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Critique : L’Année du Requin

Souvenez-vous : nous étions en juin 2021. Les salles rouvraient à peine et on avait envie de se marrer. Ca tombait bien, Teddy sortait sur les écrans. Le film de Ludovic et Zoran Boukherma revisitait avec beaucoup d’humour, et grâce à son personnage principal incarné par Anthony Bajon, le mythe du loup-garou. Le film jouait beaucoup sur la mise en avant d’une certaine France, provinciale, pavillonnaire et éloignée de la vie de la capitale.

L’Année du Requin réutilise certaines de ces ficelles, avec moins de succès.

Semi-remake des Dents de la Mer de Steven Spielberg, L’Année du Requin en reprend les grandes lignes : une flic découvre l’existence d’un requin à La Pointe, petite ville tranquille de la cote atlantique française où il ne se passe jamais rien. Elle réclame la fermeture des plages, qu’elle n’obtient qu’à cause d’un incident. Puis décide de s’attaquer elle-même au gros poisson.

Pas sûr de comprendre l’intérêt d’un tel projet : pendant une heure Ludovic et Zoran Boukherma reprennent Les Dents de la Mer. Mais sans le rythme ni la tension ni le talent de metteur en scène de Steven Spielberg. Le film est correctement filmé, ne nous méprenons pas, mais il manque des plans dingues que le réalisateur américain nous avait offert il y a quarante ans. Et, surtout, quand il traite la chasse au requin de manière sérieuse, il manque cruellement de souffle. Et si l’histoire part un peu dans une autre direction dans son dernier acte, les deux réalisateurs citent frontalement le Spielberg, de la structure identique jusque dans des petits détails (le bateau utilisé par Marina Foïs s’appelle le « Martha V », comme Martha’s Vineyard, l’ile américaine où le film de Spielberg a été tourné).

A cette notion de vrai-faux-remake/hommage s’ajoute l’humour des deux scénaristes. Et, comme dans Teddy, l’envie de montrer la province et les soucis des gens du Sud, de nouveau bien loin de la capitale. On suit donc une fliquette qui s’emmerde dans une petite station balnéaire sans histoire. On va au camping, on glande à la plage et on écoute la radio à l’ancienne. L’ambiance permet, une nouvelle fois, quelques-uns vannes souvent répétées mais drôles comme la savoureuse voix off. Evidemment, Marina Fois est très bien, évidemment Jean-Pascal Zadi est drôle mais citons aussi Christine Gautier, déjà vue dans le film de lou-garou et une nouvelle fois impeccable.

L’équilibre entre les différents genres est précaire mais, surtout, il est traité avec légèreté. On aurait aimé un film plus gore, ou plus drôle, ou les deux. L’Année du Requin se contente d’un juste milieu qui, certes, fera plaisir dans la salle climatisée du cinéma de la plage, en plein juillet, après avoir « posé son cul dans le sable ». Mais est-ce suffisant ?

L’Année du Requin, de Ludovic et Zohran Boukherma – Sortie en salles le 3 août 2022

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