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Critique : Warrior
Quand on pense aux films de boxe récents, on pense à Million Dollar Baby, au retour de Rocky ou au tout début de cette année à The Fighter, avec Christian Bale et Mark Wahlberg.
Le petit dernier du genre -quoiqu’il est plutôt question ici de freefight plutôt que de boxe- s’appelle Warrior et est signé Gavin O’Connor (Pride and Glory, 2008).
Face à face deux frères : Tom Hardy, qu’on ne présente plus depuis qu’il tourne pour Chris Nolan, et Joel Edgerton, qui a commencé sa carrière en tant qu’Owen Lars dans Star Wars Episode II.
Critique musclée. Warrior sort le 14 septembre prochain.
Warrior – Sortie le 14 septembre 2011
Réalisé par Gavin O’Connor
Avec Joel Edgerton, Tom Hardy, Jennifer Morrison
Ancien Marine brisé, Tommy Conlon rentre au pays et demande à son père de le préparer pour un tournoi d’arts martiaux mixtes qui lui permettrait de gagner une fortune. Personne ne sait ce qu’il espère faire de cet argent. Le propre frère de Tommy, Brendan, décide lui aussi de s’engager dans la compétition pour essayer de sauver sa famille. Entre les deux frères, les années n’ont pas adouci les rancœurs.
Immanquablement, les routes de Tommy et de Brendan vont bientôt se croiser. Au-delà de l’affrontement qui s’annonce, pour chacun, quelle que soit la cause qu’ils défendent, il n’est pas seulement question de remporter un prix, mais de mener le combat d’une vie…
Le cinéma de boxe, c’est une véritable institution. Sacralisé il y a déjà plusieurs décennies de ça par Rocky et son fameux « ADRIEENNNNNEEEE », ce genre typiquement américain et que l’on retrouve généralement dans une formule éculée mais non moins efficace aura vu naître quelques variantes et revivals, la recette de base de voyant épicée avec des styles de combats divers et variés pour raviver la flamme.
Après un Fighter tonitruant cette année dont le combat final nous laissait K.O dans notre siège, voici venir un nouveau prétendant sur le ring, dont la particularité est de donner dans le free fight pour se distinguer de ses adverses. Prêt pour Warrior ? 3, 2, 1, DING DING !
Il est important de préciser la seule vraie différence de Warrior par rapport aux autres films du genre car pour le coup, nous sommes en terrain connu dès le démarrage.
Suivant 2 frères bien différents que le destin a séparé, le film va les voir chacun à leur manière revenir sur le ring lors d’un championnat aux enjeux lourds pour chaque membre de la famille, la victoire assurant l’honneur de la famille pour l’un, le titre pour le second. Alors évidemment, le championnat étant important, il va falloir remporter des matchs et monter les échelons, mais je ne spoilerais absolument rien en disant que le vrai match important est la finale, dans laquelle nos deux bonhommes vont enfin se retrouver en face à face. Ce n’est pas une révélation car d’une, la promotion ne cache même pas cet élément scénaristique mais surtout, c’est une évidence dès 10 minutes de film. La question ne reposant pas complètement dans la finalité mais aussi dans le chemin parcouru pour y arriver, le métrage va tirer son épingle du jeu en installant une structure certes classique, mais non dénuée d’intérêt.
Le bon point du scénario écrit entre autres par le réalisateur Gavin O’Connor est d’opposé deux forces de la nature chacune à leur manière, mais surtout deux hommes plus ou moins déchirés et non moins attachants. Ajoutant à cela la figure du père déchu joué par un Nick Nolte tout trouvé pour le rôle, la problématique de la famille et des valeurs entourant celle ci vont se retrouver au cœur du long métrage mais aussi au cœur de ces combats qui ne manqueront donc pas de sens. D’autant que les affrontements en question sont réussis et en imposent de par la mise en scène assez immersive d’un réalisateur qui ne manque pas de placer par instant sa caméra à l’emplacement parfait pour décupler la puissance des coups et porter leur impact jusque dans la salle (le travail soigné sur le son y est aussi pour quelque chose) mais surtout à cette masse imposante et indestructible qu’est Tom Hardy.
On comprend d’emblée le choix de Christopher Nolan pour son Bane dans le prochain Batman tant l’acteur, en plus d’être physiquement impressionnant, dégage une rage et une fureur auxquelles seuls quelques masochistes iraient se frotter.
Pulvérisant quiconque se met en travers de son chemin, en leur infligeant par moment des coups de poing fulgurants renvoyant au coup de grâce mémorable de Brad Pitt dans Snatch, ce bulldozer transforme chacun de ses combats en instant de brutalité tellement immédiat que le choc se fait ressentir systématiquement.
Joel Edgerton, qui partage une certaine ressemblance avec Sam Worthington, n’est pas en reste mais ne tient pas la comparaison sur la carrure, même si l’on vient chercher chez lui une sagesse et une endurance qui évidemment sont un contrepied à la violence enragée de Tom Hardy.
Un face à face qui trouvera un bel écho dans son final inévitable et à l’ancienne, dans lequel chaque coup gagne en importance dramatique et en crescendo jusqu’à un beau dénouement, qui respecte le genre à la ligne.
C’est d’ailleurs ce qu’on ira reprocher à Warrior au final, un certain manque d’originalité et une formule finalement sans surprise mais que l’on suit non sans intérêt et plaisir.
Le film ne marquera pas autant qu’un Fighter dont le folklore particulier du milieu social dépeint, le festival de gueules incroyables porté par Christian Bale et la mise en scène ultra sensitive et percutante donnaient une implication et un cachet véritable au tout, le rendant d’autant plus mémorable. Ce Warrior là ira plus chercher son originalité dans son style de combat différent mais tout autant brutal si ce n’est plus, le côté kick-boxing et avalanche de coups en tout genre lui conférant un caractère série B rappelant par moment des films jurant pour la violence de leurs combats comme Undisputed 2 ou d’autres joyeusetés bien plus primaires dans leur genre. Un héritage que Gavin O’Connor ne renie pas, mais auquel il infuse suffisamment de clacissisme et d’importance pour les personnages pour que le résultat soit un bon moment de cinéma, certes attendu, mais non moins agréable.
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