Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Critique : Ogre

L’ogre, ce monstre mangeur d’enfants, est une figure populaire que l’on retrouve aussi bien dans les contes que dans la pop culture actuelle. De Charles Perrault à Shrek en passant par quelques jeux vidéo ou même l’Attaque des Titans. Mais l’ogre n’avait jamais eu droit à un film de genre français. C’est pourtant la proposition d’Arnaud Malherbe, qui signe son premier long métrage de cinéma.

Chloé a accepté le poste d’institutrice d’un minuscule village au milieu de nulle part. Avec son fils atteint de surdité, elle se cherche un nouveau départ. Dans ce lieu oublié, elle va devoir affronter le regard des autres et s’occuper de son fils, d’autant que celui-ci croit voir un monstre rôder la nuit. A moins que ça soit son imagination ?

Tourné dans le Morvan avant et après le confinement, Ogre bénéficie d’une chouette ambiance. Les jolis décors de la campagne française aident le réalisateur qui a en plus trouvé un lieu idéal, la maison et son abri à oiseaux, pour raconter son histoire. Il est aussi aidé par Ana Girardot, définitivement une actrice formidable, et une galerie de seconds rôles avec de bonnes gueules pour l’histoire qu’il veut raconter. On suit gentiment l’héroïne dans sa découverte du village et de ses habitants, et on se prend doucement à son jeu. Reste à savoir ce que veut dire le Arnaud Malherbe.

C’est tout le souci d’Ogre, un film qui a le cul entre deux ou trois chaises. Pas vraiment un drame rural, bien que l’abandon des petits villages soit un sujet. Pas vraiment un drame familial non plus, bien que le personnage de Girardot fuit un passé douloureux, et pas vraiment non plus un film fantastique. Malherbe ne pousse son histoire dans aucune direction, n’en souligne aucun aspect en particulier, comme s’il avait voulu trop développer certains aspects qui n’en avaient pas besoin. Le réalisateur et scénariste se cherche un point de vue, hésitant entre Chloé ou son gamin. Le film aurait été plus intéressant si on ne suivait que le jeune garçon, d’autant que certains aspects de son histoire sont intéressants. Mais là aussi, Malherbe hésite, nous laissant sur le carreau.

Alors certes c’est un premier long et on a l’impression de tirer sur l’ambulance au lieu de l’accompagner mais Arnaud Malherbe nous avait montré plus de rigueur par le passé, notamment dans la chouette série Moloch (avec Marine Vacht, sur Arte), un autre projet qui faisait lui aussi tout reposer sur son ambiance.

Ogre se révèle un film pas déplaisant mais pas vraiment réussi non plus, un peu comme si on avalait un grand verre d’eau tiède, qu’on aurait aimé glacée ou brûlante.

Ogre, d’Arnaud Malherbe – Sortie en salles le 20 avril 2022

Voir les commentairesFermer

Laisser un commentaire