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Critique : Pina, de Wim Wenders

Alex, grand amateur de Win Wenders, s’est jeté sur la projection presse de Pina comme un vrai fan. Mais l’aspect passionant du documentaire sur la danse contemporaine n’était pas le seul intérêt du film.

L’autre point qui nous a poussé à voir le film est technique. C’est en effet la première fois depuis le renouveau de la 3D relief qu’un réalisateur s’intéresse à cette technologie pour l’utiliser pour autre chose que de l’action à tendance science-fiction : l’art de la danse.

Voici la critique.

 

 

Pina – Sortie le 6 avril 2011
Réalisé par Wim Wenders
Avec Pina Bausch, Regina Advento, Malou Airoudo
Pina est un film pour Pina Bausch de Wim Wenders.
C’est un film dansé en 3D, porté par l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal et l’art singulier de sa chorégraphe disparue à l’été 2009.
Ses images nous convient à un voyage au cœur d’une nouvelle dimension, d’abord sur la scène de ce légendaire Ensemble, puis hors du théâtre, avec les danseurs, dans la ville de Wuppertal et ses environs – cet endroit dont Pina Bausch a fait son port d’attache durant 35 ans et où elle a puisé sa force créatrice.

 

Il est fort probable que peu d’entre vous connaissent Pina Bausch. Pourtant, avec 50 ans d’activité et de passion, Pina a marqué le monde de la danse contemporaine et est devenu un modèle. Wim Wenders, en revanche, lui, a beaucoup plus de notoriété aux yeux du grand public. Réalisateur allemand de films qu’on a une idiote tendance à appeler film d’auteur, il a commencé à s’exporter après Paris, Texas et son excellent documentaire sur le Buena Vista Social Club. Ses derniers films notables étaient Rendez-vous à Palerme mais surtout Don’t come knocking, faisant suite à Paris, Texas.

Faire un film sur Pina Bausch trottait dans la tête de Wenders depuis plusieurs décennies (il était d’ailleurs très ami avec la danseuse), mais ne trouva jamais un moyen de mettre suffisamment sa grâce et son talent en avant. C’est alors qu’en 2008, il découvrit à Cannes le film de ses amis de longues dates : U23D. C’est là qu’il compris que c’était la technologie qu’il devrait utiliser. Mais avant même de pouvoir commencer son film, Wim se trouva confronter au problème de la technologie pas aussi avancée qu’il l’aurait souhaité (il voulait tourner en 50 images/seconde. Ça ne vous rappelle rien?). Mais surtout, 4 jours avant les premiers essais de danse, Pina Bausch décéda juste après l’annonce d’un cancer généralisé. C’est alors qu’un film sur Pina Bausch se transforma en film pour Pina Bausch, véritable hommage d’un génie du cinéma pour une amoureuse de la danse.

Le documentaire est probablement le genre le plus difficile à critiquer (notamment sur le scénario et notre intérêt vis a vis du sujet traité). Mais ici, le parti pris de Wim Wenders est très différent. Plus qu’un documentaire on est ici face à un véritable conte. Alors oui, il est vrai que celui-ci ne s’adresse pas a tout le monde puisque pendant 1h40 vous verrez de la danse contemporaine. Mais cette danse là nous est racontée par deux anciens élèves de Pina (même si le procédé le montrant n’est que trop peu utilisé). Je ne suis moi même pas un fervent adorateur de la danse contemporaine, loin de là, c’est d’ailleurs quelque chose qui me fait plutôt rire. Pourtant l’association des deux talents m’a complètement subjugué.

Quatre des pièces les plus connues de Pina Bausch sont filmées dont Café Muller, qui l’a révélé au grand public. Heureusement, Wim a eu l’intelligence d’entrecouper ces scènes de témoignages d’élèves de Pina. Alors oui, parfois on s’ennuie, parfois on rigole de certains mouvements, mais il y a un tel travail et talent sur le film et la réalisation qu’on est comme hypnotisé.
Les 15 dernières minutes sont probablement les plus impressionnantes, notamment les passages avec les jeux d’eau. Entre les pièces et les témoignages, Wenders a retranscris des passages de danse de certaines pièces en pleine nature ou dans un environnement urbain, comme pour effacer la folie de certains mouvements par la beauté que nous offre la Terre. Et ces passages sont probablement les plus beaux et les plus réussis.

Cela parce que la technique du film est extraordinaire. Non content de manier la camera avec brio, le réalisateur amène le spectateur au cœur même de la danse. A l’instar d’un Avatar ou d’un Tron Legacy,le film est pensé en trois dimensions (je vous entend crier là, mais les trois films sont pensés sur plusieurs niveaux d’action). Et la 3D prend tout son sens dans la danse quand on sait que tous les mouvements ne se placent pas au premier plan. Et toutes ces images sont sublimés par le montage impeccable mais surtout par une photographie simplement extraordinaire qui nous laisse le souffle coupé de beauté. Même si Pina 3D est un film parfois bancal de part son sujet traité, il est clair qu’il mérite d’être vu pour la technique de la danse, la technique du cinéma,la beauté et la grâce constantes des images.

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1 commentaire

  • par Bapeuh
    Posté mardi 5 avril 2011 0 h 49 min 0Likes

    Salut,
    Je viens d’aller voir l’avant-première du film à Lille, j’ai totalement était conquit par l’utilisation géniale de la 3D. C’est la première fois, que je me sens autant immergé dans une image et un film. C’est pour moi la première fois ou l’utilisation de la 3D crée un espace nouveau dans un film.
    Bonsoir

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