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Critique : John Carpenter’s The Ward

Attendu par les fans du réalisateurs comme l’un des évènements cinéma de l’année, The Ward, petit dernier de John Carpenter est arrivé sur les écrans d’Outre Manche alors qu’il n’est toujours sur aucun planning en France.

Nouvelle réalisateur du maitre depuis le très faible Ghost of Mars, The Ward met en scène la délicieuse Amber Heard vue notamment dans All The Boys Love Mandy Lane et attendue aux cotés de Nicolas Cage dans Drive Angry.

Mais le réalisateur de films aussi cultes que The Thing ou New York 1997 est-il de retour?
Voici le verdict d’Arkaron.

 

 

The Ward – date de sortie inconnue en France
Réalisé par John Carpenter
Avec Amber Heard, Lyndsy Fonseca, Mamie Gummer
Kristen, une jeune femme arrêtée par les autorités alors qu’elle incendiait une maison, se voit placée dans un asile spécialisé. Très vite, des phénomènes surnaturels viennent perturber le quotidien des patientes, et l’idée que le pavillon pourrait être hanté s’installe dans l’esprit de Kristen…

John Carpenter. Big John pour certains. Le porte-étendard du cinéma d’horreur peu friqué mais fascinant revient dix ans après son précédent film, le très discuté Ghosts of Mars, avec The Ward, un projet pour lequel il se contente de réaliser, laissant la charge de l’écriture et de la composition à d’autres. Qu’en est-il donc de ce grand retour tant attendu? Le mot-clé est le suivant: déception.

Pourtant, les premières minutes du film laissent espérer un retour en force, en attestent quelques plans puissants et réfléchis qui contribuent à installer une atmosphère inquiétante d’entrée de jeu. Très vite, Carpenter présente ses outils: un jeu sonore intéressant et une narration qui sait tirer profit de la longueur de ses plans. Hélas, ces bonnes idées sont balayées à l’instant même où la technique aujourd’hui franchement fatiguante du jumpscare apparaît. En quelques sortes, le prologue de The Ward peut assez bien résumer les forces et les faiblesses de mise en scène du métrage, car chaque scène horrifique jouit d’une bonne introduction court-circuitée aussitôt par l’apparition soudaine d’un pseudo fantôme à l’apparence douteuse.

The Ward fait-il peur? Non, ça, c’est réglé, on est à une galaxie de The Thing. Vous direz que le film présente peut-être d’autres intérêts? Peut-être. Commençons par les acteurs, vaillamment menés par une Amber Heard en forme, qui parvient à donner de la crédibilité à un personnage pas tellement passionnant, et assistée par une distribution de jeunes actrices convenables en patientes de l’asile.
Cela étant, il faudrait je pense s’attarder un peu sur le script du film, qui je suppose sera son argument de vente parce que oui, il y a un retournement de situation final qui se veut imprévisible, et qui apporte une nouvelle lumière sur les évènements. Le problème, c’est que les évènements en amont sont si peu intéressants que le twist parvient tout juste à redresser l’attention du spectateur qui n’aurait pas deviné le dénouement (de nos jours relativement répandu, en réalité).
Autre fait qui laisse songeur: le choix de Carpenter de ne pas tirer profit de son script pour jouer sur la manipulation des points de vue, le réalisateur se cantonnant malheureusement à une narration omnisciente et fort peu attractive. Le grand sens du récit auquel le cinéaste nous avait habitué se laisse ici désirer, à tel point que le film souffre d’un grave manque de rythme dans sa partie centrale. Le caractère répétitif et prévisible des apparitions de la menace n’aidant bien sûr pas.

The Ward, malgré ses quelques promesses, se révèle au final être une histoire de fantôme que les scénaristes essaient assez vainement de transcender, et que son réalisateur ne cherche même pas à rendre unique. Il est à ce propos intéressant d’observer le rendu final de The Ward, après une dizaine d’années d’absence au grand écran de la part de Carpenter.
Retrouve-t-on la patte Carpenter malgré les défauts? La réponse est simple: non, The Ward marque un changement radical dans l’art du cinéaste, qui se retrouve ici piégé, entre une claire volonté d’abandonner l’atmosphère  »série B » qui faisait le charme de ses précédents travaux pour tendre vers le film d’horreur mainstream soporifique, et un évident manque de moyens et d’ambition quant à la portée de l’œuvre.

The Ward doit-il être vu comme un nouveau point de départ? Trop tôt pour l’affirmer, mais si tel est le cas, ça part assez mal…

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2 Comments

  • par Arkham
    Posté mercredi 26 janvier 2011 14 h 31 min 0Likes

    Bonjour (car je suis poli).

    C’est marrant, mais le surnom « Big John » me fait toujours invariablement penser à John Buscema.

    Veuillez m’excuser (car je suis poli) d’être hors sujet.

  • par blablacine
    Posté mercredi 7 mars 2012 11 h 23 min 0Likes

    Une immense déception que ce « The Ward » trainant en longueur. Je m’étonne même qu’il soit sorti en salles. Ca pue le DTV. Et pourtant c’est un fan absolu du Big John qui vous parle.
    Vous vous rappelez ? Big John, le real anar par excellence, le punk d’hollywood, celui qui avec 2 francs (dollars) et 6 sous vous pondait « Invasion Los Angeles » et en parallèle d’un scénario captivant et de scènes anthologiques déglinguait au passage les dérives du capitalisme avant l’heure. Big John, quoi ! Bon, je ne vais pas vous refaire la bio mais vraiment ce film est un non évènement que je vais vite oublier en allant me mater « The Thing » pour la 200ème fois. Ah, une dernière chose : personne n’a vu « Identity » de James Mangold ? Je m’étonne que nulle part on ne cite ce monument, pourtant j’y trouve quelques ressemblances assez frappantes avec ce « The Ward »…

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