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On a vu le premier épisode de House of the Dragon, l’autre série évènement de la rentrée et le premier spin off abouti de la saga Game of Thrones.
Les pincettes habituelles sont de rigueur : l’avis qui suit ne concerne que le premier épisode, pas l’ensemble de la série. Tout peut encore changer, dans un sens comme dans l’autre.
En 2018, George R.R. Martin publie Feu et Sang, un recueil de chroniques détaillant quelques éléments de la vie de la Maison Targaryen, celle dont Daenerys est issue. Ces 700 pages ont servi à HBO et aux producteurs de la série comme matériau de base pour House of the Dragon. On est donc ici dans une configuration similaire à celle de la future série dérivée du Seigneur des Anneaux : les textes d’origine ne font pas tout, et les auteurs vont devoir broder autour.
House of the Dragon commence près de 200 ans avant les évènements d’origine. On se retrouve donc en terrain connu (littéralement, l’épisode se déroulant entièrement à King’s Landing) mais avec des personnages très éloignés de ceux que vous connaissez. Dans un prologue, on découvre que Jaehaerys Targaryen a choisi son petit-fils Viserys pour lui succéder, et non pas la princesse Rhaenys.
Quelques années plus tard, Viserys a les mêmes problèmes de succession. Sa femme est enceinte, il a déjà une fille Rhaenyra (qui sera le coeur de la série) mais peut-il lui confier le Trone de Fer ou doit-il attendre d’avoir un garçon ? La question se pose d’autant plus que son frère, Daemon Targaryen, est intéressé par le siège royal.
Comme son titre l’indique, et alors que Game of Thrones partait dans toutes les directions, House of the Dragon ne s’intéresse qu’à la famille Targaryen, ce qui est bien suffisant vu le nombre d’intrigues qui l’entoure. Ca permet un sujet resserré, moins de personnages, moins d’arc narratif et de fait plus de rythme. Difficile de juger un casting qui devrait vite changer, la série avançant ensuite dans le temps, mais Paddy Considine et surtout Matt Smith sont excellents dans les rôles qui leur sont confiés.
Le reste est à l’image de ce qu’on peut attendre d’une série dérivée de Game of Thrones. Des complots et retournement de situation, des héros forts et 498 personnages secondaires, de la violence, des dragons et du sexe. Le pilote coche toutes les cases. On verra comment la suite évolue mais on a eu l’impression devant ce premier épisode que les producteurs tenaient à suivre une checklist précise, namedroppant des personnages à foison.
Miguel Sapochnik, réalisateur récompensé pour les meilleurs épisodes de la série originale, livre quelques jolies scènes dont un impressionnant tournoi de chevalerie particulièrement brutal. Une seule chose surprend : la série se déroule 200 ans en arrière mais les éléments chronologiques ne marquent pas de différence temporelle : les décors semblent les mêmes, les personnages s’habillent de la même manière. Seul le Trône de Fer lui-même semble évoluer avec le temps.
Pari réussi pour HBO, donc, avec une série volontairement plus restreinte mais dont le pilote donne envie de voir la suite.
House of the Dragon, de Ryan Condal et George R.R. Martin – Disponible sur OCS