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Critique : De l’Eau pour les Eléphants
En attendant de mettre en scène Je suis Une Légende 2, prequel du film avec Will Smith, Francis Lawrence revient sur les écrans avec une grande fresque romantique comme l’aime le public américain, intitulée De l’Eau pour les Elephants.
Avec Christoph Waltz, Reese Witherspoon et le pas très beau vampire Robert Pattinson en tête d’affiche, le film est l’adaptation d’un roman écrit par la Canadienne Sara Gruen et paru en 2006.
On a vu le film et rencontré l’équipe. Commençons par la critique.
De l’Eau pour les Eléphants – Sortie le 4 mai 2011
Réalisé par Francis Lawrence
Avec Reese Witherspoon, Robert Pattinson, Christoph Waltz
1931, période de Grande Dépression aux Etats-Unis. A la suite d’une tragédie familiale, Jacob, un jeune étudiant en école vétérinaire, se retrouve subitement plongé dans la misère et rejoint par hasard un cirque itinérant de seconde classe. Il se fait accepter en échange des soins qu’il pourra apporter aux animaux et ne tarde pas à tomber sous le charme de la belle écuyère Marlène. Elle est l’épouse du directeur du cirque, un être d’une rare violence et totalement imprévisible. Derrière la beauté et la magie des spectacles, Jacob découvre un univers impitoyable et miséreux. Lorsqu’une éléphante rejoint le cirque, Marlène et Jacob se rapprochent l’un de l’autre et préparent un nouveau spectacle qui permet un temps de renouer avec le succès. Mais leurs sentiments deviennent de plus en plus perceptibles et sous les yeux d’August, cette histoire d’amour les met irrémédiablement en danger.
Disparue des écrans depuis 2008, Resse Witherspoon est de retour cette année avec Comment savoir, passé malheureusement inaperçu dans les salles. L’actrice oscarisée revient sur le devant de la scène avec De l’eau pour les éléphants, accompagnée de l’inglorieux bâtard Christoph Waltz et de Robert Pattinson.
Nous voilà donc projeté en 1931, période de la Grande Dépression américaine. Jacob et sa famille ne souffrent en rien de cette dépression, mais malheureusement, suite à la mort de ses parents, il se retrouve sans le sous et part squatter un cirque. Il tombera éperdument amoureux de Marlène, la femme du directeur du cirque.
Si le pitch rappelle vaguement Carnivale, la comparaison avec la série s’arrête là, aucun élément fantastique ne sera vu dans le film. Et quoi de mieux que d’adapter un bouquin de 50 000 mots écrit en un mois par le Yes Man sans talent Francis Lawrence, déjà responsable des deux mauvaises adaptations « Je suis une Légende » et « Constantine » (adapté du comics Hellblazer).
On notera que l’affreuse affiche ressemble étrangement à s’y méprendre à celle de Australia, et pour cause. Voulant visiblement livrer ce qu’on appelle à Hollywood une « fresque », Lawrence, à défaut de s’inspirer des plus grands films du genre, n’hésite pas à largement s’inspirer du moins bon des Baz Lurhmann.

D’ailleurs les deux films possèdent plus ou moins les mêmes défauts. La majorité des acteurs sont excellents. Reese Witherspoon, qu’on voit bien trop peu en ce moment, est toujours aussi délicieuse mais surtout brûle la pellicule à chacune de ses apparitions. Elle incarne merveilleusement bien Marlène, dresseuse de chevaux, et son charisme et son jeu sont probablement les meilleurs qualités du film. Egalement présent, Christoph Waltz que tout le monde connaît pour son interprétation dans Inglorious Basterds. Cependant il campe à peu près le même rôle, même si toujours avec brio. Si la qualité d’un film se limitait à ses acteurs secondaires, ça se saurait. Lawrence a eu la merveilleuse idée de confier le rôle principal à Robeeeeeeeeeeert – Edward à la peau d’argent- Pattinson. Cette endive, possédant un panel d’expression encore moins varié que Keanu Reeves, vient nous imposer son non-charisme en pleine face en offrant au personnage un manque de crédibilité incroyable.
Heureusement et contre toutes attentes, c’est beau. La réalisation et la photo sont extrêmement soignées. Loin des effets clipesques que l’ont pouvait retrouvé dans Constantine, Lawrence a su poser sa caméra là où il faut, toutes proportions gardées pour autant puisqu’il ne révolutionne pas le cinéma, entendons-nous bien. Non, le réel effort effectué est non seulement sur la sublime photographie mais surtout sur les décors. La représentations des années 1930 est exceptionnelle et la volonté de ne pas utiliser de CGI pour tout ce qui est chapiteau ou trains etc. est plus que louable.
Que ce soit au niveau des costumes ou des décors, tout est nickel si bien qu’on est réellement plongé en 1931. Mais le budget est visiblement passé dans la reconstitution car les quelques incrustations sur fond vert et les animaux modelés à l’ordinateur semblent sorti du début des années 2000.

Mais un bel emballage ne sert pas à grand chose quand le contenu est vide. Car oui, De l’eau pour les éléphants c’est peut être beau, mais c’est terriblement creux. Pendant plus de deux heures, on nous inflige une romance à l’eau de rose où les grosses ficelles sont visibles à 5 kilomètres à la ronde. Probablement à cause du bouquin dont, au vu des échos, l’adaptation semble fidèle, on enchaîne les clichés, que ce soit au niveau des personnages (on ira même jusqu’à avoir le gentil nain) ou du scénario. Seul August sort du lot, sûrement parce qu’il est la fusion de deux personnages du livre, si bien qu’on a parfois affaire à un véritable schizophrène. Le scénario, terriblement mal écrit, est vu et revu (et en mieux) et tout est ultra prévisible. Pas une seule prise de risque ne sera prise et certains aspects sont véritablement pompés du côté du très bon « The Notebook » (notamment le vieux qui racontent l’histoire).
Les fans de Hans Zimmer seront ravis puisque la musique, terriblement pompeuse, n’aide en rien (les violons sur les scènes où ils s’embrassent, en 2011 il serait temps d’arrêter). Aucune émotion ne transparaît (la faute à Pattinson qui ne transmet rien à personne), on sait à l’avance tout ce qui va se passer si bien qu’on n’entre pas une seule seconde dans le récit.
Long, vide et terriblement ennuyeux, on se demande vraiment le but du film, le travail effectué sur la photo et les décors ne viendront pas sauver ce désastre