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Critique : The Flash

Vous vous souvenez quand Warner Bros avait planifié un film Flash pour 2016 ? Nous sommes sept ans plus tard et après un développement de l’enfer, le film arrive sur nos écrans. Un temps confié à Rick Famuyima, le projet est passé dans les mains de tellement de monde qu’on n’arrive plus à suivre. De Lord & Miller à Robert Zemeckis en passant par Daley & Goldstein, tout Hollywood a plus ou moins été évoqué par DC Comics pour chapeauter le tournage. C’est finalement le pauvre Andy Muschietti qui a du s’y coller.

La galère du long métrage ne s’arrête pas là puisque Ezra Miller a du présenter des excuses publiques tout en étant éloigné de la promo suite à différentes accusations d’agression et de comportements déplacés. Une belle galère donc, qui donne … un film tout raté.

Vous connaissez forcément les origines de Flash, que ça soit via la série live-action ou même les versions animées précédentes. Le héros qui court vite est né d’un accident impliquant la foudre et des produits chimiques mais il s’est surtout défini par l’assassinat de sa mère et l’accusation, à tort, envers son père. Dans le film de Muschietti comme dans d’autres versions avant lui, Barry Allen remonte le temps pour sauver sa mère et créer une rupture du continuum espace-temps. Se retrouvant quelques années avant « son présent », il va devoir affronter le Général Zod sans l’aide de Superman, qui n’existe plus, mais avec celle de son double de l’époque, de Batman version Michael Keaton et de Supergirl. Tout en cherchant à réparer la chronologie et à rentrer dans son époque.

L’écriture de The Flash ressemble à celle d’un autre blockbuster des années 2020. Tout y est linéaire, ce qui est fou quand on pense qu’il s’agit de voyage dans le temps, et toutes les bonnes idées sont vites plombées par un truc nul. L’intro plutôt sympathique avec Ben Affleck ? Tué par des vannes nulles suite à un cameo inutile. Le retour de Michael Keaton en Batman ? Réussi, mais il faut se fader son apparence de vieux clodo avant de remettre le masque. Suprgirl ? L’actrice est ok mais personne ne fait rien du personnage. Le retour de Zod n’est montré qu’à travers trois gars dans un désert et sans jamais ressentir la menace du personnage de Man of Steel.

Comme je le disais, certaines idées sont bonnes. Même Ezra Miller est correct dans son (double) rôle. Le mieux étant le Batman de 1989 de retour à l’écran. Michael Keaton prend du plaisir à être là et une petite pirouette scénariste permet de garder un coté old school au personnage. Le diable étant dans les détails, même le manoir Wayne est reconstitué avec soin jusque dans la fameuse cuisine (si, si, souvenez de la scène chez Burton). Ca fonctionne au point qu’on en regrette que Batgirl ait été annulé tant on aurait aimé prolonger le plaisir avec Keaton.

De tout cela, on pourrait y trouver à boire ou à manger et peut être prendre du plaisir. Mais tout, littéralement tout, est plombé par une absence totale de mise en scène et des effets numériques absolument scandaleux. A 200 millions de dollars de budget, il y a de quoi s’interroger. Qui a pu valider autant de numérique raté ? Passée la bouillie de pixels habituelle chez DC, The Flash s’offre des scènes 100% numérique. Impossible de croire que Michael Shannon ait repris son rôle, la scène de guerre face à Zod semblant n’avoir été tourné que par Ezra Miller seul devant un fond vert. Même la cape de Batman est numérique ! Le clou de ce désastre est un grand final où, spoiler, les univers se rencontrent. La production aligne donc les cameos entièrement en images de synthèse, où personne n’a jamais cherché à utiliser le moindre humain. A deux doigts d’un film tourné par Midjourney.

Il n’y a vraiment pas grand chose à sauver de The Flash, pas même son plan final. Dix ans après Man of Steel, que reste-t-il vraiment du DC Universe ? Des instants fugaces, des scènes par ci par là, des idées, mais aucun film entier n’est mémorable, pas même le premier Snyder et sa brouette de défauts. Certes, on mise désormais sur l’avenir et le duo James Gunn / Peter Safran mais ça ne devrait pas être très difficile de remonter une telle pente.

The Flash, d’Andy Muschietti – Sortie en salles le 14 juin 2023

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