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Critique : Perfect Sense

Vous êtes vous déjà demandé ce que serait votre vie, et plus précisément votre vie de couple si vos cinq sens venaient à disparaitre les uns après les autres.

C’est le postulat de départ de Perfect Sense, nouveau film de David McKenzie, le metteur en scène de Toy Boy dont un autre long-métrage sera bientôt à l’affiche (Rock N’Love avec Natalia Tena). Au casting, le toujours impeccable Ewan McGregor et la délicieuse Eva Green.

Critique sensorielle.

Perfect Sense – Sortie le 28 mars 2012
Réalisé par David MacKenzie
Avec Ewan McGregor, Eva Green, Ewen Bremne
Au milieu d’un monde frappé par une étrange épidémie qui détruit progressivement les cinq sens, un cuisinier et une brillante chercheuse tombent amoureux…

Il est toujours intéressant de découvrir une histoire classique sur un fond différent. On se souvient de Monsters, le film de Gareth Edwards qui était en réalité une histoire d’amour sur fond d’invasion extra-terrestre rappelant District 9.
Un peu dans la même veine arrive Perfect Sense qui raconte également une histoire de couple mais cette fois sur fond de pandémie. On est toujours un peu dans le fantastique mais cette fois ça va plutôt lorgner du coté du Contagion de Soderbergh.

Nous sommes donc ici dans un univers où la planète va se faire ravager par une maladie qui se déclenche en plusieurs étapes : d’abord une crise (de larmes, de joie, d’angoisse) puis la perte d’un sens, à commencer par l’odorat. C’est dans ce contexte qu’Ewan McGregor et Eva Green vont se rencontrer. Elle habite en face du restaurant où il est cuisinier et, un soir, ils vont se retrouver dans la cuisine et perdre ensemble l’odorat. Comme un couple normal, ils vont se découvrir, s’aimer au point d’être passionnés, se déchirer, se retrouver mais au fur et à mesurer que leur histoire avance leurs sens vont disparaitre.

Si l’idée est intéressante sur le papier, elle est tellement mal développée qu’on peine à y croire. Tout est fait pour faciliter le récit : lui est cuisinier, un métier qui requiert du gout, de l’odorat et du touché. Elle est épidémiologiste et travaille sur la maladie. Comme par hasard. Et comme par hasard, ils vont perdre les sens dans un ordre facile à raconter : l’odorat parce que c’est le moins utile, puis le goût. Ca aurait été nettement plus intéressant de voir un vrai couple lambda, sans rapport avec l’épidémie, qui aurait perdu ses sens dans un ordre susceptible de remettre d’avantage en question leur relation (pourquoi pas le toucher et la vue en premier ?).

Qui plus est, le réalisateur préfère montrer tout et n’importe quoi plutôt que de se focaliser sur les personnages. On a donc droit à des images d’Afrique ou d’Asie ponctuées de discours à base de « c’est la faute des êtres humains si on en est arrivé là ». Et techniquement, il expérimente des choses étranges comme une scène où il prend des photos dans la cuisine de McGregor, sans jamais réutiliser le principe par la suite ni le justifier.
Les acteurs ont beau faire correctement leur job, difficile au milieu de tout cela d’adhérer à leur histoire. On s’ennuie ferme, malgré quelques fulgurances montrant notamment comment la population s’adapte à la perte des sens (on découvre notamment que les cuisiniers se mettent à jouer sur les textures, les températures, les couleurs d’un plat plutôt que sur son gout). De bonnes idées malheureusement sous-exploitées.

Perfect Sense était une bonne idée sur le papier. Mais on est passé à coté.

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