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Critique : La Tour 2 Contrôle Infernale

Il sera difficile de passer à coté dans les prochains jours puisqu’ils seront partout.

Eric et Ramzy sont de retour sur grand écran cinq ans après avoir interprété les rôles principaux de Halal Police d’Etat (ils ont, depuis, enchainé les petits rôles et autres cameos). En pleine promo, ils avouent que la scène leur manque et que ce sera sans doute la prochaine étape de leur carrière. Mais en attendant, ils ont une Tour 2 à contrôler…

 

LA CRITIQUE

Dans le paysage de la comédie française, noyée dans les films de potes et les bêtises avec Kev Adams, seuls quelques noms ont su tirer leur épingle du jeu et vraiment faire rire le public. On pense tout naturellement à Michel Hazanviscius et son OSS117 écrit par Jean-François Halin mais il faut aussi penser à Eric & Ramzy dont les précédents longs métrages ont obtenu un statut de film culte auprès d’une frange du public. Seuls Two ou Steak font figurent d’OVNI mais font aussi partie des films dont pas mal de gens sont capables d’en citer des extraits.

Près de quinze ans après La Tour Montparnasse Infernale qui parodiait Piège de Cristal, les deux compères remettent le couvert avec une parodie -en toute logique- de 58 Minutes pour Vivre. Exit donc l’immeuble, bonjour l’aéroport. Vous vous doutez du reste du pitch : des méchants terroristes et deux gogoles qui font sauver la partie. La différence, c’est que La Tour 2 n’est pas la suite de l’original, mais un prequel dans lequel Eric et Ramzy incarnent les pères des personnages connus, deux brillants astronautes qui auraient pu être envoyés dans l’espace si une expérience dans une centrifugeuse n’avait pas mal tourné.

Il faut reconnaitre à Eric & Ramzy le mérite de ne rien lâcher. Plutôt que d’essayer de faire les choses différemment, d’inviter Kev Adams ou un Youtubeur idiot pour faire des entrées ou raconter une histoire en mode film de bande sans intérêt, les deux comparses continuent à faire ce qu’ils font le mieux : de l’humour absurde, totalement décalé et pas toujours accessible. En plus de contenir quelques idées de mise en scène de la part d’Eric, on sent que les deux auteurs s’en sont donnés à cœur joie pour écrire ce qu’ils avaient envie sans se donner d’autre limite que les leurs. Ils s’offrent par exemple le luxe de mutiler le personnage de Ramzy, même de là à ce que ça soit handicapant pour l’histoire, uniquement pour permettre un bon gros gag qu’on ne dévoilera pas ici pour ensuite le faire guérir comme par magie, parce que ça aurait été trop galère à gérer sans cela. Et Philippe Katherine est absolument parfait en grand méchant de l’histoire.

De fait, si Steak vous fait mourir de rire, si la force de Peter Mc Callaway est avec vous, vous devriez trouver votre bonheur dans cette avalanche de gags. Mais il faut reconnaitre que leur coté absurde à l’extrême est difficilement accessible. A l’heure où je tape ces lignes, je dois malheureusement confesser avoir déjà oublié une partie de l’intrigue, je suis souvent resté totalement hermétique à certaines scènes un peu trop décalées et j’aurai sans doute apprécié qu’Eric & Ramzy fassent évoluer leur film vers quelque chose de plus novateur. Hazaniviscius avait fait bouger son OSS117 d’un film à l’autre. Peut-être qu’il aurait été préférable de faire la même chose ici. Il n’en reste pas moins que certaines scènes, à l’image de celle du « contrôle visuel » au début du film, sont à mourir de rire.

Coincé au début des années 2000 en matière d’humour, La Tour 2 laissera pas mal de monde sur le carreau quand les fans retrouveront avec plaisir ce qui fait le piquant d’Eric et Ramzy. Moi je dois au moins leur reconnaitre une volonté de s’éclater à l’écran comme pendant la production et d’être, malgré tout, au dessus du lot en matière de comédie française.

La Tour 2 Contrôle Infernal, d’Eric Judor – En salles le 10 février 2016

 

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