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Critique : Novembre

On se souvient tous où on était et ce qu’on faisait le soir du 13 novembre. J’étais chez moi, devant les réseaux sociaux. A voir des tweets de plus en plus paniqués, à comprendre, puis à m’inquiéter pour de la famille habitant à quelques mètres du Carillon. La suite appartient à la part tragique de notre Histoire et chacun l’a vécu à sa façon. Novembre, le nouveau film de Cédric Jimenez, s’est intéressé aux flics qui ont enquêté suite aux attentats.

Un carton le précise d’emblée : c’est une fiction. Mais une fiction ancrée dans le réel, emportant avec elle des morceaux de l’Histoire. On va donc suivre la cellule anti-terroriste et ses nombreuses équipes, brigades et agents dans la traque qui va les mener vers une partie des responsables : un commandant, obsédé par un terroriste qui lui a échappé trop tôt, sa supérieure empêtrée dans ses relations avec des membres du gouvernement, une jeune flic tenace prête à sortir du cadre. Et un témoin capital.

Jimenez aime la police. Il l’avait déjà montré dans Bac Nord, un long-métrage qui partage avec Novembre celui d’être une fiction se déroulant dans un instant bien réel. Avec Novembre, il a la possibilité de montrer toute l’étendue de la force policière. Ce qu’il va faire dans une première partie introductive brillante, quand les flics découvrent les attentats. Difficile de ne pas être pris à la gorge par le rythme, la narration et les échos à une réalité encore très (trop ?) proche.

Mais une fois les évènements du 13 passés, Novembre s’embourbe. Trop de personnages, d’axes, d’envies de raconter trop de choses. Le film et son réalisateur ont les yeux plus gros que le ventre. A quoi sert réellement le personnage de Sandrine Kimberlain ? Ou, pire vu sa quantité de dialogues, à quoi sert celui du pourtant excellent Stéphane Bak ? Jimenez tente la fresque, le film choral, et loupe le coche, noyant le spectateur dans trop de choses pour qu’on puisse s’attacher. Les acteurs ont beau être excellents, on a bien du mal à s’attacher à eux. Le film lâche d’ailleurs quelques arcs narratifs au fur et à mesure. Où passe l’obsession du personnage de Dujardin ?

La dernère partie tente, un peu, de se rattraper. A moins que ça ne soit l’Histoire qui rattrape le scénario. Mais en se recentrant sur le personnage d’Anaïs Demoustier, impeccable, et en s’attachant à sa relation avec lui de Lyna Koudry, le film se retrouve un peu. Pourquoi ne pas avoir complètement centré le film sur elle ? Jimenez, qui aime tant la police, aurait pu en faire une héroïne plutôt que le rouage d’une machine.

Le tout est un résultat bancal, moins raté que Bac Nord, mais qui aurait mérité de s’attacher plus à ses personnages qu’à l’entité qu’ils représentent.

Novembre, de Cédric Jimenez – Sortie en salles le 5 octobre 2022

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