjouissante qu’au démarrage et nous permettant de tirer un bilan de l’ensemble…

Yannick Dahan & Benjamin Rocher nous avait promis un film d’horreur viscéral, efficace et subversif et dans l’état, force d’admettre qu’on ne nous a pas menti sur la marchandise. Bien évidemment, nous n’avons pas à faire à un chef d’œuvre du genre et même loin de là, le film souffrant d’un scénario mettant un certain temps à démarrer et souvent maladroit, d’acteurs pour le moins inégaux, et qui met du temps à trouver son rythme de croisière. Mais au-delà de ça, La Horde se présente bel et bien comme un film de genre ambitieux, violent, jouissif et moins con qu’il y paraît tout en ayant cette Fuck You attitude qui caractérise si bien ses auteurs.
Vous avez dit Bad Ass ? OH YEAH !

Mise à jour : Après la première projection et les premiers retours, La Horde est retourné en salle de montage et les 20 premières minutes ont été retravaillées. Nous n’avons malheureusement pas vu le résultat final mais on peut penser que le démarrage est donc désormais moins long et pénible que prévu. Réponse le 10 février

– Victor

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6 Comments

  • par Kameyoko
    Posté jeudi 7 janvier 2010 16 h 23 min 0Likes

    Voilà un film que j’aurais aimé critiquer lors de ma semaine zombies.

    J’ai beaucoup d’attente pour ce film tout en ayant peur. Cette critique me rassure car même si elle souligne les défauts qu’on imaginait, le reste a l’air jouissif. Donc je vais peut être me laisser tenter.

  • par kelso76
    Posté jeudi 7 janvier 2010 17 h 29 min 0Likes

    ca fait plaisir!! enfin un vrai bon film d’horreur/gore francais.
    la critique me plait car souligne aussi bien les aspects négatifs que positifs et dans l’ensemble le film m’a tout l’air d’une bombe dans son genre.
    ca me fait d’autant plus plaisir que j’ai participé au doublage du film(hé oui parfois le zombie revêt un visage humain!!) et je peux vous dire que je me suis saigné la voix(pratiquement au sens littéral ;) ) pour qu’on ait des cris,hurlements et gémissements de zombies convaincants.alors j’espere que ca vous plaira….et a moi aussi tant qu’a faire!!

  • par Sonny
    Posté vendredi 15 janvier 2010 22 h 40 min 0Likes

    Dahan, contrairement a beaucoup de réalisateurs français qui s’essayent au cinéma de genre, connait ses classiques. Il est sincère contrairement a Besson producteur qui ne pense qu’a faire du fric. Espérons que le public français réponde présent…

  • par donnie darko
    Posté jeudi 11 février 2010 12 h 01 min 0Likes

    Que vient faite Besson la dedans?en plus c’est pas y connaitre grand chose au cinéma car quand on y regarde de près… La boite de Besson c’est aussi… Quand jetais chanteur et a l’origine du formidable Xavier gianolli, 4 minutes film auteur allemand, la révélation film auteur anglo serbe, i lové you phillip Morris film de sundance avec Jim Carrey! Les enterrements de melchiades estrada de Tommy Lee Jones, le concert de radu mihaileanu, ne le dit a personne de canet!! Bon ok il y a aussi dinnombrables merde dont arthur … Mais que cela soit Fox ou Warner ne dont ils pas aussi des chefs d œuvres et des bouses?? Pourquoi stigmatiser toujours les français?!

  • par donnie darko
    Posté jeudi 11 février 2010 12 h 03 min 0Likes

    Et je dit ça en totale objectivité que le personnage de Besson est une énorme merde! Mais avec une réussite admirable néanmoins!

  • par Les Jaunes
    Posté vendredi 12 février 2010 0 h 25 min 0Likes

    Se soir j’ai vu une merde…je dirais même une Horde de merde..dialogues que ma petit soeur peut inventer, jeux d’acteurs caricaturaux, scénario inexistant et énormément de scènes complétement dénué de sens..mais ou la production avait la tête? Il devait être trop occupé à chanter la Marseillaise ou à visiter le Nigéria..les privilégiés ayant vu ce film comprendront..
    voici quelques perles de dialogues inoubliables:
     » Maman avait raison..tu ne penses qu’a toi.. »
    « Allez les gars on va leur apprendre la Marseillaise.. »
    « Oublie pas..on est venu faire un CARNNNNAAAAGGEE.. »
    « Oublie ce sont eux les enculés.. »
    « ON va leur trouer les roubignolles.. »
     » On dirait qu’il appel à l’aide..nonnn ils ont la dalle.. »
    « Nonnnn pourquoi tu l’a tué ???..on pouvait pas lui faire confiance.. » « Mais il était de la famille.. »
    et le classique « bim bam boummmm putin l’enculé..je vais le fumé l’enculé..putin bim bam boum..enculé.. »

    Bref déconseillé..

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