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Critique : En Avant

Nous vous en parlions à chaud en vidéo. Il est désormais temps de prolonger le propos. En Avant de Dan Scanlon avec les voix de Tom Holland/Thomas Solivérès, Chris Pratt/Pio Marmaï sort dans les salles en ce début du mois de mars 2020

 

LA CRITIQUE

Le studio à la lampe sort deux films cette année, deux projets originaux qui viennent prendre le relais de Toy Story 4 annoncé comme la dernière suite de Pixar toute franchise confondue. En Avant (ou Onward en version originale) n’a pas droit à une promo exceptionnelle, Disney le vendant comme n’importe quelle autre production. Et le film n’est pas aidé par un chara-design qui rappelle les heures sombres des très mauvais Dreamworks (coucou Megamind, c’est à toi qu’on fait référence). Mais ce serait oublier que nous sommes face à un film par le studio qui a créé Toy Story et encore très récemment produit Vice Versa.

En Avant se déroule dans un univers de fantasy moderne. Dans un monde où les humains n’existent pas, la magie a été remplacée naturellement par la technologie. Désormais, les elfes, orcs, manticores et autres dragons vivent grâce à l’électricité, utilisent des smartphones et se déplacent en voiture. Ian, lui, introverti, fête ses 16 ans. Pour l’occasion, sa mère lui offre ainsi qu’à son grand frère un bâton magique. En prononçant comme il faut le sortilège, ils pourront faire revenir le temps d’une journée leur père décédé. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu, et ils se retrouvent à devoir partir en quête d’un cristal avant la fin de l’échéance.

Quête est le mot puisqu’à travers la fantasy modernisée du film, le réalisateur Dan Scanlon explore l’univers du jeu de rôle. Le grand frère, Barley, est un rôliste qui possède des épées dans sa chambre, collectionne les cartes magiques et peint des petites figurines. Et dans ce monde, les livres de JDR ne sont pas de la fiction, ce sont des livres d’histoires qui racontent une réalité disparue. Le bon nerd et son timide de frère partent donc à la recherche du cristal dans un road trip sans vraiment de surprises. C’est à la fois le défaut majeur du film -les péripéties sont d’un classicisme trop marqué- et parfaitement normal. Une quête dans un univers de fantasy à la Donjon et Dragons est toujours un peu la même. Elle commence dans une taverne, avec une carte, et une compagnie s’engage sur une route semée d’embuches . En cela, on est fidèle aussi bien au Seigneur des Anneaux qu’au héros de Joseph Campbell puisque Ian, doublé en français par un Thomas Solivérès qui fait le taf, est un personnage qui va évoluer au fil de l’aventure. Si vous touchez à la fantasy ou au jeu de rôle de près ou de loin vous péterez des câbles face aux références et aux codes du genre largement détournés.

Mettez donc de coté ce « déjà-vu » et un chara design pas dingue rappelant un peu trop ce que Dan Scanlon avait déjà fait pour Monstres Academy. La vraie force de En Avant, ce sont les thèmes abordés. Déjà évoqué très discrètement dans Toy Story, dans Le Monde de Nemo puis plus directement dans le Voyage d’Arlo, le film évoque frontalement la mort du père. La différence, c’est qu’il est question ici de faire son deuil, d’évoquer les souvenirs qu’on en a et de les faire revivre. Mais certaines lignes de dialogue font rendent la thématique bien plus sombre qu’auparavant et pour la première fois Pixar en fait le thème central de son histoire. De là en découle des sous-thèmes autour de la famille et, pour la première fois, de la fraternité.

Quelque soit l’univers (des poissons, des dinosaures ou des elfes à la peau bleue), Pixar a ce talent indéniable de faire rire avec des sujets graves, de nous faire basculer du rire au larme en quelques plans. Et en celà, En Avant n’est pas en reste. Si vous avez perdu un parent ou si vous avez beaucoup appris de votre grand frère ou grande sœur, alors le film de Dan Scanlon vous touchera au cœur. Nous, on a bien pleuré pendant tout le dernier acte.

Accueillant avant bienveillance le premier personnage LGBT du studio (un tout petit rôle mais quand même), En Avant n’atteint pas les sommes d’un Vice Versa ou d’un Toy Story. Il n’empêche que c’est un film qui mérite d’être vu en dépassant son simple pitch, en se plongeant dans les thèmes autour de la famille qu’il évoque tout du long. Un joli moment d’émotion en attendant le ravage que pourrait bien être Soul, le film de Pete Docter, prévu lui pour cet été.

En Avant, de Dan Scalon – Sortie le 4 mars 2020

 

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