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Critique : The Company Men
Toutes mes excuses mais en cette période de fêtes et de réjouissances, je vais vous parler d’un sujet vraiment pas drôle : le chômage.
Après Wall Street 2 qui a évoqué la crise financière d’un point de vue purement économique, il fallait un film l’évoquant d’un point de vue humain. C’est John Wells, réputé producteur de télévision mais ici réalisateur et scénariste, qui va s’y coller en mettant en scène quelques pointures dont un Ben Affleck toujours aussi bon après son The Town.
Voici donc ma critique de The Company Men, un film sorti discrètement en octobre 2010 aux USA, arrivant sur les écrans français en février prochain et qui mérite qu’on s’y intéresse…
The Company Men – Sortie le 9 février 2011
Réalisé par John Wells
Avec Ben Affleck, Kevin Costner, Maria Bello
Bobby est l’incarnation même du rêve américain : il a un très bon travail, une merveilleuse famille et une Porsche toute neuve dans son garage. Mais lorsque la société qui l’emploie réduit ses effectifs, Bobby se retrouve au chômage, tout comme ses collègues Phil et Gene. Les trois hommes sont alors confrontés à une profonde remise en cause de leur vie d’hommes, de maris et de pères de famille.
Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, John Wells -connu comme producteur de cinéma sur Doom ou I’m not there et comme producteur exécutif de la série Urgences- s’intéresse à un sujet pas évident et rarement traité : le chômage.
Mais dans The Company, pas question de faire dans la facilité, de faire pleurer dans les chaumières. Wells, également scénariste, ne choisit donc pas l’employé d’une usine qui risque de se retrouver dans la rue, il préfère s’attarder sur le cadre moyen d’une multinationale licencié suite à un plan social.
On va donc suivre pendant 1h40 Bobby Walker, employé d’une World Company fabriquant notamment des bateaux, victime d’un licenciement de masse en pleine période de crise financière. Bobby est un cadre aisé, il a une belle maison en banlieue de Boston, se vante de jouer au golf le matin avant d’aller bosser et est passionné par son métier au point d’en délaisser sa jolie femme et son jeune fils. Quand son monde s’écroulera, il tentera de sauver les apparences, cachant son licenciement à sa belle-famile, et passera ses journées dans une société privée destinée à l’aider à retrouver un emploi.

Le film nous permet d’ailleurs de découvrir que le système américain est différent du nôtre. En effet, Bobby touchera quelques mois de salaires avec son licenciement mais aussi quelques mois payés par son employeur dans une sorte de Pôle Emploi privé dans lequel des gens enchainent les ateliers d’une coach hallucinante d’inintérêt et passent leur temps à tenter de décrocher un boulot.
A l’histoire de Bobby viendra s’ajouter celle de deux de ses supérieurs, qui ne tarderont pas à le rejoindre dans la galère, l’un s’étant accroché le plus longtemps possible à son boulot et l’autre, presque au sommet de l’échelle, dont les évènements lui auront permis de se remettre en cause et de penser enfin un peu à l’éthique et pas seulement à l’argent.

Pour filmer cette Amérique sans doute trop méconnue dans la Vieille Europe, John Wells s’offre un casting de choix : Ben Affleck dont on s’est longuement moqué sans doute à cause de quelques choix cinématographiques douteux prouve une nouvelle fois qu’il est un excellent acteur et est accompagné par Chris Cooper et Tommy Lee Jones, tous deux en pleine forme. En plus de ce trio, il faudra compter sur un petit rôle offert à Kevin Costner, incarnant ici un ouvrier travaillant à son compte dans le batiment, très à gauche, et qui servira à démontrer à John Wells qu’on n’est finalement pas plus mal dans une petite entreprise, en bas de l’échelle, que dans une grande multinationale où l’on est finalement traité comme des moins que rien et ce, quelle que soit sa position.
Bénéficiant d’une réalisation sobre mais soignée, The Company Men est donc une surprise intéressante, traitant d’un sujet peu évoqué et ne versant jamais dans la facilité ni les clichés. On pourra lui reprocher peut-être un happy end facile comme le public américain les aime. Mais finalement, toute personne passée par la case ANPE se sentira touché par le film, et appréciera ce sourire final. Comme quoi, tout finit par s’arranger.