La saga Downton Abbey a eu de nombreuses conclusions. La première était le la fin, en 2015, de la série télévisée après six saisons et 52 épisodes. La seconde était celle du premier film sorti en 2019. Il en fallait une troisième. Le créateur de la série Julian Fellowes revient donc avec une ultime histoire et, promis juré, c’est la dernière. A moins que ?
Si vous n’avez jamais vu Downton Abbey, il est plus que probable que cette troisième partie soit compliquée à suivre. En deux mots : la série commence lors du naufrage du Titanic. L’héritier de Downton Abbey meurt dans la catastrophe. On va alors suivre, dans la campagne anglaise, la famille Crawley, des nobles possédant la demeure, et leurs employés. Le père, qui bénéficie du titre de Lord Grantham, n’a que des filles et au début du 20e siècle, impossible que l’une d’elle hérite des terres. Au gré des saisons, des drames et des moments joyeux, l’histoire va montrer l’évolution d’une famille à travers un siècle en mouvement, entre guerres, crises et évolution de la société.
Dès le premier épisode de la série, les personnages se posaient la question : comment embrasser les changements sociétaux ? Pour cet épilogue, le film revient à ses fondamentaux et ajoute une nouvelle inconnue à l’équation. Il faut aussi désormais prendre en compte le temps qui est passé et l’âge de tous les protagonistes – comme le montre avec insistance Julian Fellowes qui rend hommage à Maggie Smith décédée en 2024 et dont le personnage disparaissait dans le second volet.
Tout ça pour dire qu’il ne se passe fondamentalement pas grand chose dans cette conclusion – à part une histoire de dette (et le retour de Paul Giamatti à l’écran) dont on se doute qu’elle sera vite et facilement réglée. Fellowes boucle ses boucles et insiste sur les thèmes qui ont fait le sel des cinq saisons, faisant écho encore une fois à l’actualité et à l’évolution du 21e siècle. Comment vit-on l’époque quand on est une femme, quand on est une femme divorcée ou quand on est gay ? Les questions existaient déjà en 2010. Elles trouvent ici une réponse ou au moins un écho.

L’écriture continue de soigner jusqu’au bout le personnage de Michelle Dockery mais insiste aussi sur les parents Grantham, mis de coté dans les précédents épisodes au profit de la nouvelle génération. La réalisation de Simon Curtis est toujours aussi soignée et le château a été utilisé autant que possible. On regrettera cependant le coté un peu pantouflard d’un « Grand Final » qui n’existe que par son épilogue – et pas forcément via une scène magistrale.
Ce Grand Final est à l’image de certaines scènes de la série : chaud, accueillant, confortable et terriblement british. Comme si on était dans le salon de Downton Abbey, habillé chic, en train de siroter un thé sous le portrait bienveillant de Dame Maggie Smith. Une douce conclusion.
Downton Abbey Le Grand Final, de Simon Curtis – Sortie en salles le 17 septembre 2025