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Dix ans après Vanishing Waves que nous avions découvert à l’Etrange Festival, la réalisatrice et scénariste lituanienne Kristina Buozyté revient avec son comparse Bruno Samper et un nouveau projet : Vesper Chronicles. A une époque où ce genre de petite production indépendante finit d’habitude en festival ou sur une plate-forme de streaming (sans que ça soit péjoratif), le film sort en salles en France. Ca nous a rendu curieux, d’autant que le bouche à oreille issu du microcosme de la presse cinéma française était plutôt positif.
On est dans un monde qui nous pend au nez : pour tenter d’empêcher une catastrophe climatique, les scientifiiques modernes se sont tournés vers la génétique, autant pour la nature que pour les hommes. Mais leurs créations ont pris le dessus et le monde s’est quand même effondré. Vesper est une jeune fille qui tente de survivre, entre son père mourrant et le dirigeant d’un village local qui lui met des batons dans les roues. Son destin va être bousculé quand un vaisseau, avec à son bord deux personnages venant du monde des riches (qui vivent planqués dans des citadelles) va se crasher près de chez elle.
Tourné en Lituanie pendant le confinement, Vesper Chronicles révèle une grande actrice, Raffiella Chapman, qui, à quatorze ans, porte le film sur ses épaules. Vous l’aviez déjà croisé dans Miss Peregrine ou His Dark Materials mais c’est devant la caméra Kristina Buozyté et Bruno Samper qu’elle explose de talents. Elle incarne un personnage fort, combatif, malin, qui rappelle en partie l’héroïne de Nausicaa et la Vallée du Vent, manifestement une source d’inspiration à différents niveaux.
Techniquement soigné, propre visuellement, Vesper Chronicles montre un univers très différent du nôtre, quelque chose qui a beaucoup changé. Les concepts sont malins (le drone/robot est une incroyable trouvaille) et on se réjouit de voir des idées novatrices ponctuer le récit. C’est malheureusement une qualité comme c’est un défaut. Si c’est chouette à regarder, le film est coincé par les limites de ses moyens, expliquant des concepts qu’il n’a pas le budget pour les porter à l’écran. On nous vend des idées qu’on ne voit pas, ou peu, et c’est frustrant. Peut-être qu’il y aura un second volet, peut-être que l’ensemble aurait mérité d’être décliné en série pour d’avantage prendre son temps.
Néanmoins, il serait trop facile de s’arrêter à ce genre de défaut, surtout venant d’une production indépendante associant plusieurs pays pour arriver à un résultat. Malgré les anicroches, il y a suffisamment d’idées originales (et Dieu sait que ça manque dans les productions actuelles) pour qu’on ait envie de soutenir ce genre de petite production de genre, d’autant plus quand un distributeur tente sa chance dans la salle. On vous encourage donc à faire de même, d’autant qu’Eddie Marsan y joue un salopard, qu’il y a un drone aussi fantastique que l’actrice principale est formidable. Vous n’avez donc aucune excuse.
Vesper Chronicles, de Kristina Buozyte et Bruno Samper – Sortie en salles le 17 août 2022