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Critique : Krypto et les Super-Animaux

Chez Warner Bros, on produit un film d’animation à base de super-héros tous les trois à quatre mois. Mais à moins d’être un Lego ou Batman ou les deux, il y a peu de chance que le résultat arrive dans les sacro-saintes salles de cinéma. Il fallait bien une exception, un chien même, Krypto. Déjà décliné en série d’animation en 2005 avec Paul Dini à la prod, le clébard revient au coté de son maitre sur grand écran.

Pour offrir à vos enfants le divertissement parfait de l’été.

L’introduction est émouvante : Krypto se jette dans la capsule qui emmène Superman sur Terre et le protège de l’explosion de sa planète. Des années plus tard, le cabot réveille son maitre pour une promenade volante, où des humains seront sauvés au passage. Lex Luthor est affronté comme il se doit mais dans la bagarre, des éclats de kryptonite oranges finissent dans un refuge pour animaux. Et alors qu’un chien, une tortue ou encore un écureuil récupèrent des pouvoirs surnaturels, Superman, lui se fait enlever et Krypto se fait débarasser de ses facultés.
La suite, vous l’imaginez : le chien va s’allier avec ses congénères à quatre pattes pour non seulement sauver le meilleur des super-héros mais aussi toute la Justice League. Et le monde.

Mais avant d’évoquer les multiples qualités du film, parlons une bonne fois de ce qui fâche : la version française. Ca fait plusieurs années maintenant que les studios font appel à des « stars » pour des rôles plus ou moins importants en échange d’un peu de promo. Un comédien/humoriste/Youtubeur prêt à aller faire la roue sur le plateau de Quotidien ou à faire des stories Insta, ça permet de parler du film. Ca ne rend pas son travail meilleur. On se souvient avec douleur d’Antoine Griezmann dans le rôle de Superman. Il n’avait qu’une ligne de dialogue et s’offrait le luxe d’être à coté de la plaque. Ici, les stars sont Soprano (qui joue un écureuil cinglé et se donne à fond), Muriel Robin (qui est une comédienne de talent) et … Denis Brogniart. Le présentateur de Koh Lanta, pas comédien pour deux sous, s’est vu offrir le rôle plutôt dense de Lex Luthor, rien que ça. Il ne sait pas jouer du tout, et chacun de ses répliques tombe à l’eau, faisant sortir le spectateur du film. Qui a eu cette idée chez Warner Bros France ? Et surtout, qui a validé le résultat final, vraiment dégueulasse. C’est d’autant plus énervant que David Kruger (la voix française de The Rock) est très bon en Krypto et qu’on est ravit de retrouver Adrien Antoine en Batman et même Donald Reignoux dans un petit rôle.

C’est d’autant plus dommage que le film est globalement sympathique. L’histoire est un peu cousue de fil blanc, surtout dans le développement du personnage principal (Krypto, donc) et dans les enjeux au global mais il y a un enchainement de scènes très réussies dont un double climax assez inattendu qui pousse les curseurs de l’action aussi loin que la franchise le permet. Ce qui commençait comme une comédie avec des animaux qui parlent, sorte de « Comme des Bêtes » mais en réussi, se trouve un chemin moins tracé que le début ne le laissait présager et même une belle émotion. Évidemment, les enfants vont adorer et les parents picoreront ce qu’ils trouvent, comme quelques références et autres easter eggs à l’univers DC Comics souvent bien trouvées. La diversité des personnages et leurs pouvoirs (comme une tortue qui court comme Flash) sont bien pensés, et les gags font mouches. Il faut dire que les réalisateurs Jared Stern et John Whittington n’en sont pas à leur coup d’essai puisqu’ils ont écrit The Lego Batman. Et cette fois aussi, ils sont accompagnés par Animal Logic à l’animation.

Certes, Krypto et les Super-Animaux n’est pas aussi abouti qu’un Pixar mais il contient suffisamment de bonnes idées pour que vous ayez envie d’y emmener vos enfants au cinéma de la plage, plutôt que d’aller voir les tictacs jaunes. A la séance à laquelle votre serviteur a assisté, un dimanche après-midi dans une salle climatisée parisienne pleine de jeunes enfants, une jeune fille de moins de dix ans s’est mise à faire des bonds sur son siège quand le chien de Superman a revêtu sa cape rouge pour s’envoler sauver son maitre. Il s’est passé quelque chose, comme quoi Krypto vaut bien un ticket de cinéma.

Krypto et les Super-Animaux, de John Whittington et Jared Stern – Sortie en salles le 27 août 2022

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