On peut être la fille d’un des plus grands acteurs de la planète et tout faire pour éviter d’être étiquetée « nepo baby ». C’est le cas de Julie Pacino, héritière du grand Al, qui porte son nom de famille d’avantage comme un boulet que comme une aide. D’abord parce qu’elle s’est prise des portes dans la tronche car bon nombre de partenaires potentiels veulent éviter les descendants de mais aussi parce qu’elle est bien décidée à marcher sur sa propre voie. Comme le prouve I Live Here Now, premier long métrage d’une jeune réalisatrice passée par plein de courts et qui a envie d’en découdre avec le cinéma.

Présenté à l’Etrange Festival et partiellement produit en France, I Live Here Now (qu’on pourrait traduire par « Je vis ici désormais ») raconte l’histoire d’une jeune femme qui pensait ne pas pouvoir être enceinte et qui se retrouve contrainte d’avorter. Mise sous pression par la famille de son compagnon, elle trouve une solution médicale qui va nécessiter quelques jours d’isolement. Elle trouve donc refuge dans un hôtel un peu particulier.

Le long métrage commence par un flashback qui nous montre que l’héroïne a vécu un traumatisme dans son enfance. Puis on va la découvrir s’ennuyer ferme au lit avec son compagnon. Elle qui cherche à être actrice va découvrir qu’elle est enceinte. Même s’il y a quelques petits touches d’étrangeté dans la manière de raconter, cette introduction est finalement assez classique, avec une mise en scène sobre et des cadres soignés.

Quand l’héroïne va rentrer dans l’hôtel censé lui servir de refuge, le film va basculer. On pense immédiatement à une version adulte d’une Alice au Pays des Merveilles tant le fossé entre le prologue et cette partie est immense. On pense aussi aux films de David Lynch, une paternité revendiquée puisque Sheryl Lee (la célèbre Laura Palmer de Twin Peaks) est au casting.

On va donc suivre le personnage incarné par l’impressionnante Lucy Fry (déjà vue dans la série Godfather of Harlem), une comédienne qui donne tout pour son rôle dans un enchainement de séquences où elle va croiser différents personnages féminins tous bizarres tout en devant faire face ç ses PTSD. On passe de scènes réelles à d’autres scènes rêvées à des séquences hallucinatoires, où Julie Pacino mêle psychologie et féminine. On n’a pas toujours toutes les clefs pour comprendre ce que la réalisatrice a voulu dire mais l’interprétation et la mise en scène font que le spectateur n’est pour autant jamais perdu.

Frôlant parfois le surréalisme, I Live Here Now devrait parler aux femmes victimes d’anxiétés ou de PSTD. Julie Pacino y livre à la fois une histoire personnelle et qui devrait toucher son public. Le film aurait mérité un peu plus de budget, voir d’être un peu raccourci, mais on décèle dans ce premier long des qualités qui donne envie de suivre la réalisatrice et son actrice principale dans leurs prochaines aventures.

I Live Here Now, de Julie Pacino – Sortie en 2026

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