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Critique : The Way, la Route Ensemble

Martin Sheen est un grand acteur et Apocalypse Now n’en est qu’une petite preuve.

Après avoir brillé plusieurs années dans le rôle du Président Américain Jed Bartlett dans la série A La Maison Blanche (The West Wing), Martin Sheen a tourné un petit film devant la caméra de son film Emilio Estevez.
The Way raconte l’histoire d’un Américain se rendant en France pour récupérer la dépouille de son fils, mort sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Pour le retrouver, il fera le périple.

Le film a été montré dans de nombreux festivals, est sorti outre-Manche et arrivera dans les salles US en septembre. Pas de date de sortie en France, ce qui ne nous empêche pas de l’avoir déjà vu.

Critique initialement publiée le 5 août 2011. Le film sort le 25 septembre 2013 dans les salles françaises.

 

The Way – Sortie le 25 septembre 2013
Réalisé par Emilio Estevez
Avec Martin Sheen, Emilio Estevez
Lorsque son fils aventurier décède sur la route de Saint Jacques de Compostelle, son père entreprend de finir le voyage pour lui, répandant ses cendres sur son passage. Sur le chemin, il rencontrera d’autres gens, d’autres vies, qui changeront la sienne…

 

Quand on entre dans la salle pour The Way, on ne sait pas bien à quoi s’attendre. Au drame familial, peut-être, mais la famille est ici réduite à un seul membre qui court après le fantôme de son fils. À un parcours initiatique aussi, quoique l’initiation parait courue d’avance et tout sauf surprenante.

Emilio Estevez, fils de Martin Sheen dans la vraie vie, joue ici son fils au cinéma. Fils qui, même mort, s’évertuera dans les souvenirs ou dans les introspections, à guider son père vers une meilleure compréhension des ambitions et des motivations de son enfant. On comprend vite que l’on a ici affaire à un film on ne peut plus personnel et sincère. Si on ne doute pas de l’honnêteté du projet, on doutera franchement de son exécution.

Comme dit plus haut, Martin Sheen embarque avec lui les cendres de son fils et les dissémine tous les quelques kilomètres le long de son pèlerinage. Il est évident qu’un tel pitch ne tient pas deux heures sans broder autour, en essayant d’insuffler des enjeux annexes à cette mince histoire. Problème d’idées, ou problème de talent, tout ce qu’on sait c’est que ces satellites se révèleront passablement pénibles et inintéressants. Sheen rencontrera des personnages dont on se sait au final pas grand-chose, et dont on ne veut sincèrement rien savoir de plus. Estevez avance sans subtilité aucune, ni prise de risque, et nous sert des rôles secondaires prévisibles à souhait. À partir de là, aucun rebondissement ne ravive l’attention, aucune leçon de morale n’intéresse. On brandira sans tarder la défense de l’authenticité des expériences, de la fidélité aux évènements réels, des témoignages des pèlerins. Oui, sans doute The Way est-il réaliste quant à ce qu’il veut représenter, mais toute la différence réside entre tourner une vidéo de vacances et faire un film.

Pourtant, The Way part sur de bonnes bases, Estevez faisant des choix convaincants au niveau du récit (la voix-off sur les souvenirs est particulièrement efficace), mais dès que son père entame son trajet, l’ennui s’installe pour ne plus s’en aller et ce, malgré la présence à l’écran de Martin Sheen, parfait dans son rôle (mais était-ce bien difficile pour lui ?). Les autres acteurs se trainent et se disputent à ses côtés, mystifiant un semblant de vie réelle auquel bien peu croiront. La jeune femme dure d’apparence au passé fragile, le bon gaillard rigolo au bord de la déprime, l’artiste beau parleur qui n’a rien à dire, passent tous sous la loupe pour ne rien révéler. Ironie d’écriture, Estevez expose les faiblesses mêmes de ses personnages en jonglant nonchalamment entre déchire et cohésion du groupe, insistant à chaque fois sur la minceur de leurs personnalités respectives.

Le manque d’empathie sur les personnages, couplé à l’absence quasi-totale de surprises, font de ce voyage censé être exigeant et unique, un conte bien fade au dénouement qui n’a rien à dénouer du tout. The Way rappellera peut-être de bons souvenirs à ceux qui ont déjà parcouru le chemin. Donner envie aux novices de s’y lancer sera moins évident.

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