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Présenté en compétition au Festival d’Annecy, L’Imaginaire est le nouveau long-métrage des studios Ponoc réalisé par Yoshiyuki Momose. Ponoc a été fondé en 2015 par d’anciens du studio Ghibli dont Hiromasa Yonebayashi, réalisateur de Mary et la Fleur de la Sorcière. Après ce premier long dans la droite lignée du studio-mère, les équipes se sont tournées vers quelque chose de différent, trois courts métrages sortis sous le nom de Modest Heroes. Elles reviennent aujourd’hui avec un nouveau long, qui tente de vraiment s’émanciper de ce qui se faisait chez Ghibli sans totalement y parvenir.
Il est question ici d’amis imaginaires. On va suivre Rudger, l’ami imaginaire d’Amanda. Après quelques péripéties à deux, elle va être victime d’un accident de la route et hospitalisée. Lui va se retrouver bien seul, d’autant plus qu’elle est normalement la seule à pouvoir le voir. Il va découvrir le monde des amis imaginaires et se décider à la retrouver.
Adapté du livre éponyme de A.F. Harrold sorti en 2014, dessiné à la main, L’Imaginaire surprend par son ambiance visuelle. Les décors sont fouillés et remarquablement imaginés (!) et le chara design cherche à s’éloigner de ce qui se fait traditionnellement au Japon, avec un chara design lorgnant vers l’animation européenne. C’est d’autant plus marqué par l’ambiance, puisque l’histoire ne se déroule pas dans une Europe fantasmée mais bien en Angleterre, voitures conduisant à gauche et tous les détails de ce qui fait le charme anglo-saxon.
On va alors découvrir un monde avec des règles, celui des amis imaginaires à la fois carré et très différent de ce que vous avez pu voir dans Blue & Compagnie. On va par exemple apprendre que les créatures se cherchent des enfants de remplacement quand ils sont oubliés par ceux qui les ont créé, à travers un système façon agence pour l’emploi. Mais le film va aussi s’interroger sur la place de l’imagination chez les enfants, et sur pourquoi les adultes mettent trop souvent de coté leur part d’enfance (à tort, bien tendu).
Après une mise en place peut-être un peu trop longue, le film va trouver son rythme de croisière pour mieux nous émouvoir, grâce à ce garçon imaginé par la jeune fille et quelques camarades de jeu. Certes, le studio ne parvient pas totalement à s’émanciper de son maitre (on pense souvent au Voyage de Chihiro) mais il y a quelque chose de vraiment touchant dans le résultat final. Ponoc s’ajoute donc, si ce n’était pas déjà le cas, à la jolie liste de studios japonais ayant désormais le vent en poupe.
L’Imaginaire, de Yoshiyuki Momose – Disponible sur Netflix