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Critique : Big Eyes

Tim Burton, c’était Beetlejuice, le meilleur Batman live et son Défi ou encore Mars Attacks. Mais c’était aussi des trucs comme Frankenweenie ou Alice au Pays des Merveilles où le réalisateur devenait l’ombre de lui-même.

Aujourd’hui le réalisateur laisse l’univers gothique qu’il ne faisait plus que caricaturer pour revenir à une certaine forme de sobriété avec Big Eyes, racontant l’histoire de Margaret et Walter Keane.

Pour le meilleur ou pour le pire ?

 

LA CRITIQUE

Le grand retour de Tim Burton, voilà ce que nous annonçait Big Eyes. Le projet était très alléchant : un biopic (après Ed Wood, on dit oui !), un projet original (comprenez « pas une suite ou un remake de court-métrage ») et surtout, il se débarrasse enfin de ses 2 fardeaux à savoir Johnny Depp et Helena Bonham-Carter. Big Eyes avait donc tout pour plaire, d’autant plus que les tableaux de Keane sont superbes et l’histoire bien trop méconnue. 

Le film raconte la vie absolument hallucinante de Margaret et Walter Keane. Lui est un entrepreneur auquel tout semble sourire. Extravagant, il est également très attiré par l’argent. Elle est une jeune peintre extrêmement douée mais avec un grand manque de confiance en elle. Il décide de s’accorder tout le crédit des peintures de sa femme et de les vendre. Le succès est plus qu’au rendez-vous, mais Margaret doit peindre sans cesse, cachée de tous.

Fan de ces peintures aux grands yeux, on retrouve chez Tim Burton beaucoup du style de Margaret Keane. Il était donc évident pour lui de rendre ses lettres de noblesses à l’artiste. Mais c’est bien là où le bat blesse, car Big Eyes est un véritable désastre.

Des peintres au cinéma, il y en a eu beaucoup (à peu près tous les ans depuis 1990). Parfois en bien, parfois en mal, souvent très classique. Il arrive même parfois que certains réalisateurs s’approprient les peintures de certains pour faire de leurs films une véritable oeuvre d’art. On pense par exemple au sublime Frida, ou les toiles viennent se mêler à l’image pour créer un film aussi étrange qu’envoutant, mais avant tout réussi.
On aurait pu penser que le réalisateur d’Edward aux mains d’argent allait retrouver son génie d’antan en s’appropriant à son tour les toiles de Keane pour en faire une oeuvre très personnelle. Il n’en est rien. Et pourtant ça partait plutôt bien. L’introduction s’ouvre à la manière de Big Fish (son dernier bon film) et on se retrouve plongé dans une ambiance douce, accompagné d’une voix-off nous remettant dans le contexte. Et ça s’arrête là. On tombe ensuite dans un espèce de soap infâme et indigeste. Mais où est donc passé le talent de Tim Burton ? Ici, durant ces interminables 2 longues heures, on a l’impression de se retrouver devant un téléfilm biographique M6 où tout semble ultra léch², faux, et où le scénario se suit comme un documentaire sans aucune inventivité.

C’est bien là le vrai problème de Big Eyes. Hormis sa construction ultra-linéaire, il ne fait preuve d’absolument aucune inventivité. La mise en scène est plate (pour ne pas dire laide) et la photo hideuse. A part une séquence de rêves, les toiles ne seront pas mise en avant, ne serviront pas une seule fois le film et ne seront là que pour dépeindre un couple inintéressant. Les faits qu’on pouvait apprendre de la peinture (le début des impressions de tableau vient d’eux) est à peine effleuré. Christoph Waltz n’a jamais aussi mal joué. En plus d’incarner un personnage insupportable, l’acteur, en roue libre totale, n’a visiblement pas eu de direction. Amy Adams ne sauvera pas les meubles malgré sa prestation toujours impeccable et on se délectera simplement des quelques apparitions de Jason Schwartzman.

Circulez, il n’y a rien à voir. Big Eyes est raté et montre que Tim Burton est un réalisateur surestimé et sur la pente descendante depuis 2005. On redoute clairement son prochain film, à savoir l’adaptation de l’excellent livre « Miss Peregrine ».

 

Big Eyes – Sortie le 18 mars 2015
Réalisé par Tim Burton
Avec Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston
BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail.

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